Scénario Catastrophe : Interdiction des Corridas

Voir aussi : "La politique et les Reyes Magos"

Toro OsborneIl faut le dire clairement.  Nous n'avons jamais été aussi près de l'éventualité d'une interdiction pure et simple des corridas en Espagne.

Hier Artur Mas (Droite Indépendantiste en Catalogne)  a accepté de retirer sa candidature à la présidence de la Generalitat afin de permettre un accord contre nature entre des partis aux tendances politiques opposées (et anti-corridas de surcroît) mais tous déterminés à forcer l'indépendance de la région .

Ce faisant le pouvoir central va rapidement être confronté à des actions de sécession venant de Catalogne.  Mais au niveau central l'incertitude règne puisque le leader du PP Rajoy (pro-corrida) n'as pas réussi, après les élections, à former une coalition et que Pedro Sanchez (PSOE socialiste) cherche lui à tout prix à former une coalition jusqu'à l’extrême gauche (anti-corrida), refusant catégoriquement toute alliance avec le PP.

Le moment de vérité n'est pas loin.  Au sein du PP des accusations de corruption contre Rajoy démontrent qu'une partie du PP cherche à faire tomber le leader (Il existerait une video du leader recevant une envoloppe d'argent provenant de la comptabilité noire du parti).  Face au revirement en Catalogne et à la possible accélération du processus d'indépendance unilatéral, le pouvoir central doit être en mesure de réagir.  Rajoy ne se décourage pas face aux déclarations de Sanchez qui refuse toute coalition nationale avec le PP et poursuit aujourd'hui même sa proposition de grande coalition avec Ciudadanos.  Il se peut que, comme en Catalogne, une telle éventualité dépende du retrait du leader du gouvernement actuel pour ouvrir la possibilité d'une grande coalition PP, PSOE, Ciudadanos.

Cette solution serait la seule qui, en dehors de nouvelles élections, permettrait à la Tauromachie de maintenir un statu quo.  Pour le cas où le PSOE poursuivrait et obtiendrait une coalition allant de la gauche socialiste jusqu'à l’extrême gauche il faut savoir que la tauromachie pourrait rapidement être sur la sellette comme en Catalogne, puisque Podemos et les autres partis anti-système ne se sont jamais cachés du fait qu'ils sont contre la corrida.

Les heures qui viennent seront cruciales.  Une partie non négligeable du PSOE a affirmé qu'il était hors de question de former une coalition avec Podemos si ces derniers ne renoncent pas à appuyer l'indépendance de la Catalogne.  Mais tiendront-ils cette exigence jusqu'au bout ?  L'envie de pouvoir  prendra-t-elle le dessus ?

Si l'issue permet à la tauromachie de survivre, quelques soient les forces au pouvoir, le moment sera venu d'une remise en cause indispensable des actions du monde taurin.  Ce qui a déjà été fait pour la défense de la tauromachie est insuffisant face à des bouleversements politiques comme ceux que nous vivons et face à des tractations politiques insensibles à notre tradition et notre culture.  Le mundillo et l'Aficion ne sont pas perçus comme une force avec laquelle il faut compter et qu'il convient de respecter. Nous devrons, si nous pensons vraiment que ceci est notre culture et notre tradition, montrer aux politiques de tout bord qu'il faudra compter avec nous.

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Une réponse à Scénario Catastrophe : Interdiction des Corridas

  1. COELHO dit :

    Cher Monsieur,
    Sans vouloir être le commentateur désagréable de permanence, et en conservant tout le respect dû à votre personne comme j'ai déjà eu l'occasion de l'exprimer en privé, il me semble que votre article de ce jour est, malgré sa pertinence, très éloigné en distance de l'article précédent où vous vous situiez à l'approche de la tangente marqué par le point d'inflexion déterminant l'avenir tauromachique soit vers les abîmes soit vers les cieux.
    Si je devais faire un constat purement cinétique, vous vous êtes déplacé entre le sujet de l'article B et celui de l'article A à une vitesse faisant pâlir celle de la lumière déjà bien terne depuis des lustres, et c'est là que j'enfonce le clou, depuis que les acteurs de la tauromachie en général (organisateurs, professionnels, aficion, presse taurine à laquelle je vous affilie, etc ...) se sont convaincus que l'art tauromachique était une composante de la politique voire même un élément majeur de la profession de foi électoraliste et donc dépendante d'une sémantique tantôt de droite, tantôt de gauche, à caractère conservateur ou carrément sécessionniste, le mot n'est pas trop fort puisque employé dans vos lignes. Admettez dans mon raccourci que l'art tauromachique, puisque je considère que c' en est un, est le seul à ma connaissance, dont les promoteurs ont toujours misé sur une protection, un développement ou à l'inverse une survie tirés d'une logique ou d'une volonté politique. Vous n'êtes, je le confirme, pas le seul à utiliser ce logiciel malveillant qui consiste à se rassurer en décelant les causes de l'érosion ou de la restauration d'un art aux origines ancestrales uniquement dans les tractations et ralliements ante ou post électoralistes comme si cette tradition plus que millénaire ne dépendait uniquement que des coalitions politiques du moment, que ce soit en France ou en Espagne, comme vous le soulignez.
    Il me semble que s'il en était ainsi des autres arts comme la peinture, la sculpture, la danse ou la musique, ces dernières ne seraient jamais parvenues à nos yeux ou à nos oreilles avec autant d'authenticité depuis les mêmes lustres que la tauromachie et que votre esprit critique ne pourrait être complet sans l'existence de la Joconde, des oeuvres de Rodin ou des mélodies de Mozart. Dans cette même logique, à moins de considérer que la tauromachie n'est pas un art ou que celui-ci est circonstanciel (ce qui n'est pas mon cas, ni celui des historiens qui situent les premiers émois entre les bipèdes et les quadripèdes à cornes à plus de 20000 ans avant notre ère), il conviendrait pour l'aficion que l'on ne considère pas la tauromachie moderne comme une appartenance à une force ou à une composante susceptible de modifier l'échiquier politique dans quelque continent, pays ou ville que ce soit et par là même de représenter une force incontournable d'accéder au pouvoir par un homme politique quel qu'il soit. Si nous devons défendre une culture et une tradition de plus en plus minoritaire face à une société de plus en plus mondialiste, nous devons en premier lieu nous convaincre que l'issue ne peut pas être politique car le monde du toro n'a pas de couleur politique ou alors il les a toutes. Aucune formation politique ne nous donnera une majorité et le pouvoir de perpétrer notre tradition parce ce que l'aficion est présente dans toutes les composantes et que s'allier avec une revient à s'opposer à toutes les autres. Agir ainsi revient de ce fait à admettre par là que la tauromachie est un combat politique que l'on peut perdre ou gagner dans les urnes. Seul le droit peut autoriser l'existence d'une minorité culturelle dans une république surtout si cette dernière en reconnaît l'aspect traditionnel mais il faut oser aller se battre dans les prétoires plutôt que dans les Q.G. de campagne au moment des élections car les promesses n'engagent que ceux qui y croient.

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