Madrid 26 Mai 2017 – 16ème de Feria – Oreille pour Sébastien Castella face à des Jandillas de Madrid.

Enfin un lot de toros de Madrid qui de surcroit a transmis des émotions plus en accord avec ce que l’on attend dans ces arènes. Une conjonction d’apparence, force, vivacité, qualités et apreté à des degrés divers et variés. Le lot dans son ensemble de bonne présentation avec un toro spectaculaire, sorti troisième, de Vegahermosa. De comportement, les toros sont allés au cheval, certains de loin tout en ayant gratté le sol. La vuelta al ruedo au second de la course est une invention du président. Tous ont été nobles sauf le dernier qui. avec genio, offrait ses oreilles à Alberto López Simón qui n’a pas su les prendre. Castella a connu un succès qui l’a fait  passer près de la puerta grande. Il aurait pu couper une seconde oreille à son premier ou une au sobrero s’il avait été plus efficace à l’épée. La despedida de Francisco Rivera Ordoñez a été fade mais digne.

Le premier Jandilla est bas et lourd. Il donne dans les planches avant de mettre Rivera Ordoñez sur la défensive en se retournant large dans la cape. Piqué en arrière, il pousse à la première rencontre et se défausse de la seconde. Quite par chicuelinas de Sébastien Castella. Les premiers muletazos sont donnés le long des tablas en avançant en mode de tanteo. Le toro passe à droite sans grande difficulté, ni qualité, pendant que le matador se pose des questions, exhibant son manque d’envie. À gauche, le toro ne pose pas plus de complications mais la connexion ne se fait pas avec l’alibi du vent. Les deux opposants terminent dans la soseria totale et sous les protestations. Pinchazo profond. Descabello. Silence.

Le second de Fran Rivera, cornivuelto et corniapretado est de moindre trapío. Il met la tête dans la cape mais flanche du train arrière. Généreusement piqué il fait le service minimum contre le peto. Quite de Sébastien Castella, cape dans le dos, par saltilleras citées au mode de rogerina, Francisco Rivera Ordoñez décide de poser lui même les rehiletes. Il le fait efficacement sur les deux cornes. La faena débute assis sur lestribo puis debout pour inciter le toro, tardo, à charger. La charge, lorsqu’elle vient, est bonne pour autant que les passes soient « templées ». Le maestro n’arrive pas à trouver les clés et se fait siffler par les plus exigeants. Le toro rajado, le torero insiste et le public proteste. Entière caída. Silence.

Sebastien Castella canalise avec efficacité la fougue du second et brille dans les remates par demie et recorte. Il donne l’ordre de piquer avec mesure son opposant dont il pressent les qualités. L’afición proteste et le public applaudit le tercio de piques tronqué. Quite vulgaire de Alberto López Símón par chicuelinas. José Chacón et Vicente Herrera saluent aux banderilles. Brindis au public. Le public, pueblerino, chante un olé! pour la chute de la montera. Au centre S. Castella sert avec aisance le péndulo et son classique début de faena rythmé par des olés chantés. Les derechazos sont liés et la charge limpide, faute d’être émouvante. Un changement de main long comme celui de Ginés Marín, hier, ravit le conclave. À gauche, le toro obéit autant et Castella en profite après quelques hésitations. Le meilleur de la faena vient lors du retour à droite dans une série au rythme et au mando limpides avec un cambio de mano supérieur. Une touche de tremendismo pour le public venu de loin. Le toreo d’adorno par le bas et de fuera por dentro n’apporte rien de plus. Demi-lame en poussant. Avis. Une mort prolongée n’empêche pas la pétition d’oreille accordée. Vuelta al ruedo très exagérée pour « Hebrea » nº 94 -527 kg. -12/11. Sébastien Castella rompt ainsi deux années de sécheresse à Las Ventas.

                                     

Le cinquième est un toro, castaño de robe, qui flageole. Le public proteste sa faiblesse. Le second tiers traîne en longueur et finalement le président sort le mouchoir vert.
Le sobrero de Savador Domecq est massif mais sans trapío. Le train arrière flanche dans la brega du maestro. Il prend deux puyazos sans classe et mal portés. Quite de López Simón par tafalleras. Rafael Viotti brille aux banderilles sans un salut qui aurait été amplement justifié. Des estatuarios enchainés avec pase del desdén et passe de poitrine précèdent un passage compliqué à gauche dans lequel des extraños désorientent le matador. À droite le bicho alterne une bonne embestida et d’autres tronquées. S. Castella, en mode bagarre, reçoit les applaudissements du public. Dans la suite, à gauche, il finit par imposer quelques naturelles au récalcitrant avant d’être à nouveau débordé. Le maestro se lance ensuite, avec l’intention de couper une oreille à tout prix, dans un exercice de tremendismo désordonné qui porte sur le public. Avis. Après de longs préparatifs, il entre à toute vitesse pour un pinchazo et ensuite pour une entière estocade desprendida. Avis 2. Ovation et salut.

Le troisième de Vegahermosa est musclé et armé. Il « humilie » mais se retourne en arc de cercle ce qui oblige Alberto Lopez Simón à aller vers lui au centre. « Tito » Sandoval met un puyazo trasero et tombé, cité de loin. Le seconde pique est mieux portée, quoique trasera aussi. Le bicho est allé sans se faire prier mais après avoir gratté le sol. Quite anodin de Francisco Rivera Ordoñez. Belles prestations de Domingo Siro et Jesús Arruga. ALS débute son trasteo devant le tendido 5 par ayudados et naturelles. Les charges sont limpides et vont de mas a menos dans chaque série, d’abord droitières, débutées en citant de loin. Le toro vient avec entrain de loin. À gauche, il est irrégulier et la série aussi. La charge est pourtant meilleure qu’à droite. Lors du retour sur cette dernière, le manque de mando incite le bicho à couper les trajectoires sans mauvaise intention. La faena se prolonge et se termine médiocrement. Entière tendida. Palmas au toro. Silence.

Le dernier Jandilla au trapío commun, cornidelantero. saute dans la cape de López Simón. Il va au cheval pour deux rations, la seconde répondant de loin après avoir gratté le sable. Le toro est tardo mais transmet lorsqu’il charge durant le second tiers. Brindis personnel. Le début de faena est intense, la charge du bicho étant forte et violente. L’animal « humilie » lorsqu’il y est obligé mais nécessite une distance précise pour répéter. López Simon se met dans les terrains mais hésite à attaquer alors que le toro le demande et qu’il offre clairement ses deux oreilles avec, certes, un prix. La faena avançant, le toro se désunit et le torero prolonge sans motif. Pinchazo en prenant les extérieurs à deux reprises. Entière. Silence.

René Philippe Arneodau

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