MADRID – 03/06/2014. Deux oreilles et Puerta grande de Perera avec un Adolfo Martin.

Il est très difficile de rendre compte objectivement après un tel succès populaire, et le triomphe de l’homme sur lui même. Il faut ne pas paraître excessif ni dans un sens ni dans l’autre. Perera a signé ce jour un grand triomphe que je vais détailler et nuancer.

Perera, avec le sixième, reste inédit au capote. Le toro pousse par à coups au cheval. Le picador tombe de sa monture à la deuxième rencontre. Brindis au public. Le long des tablas tanteo montrant au toro comment suivre la muleta. Toreo à droite en ligne dans le style Perera. La seconde série est interrompue mais la suivante est complète, sûre et dominatrice. Toujours à droite Perera impose son style avec rupture de lié en cours de séries. A gauche Il s’impose totalement avec temple et rythme à la première tanda. Les deux suivantes sont imparfaites car Perera doit rompre sur les retours brusques, mais il se ratrappe sur les remates en pecho et par le bas. Estoconazo. Palmas au toro et deux oreilles.
Maintenant les nuances. Perera a torée comme de coutume en ligne, mais ici ce recours était justifié pour allonger les muletazos et contrecarrer les brusques retour occasionnels. Perera n’a pas toréé la jambe de sortie en retrait comme il le fait souvent, ceci étant un point fort de sa prestation. Cela s’explique par sa volonté d’allonger les passes. Enfin la faena est allée légèrement a menos à la fin, Perera devant rompre ses séries gauchères en deux occasions. Cependant il est à noter que les bons muletazos ont été d’une grande domination et qualité. L’entrée à la mort en elle même valait une oreille. Pour certains la deuxième oreille peut être considérée comme un poil excessive ( pas de toreo de cape, faena a menos ) mais il faut aussi admettre que l’attitude du torero a été celle d’une figura qui voulait triompher à tout prix en mettant tout en oeuvre pour y arriver.

Antonio Ferrera tire au sort un premier mansote qui tourne dans les chevilles à la cape. L’Adolfo est piqué deux fois en arrière et ne pousse guère. Il se comporte comme s’il avait été toréé dans les capes. Ferrera le gagne de vitesse deux fois de poder a poder sur la corne droite et une fois en sesgo por dentro toujours à droite. Après tanteo pour sortir au tiers les derechazos sont compliqués. Le torero essaye de tracer des lignes mais parfois le toro reste court. La deuxième série est mieux liée en usant de recours, toquant por fuera et en gardant le bicho collé dans la muleta. Idem à gauche en tirant des lignes vers l’extérieur. Les derniers dererchazos bien que non liés montrent comment le Maestro a pris la mesure du toro en se rapprochant, en tenant la muleta légèrement en retrait et en templant. Pinchazo et espadazo. Le toro meurt la bouche fermée. Silence.
Antonio Ferrera voit sortir de toriles un cornalon de peu de trapio qui s’ouvre avec distraction dans les capotazos jusqu’au centre. Le toro ne pousse que peu sous le fer. Quite de Ferrera par chicuelinas et deux medias. La seconde pique est pour la forme. Ferrera sort le toro par Farol. Delantales de Urdiales et demie. Ferrera va a toriles pour citer et courrir en arc de cercle. Il pose en poder a poder en se jouant du toro. Au centre il cite de dos pour donner un double recorte et pose cuarteando. La troisième paire est le long des planches pour un quiebro manque puis répété en arrêtant le toro au centre à bout de bras. Brindis au public. Derechazos avec charge forte et émouvante, ocico au sol. Le Toro va menos dès la série suivante, terminant par cambio de mano. A gauche le toro tarde puis donne trois embestidas par le bas répondant à des toques précis. Derechazos un par un, muleta à hauteur du corps. Idem à gauche. Final macheteando. Deux pinchazos et entière basse en perdant la muleta.

Le premier d’Urdiales refuse de suivre dans la cape après trois passages. Pique al relance sans s’employer par deux fois. Le toro met la cuadrilla à l’épreuve pendant le second tiers. Brindis personnel. Urdiales temple dans les derechazos et conduit une charge exigeante. Le toro trebuche de temps en temps. A gauche il torée de une en une bien positionné, mais le public proteste. 3/4 de lame de côté et atravesada. Sifflets au toro. Silence.
Le quinto est pensif, cherche la sortie. Il se laisse emmener au centre par Urdiales. Le toro pousse tête horizontale sous le fer, puis ne s’emploie pas à la deuxième rencontre. Brindis au public. Derechazos de probature puis trois liés et pecho avec un minimum de gestes, corps redressé, laissant la porte ouverte al hilo. D’autres passes sont données a menos. A gauche dans les cornes on retient trois naturelles templées, guidées par le bas. Puis de face ou 3/4 des naturelles de empaque une par une. Une nouvelle tentative est avortée, puis ayudados por bajo. Une dernière série à droite en toquant fort est un ton en dessous. Pinchazo en entrant droit. Avis. Autre pinchazo hondo en entrant droit. Deux descabellos. Palmas au toro. Palmas y pitos.

Perera affronte en premier un Adolfo abanto et distrait inédit à la cape. Le toro pousse au cheval à la première vara et ne fait que passer à la seconde. Joselito Guttierez et Guillermo Barbero se font applaudir aux banderilles. Tanteo avec maîtrise de Parera. Derechazos templés en allongeant le bras. A gauche la muleta est touchée et le toro calamochea, Perera se croise. Retour vers les tablas pour derechazos avec mise en difficulté. De nouveau à gauche Perera trouve la distance et donne deux bonnes naturelles et d’autres imparfaites. Tentative d’arrimon à droite appréciée du public. Espadazo. Palmas et salut. René Philippe Arneodau.

 

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