Madrid 05 Juin 2017 Oreille pour Gómez del Pilar et lot hétéroclite de Dolores Aguirre.

Deux tiers d’arène pour voir un lot exigeant et hétéroclite, de présentation et de comportement, de Dolores Aguirre. Le troisième a donné les meilleures embestidas à Gómez del Pilar. Le cinq et le six ont également montré, de forme passagère, des qualités pour le toreo. Cependant le point commun de ces trois toros fut le manque de durabilité. Le quatrième a déployé de la vivacité et de la mobilité toutefois sans classe. Le plus mal loti au sorteo fut « Rafaelillo ». Alberto Lamelas a connu de bons passages sans continuité et Gómez del Pilar a convaincu une partie du public et le président avec un entrain et de bons muletazos.

L’ancienneté de Rafael Rubio « Rafaelillo » le désigne pour combattre le premier de Dolores Aguirre. Fin et armé, celui-ci humilie sans conviction dans les véroniques sur genou plié du matador. Pendant la brega il a tendance à donner de la tête dans l’engaño. Sous le fer, il pousse avant de clairement vouloir s’isoler vers toriles au lieu de recevoir la seconde pique qui finalement lui est donnée dans le désordre. Au second tiers l’animal gagne en sentido et prend querencia aux planches. Lorsqu’il charge, c’est par areones. « Rafaelillo » l’entreprend par doblones dans lesquels le bicho proteste. Les charges sont en fait des coups de tête désordonnés. Le matador fait l’effort dans une bataille de nerfs. La bestiole ne propose pas une seule charge limpide. Entière défectueuse à bras tendu. Un descabello. Silence.

Le second de « Rafaelillo » est reçu en tablas par larga cambiada à genoux. La charge dans les tentatives de véroniques est courte. Le toro renverse le cheval d’un bloc sans que l’on puisse évaluer sa bravoure. Il part de loin pour une seconde pique et s’y emploie. Quite brouillon de Alberto Lamelas en véroniques gênées par le vent. Le fond de mansedumbre se révèle lorsque le dolores-aguirre essaye de suivre Pascual Mellinas au dessus de la barri?re. Mais l’animal ne cesse de montrer de la mobilité. Brindis au public. Le toro galope lorsqu’il charge mais proteste et cède à sa mansedumbre en allant aux barrières en milieu de série à droite. « Rafaelillo » insiste et arrive à lier quelques derechazos lorsque la charge perd en intensité. Entière trasera. Silence.

Alberto Lamelas reçoit le second de la corrida par une larga cambiada de rodillas le long des planches. Dans les véroniques tardives, après visite des lieux par le bicho, ce denier semble charger avec longueur à droite. Mal piqué, l’animal s’emploie de profil tête haute, et de más a menos, en deux rencontres. Gómez del Pilar dessine des chicuelinas et revolera pour rompre la glace. Brindis au public. Depuis le centre Alberto Lamelas cite le dolores-aguirre qui répond à droite en trébuchant. À gauche, il sautille et fléchit aussi. Finalement la charge s’éteint et la faena se limite à des tentatives de passe par passe. Des manoletinas anachroniques précèdent un grand coup d’épée en basculant sur la corne. Deux descabellos. Silence.

Le cinquième est reçu par Alberto Lamelas avec des véroniques laborieuses de menos a más. Le tercio de varas se déroule dans le désordre, le toro alternant charges et désirs de fuir. Zapopinas et serpentina de Gomez del Pilar. Juan Navazo est prié de saluer pour deux paires au balcon. Les premières embestidas du toro sont prometteuses. Alberto Lamelas en profite à droite, muleta avancée, en baissant la main et en conduisant. Dans les séries a más le torero avance la jambe de sortie. À l’occasion d’un changement de terrains la faena se désunit. Retour au lieu d’origine pour prendre la gauche. C’est le moment que le bicho choisit pour rajarse. Manoletinas finales.Alberto Lamelas entre droit pour un metisaca la corne droite le repoussant. Il entre à nouveau pour une entière dans la croix. Palmas au toro. Palmas au toreo et salut.

Gomez del Pilar va a puerta gayola où il attend son premier opposant à genoux pour une larga cambiada propre. Une autre le long des tablas précède des véroniques volontaires dans lesquelles le toro laisse de l’espace au torero qui manque son remate en perdant la cape. Le bicho s’emploie par deux fois au cheval. Brindis a « El Chano ». Le tanteo permet a Gómez del Pilar de changer de terrains et tester une charge qui va se révéler dans les derechazos, muleta en avant et en courant la main. La deuxième série rajoute du mando en imposant la trajectoire au dolores-aguirre. Les séries sont courtes car le bicho est fébrile. Dans les naturelles moins dominatrices le toro fait mine d’abandonner le combat. De retour à droite, le toro ne prend plus que deux passes à la fois. Avis. Entière de coté. Pétition partielle et oreille. Palmas au toro. Vuelta dans la division.

Gómez del Pilar se dirige vers toriles pour recevoir son second adversaire à genoux pour une larga cambiada compromise et « aguantée ». Le toreo de cape désordonné ne brille qu’avec une demi-véronique. Au cheval le dolores-aguirre évite le cheval puis cherche à faire sauter le fer et, enfin, pousse. Allant a más, il recharge de loin mais le picador est incapable de le fixer. Brindis au public. Après tanteo et changement de terrains Gómez del Pilar entame des derechazos en confiance, main basse en liant les passes. La charge commence à se décomposer dans la deuxième série ce qui n’empêche pas le torero de faire l’effort. À gauche, la mayonnaise prend brièvement puis retombe. A ce stade le toro se défend plus qu’il ne passe et la faena prend fin. Plusieurs pinchazos encadrent l’avis. Descabello. Silence.

René Philippe Arneodau

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