Séville 01 Mai 2017 – Séville, festive, offre une oreille aux adieux de Francisco Rivera Ordoñez et une autre à l’entrain de Cayetano.

Une minute de silence a été observée en souvenir de José Manuel Calvo Bonichón Montoliu mort dans ces mêmes arènes, il y a 25 ans, jour pour jour. L’ambiance de la Maestranza pour la despedida de Rivera Ordoñez était celle des jours du public sévillan bon enfant et généreux. Le lot de Daniel Ruiz disparate de présentation, manquant de fond, de force et de classe au cheval ont tout de même permis la fête des Rivera Brothers.

Dans un geste rappelant son père et sa propre jeunesse Rivera Ordoñez va a puerta gayola pour une larga cambiada propre, suivie de véroniques sur la défensive. Le Daniel Ruiz est terciado malgré son armure large. Le premier picotazo accentue sa faiblesse naturelle. Il se tient difficilement debout dans les delantales d’Ordonez, avant de subir une deuxième rencontre. Le matador décide de poser lui même les palitroques. Deux paires au cuarteo et une dans un sesgo por dentro le tout efficacement mais sans brio. Les premiers doblones indiquent que le toro répète par le bas. Malgré cette évidente qualité le matador reste en position marginale et torée sans forcer dans des droitières en majorité pa’ fuera. Lorsqu’il prend la gauche le toro s’éteint et la faena avec lui. Entière desprendida. Palmas et salut.

Le quatrième est un exemplaire sérieux et hésitant. Ses charges manquent de spontanéïté dans la cape d’Ordonez adepte du pasito atras. L’animal s’emploie par deux fois au cheval et Ordoñez donne un quite toujours avec le pas en arrière. Brindis personnel. Les premiers doblones et toreo par le haut augurent de bonnes conditions du toro et de la volonté du matador. Les trajectoires sont longues, le bicho est vif. Fran Rivera ne se relâche jamais nonobstant les qualités évidentes du daniel-ruiz. À droite, comme à gauche, c’est le conformisme qui prédomine. Entière trasera et caída. Oreille pour une pétition partielle. Palmas au toro.

Le second Daniel Ruiz cherche une sortie puis va et vient dans la cape conventionnelle de Julián López « El Juli ». L’animal pousse brièvement sous le fer. « El Juli » dessine un quite par chicuelinas comme il en a le secret en laissant mourrir lengaño au sol. Celui de Cayetano Rivera par véroniques est plus laborieux et accroché. Le bicho est abanto en banderilles et termine le tiers en allant à toriles.

Photo: J. Arjona – Aplausos

C’est là que « El Juli » le recueille. Au centre du ruedo il fait passer le daniel-ruiz en va et vient d’abord puis en derechazos en ligne, le tout fort applaudi. Le public est encore plus ravi lorsque le « El Juli » oblige cet adversaire à charger malgré son désir d’abandonner le combat. Un avertissement à gauche incite le maestro a poursuivre à droite et à terminer rapidement. Pinchazo profond en « julipie ». Un descabello manqué. Palmas et salut aux tiers. Le cinquème est un colorado ojo de perdiz massif qui jette les pattes en avant alors que « EL Juli » le torée de cape sans forcer. Le bicho fait sonner les étriers en deux passages et une égratignure. Le toro donne des signes de décomposition de comportement pendant le second tiers. Il ne se livre pas en début de trasteo. Entier, il tire des derrotes en fin de muletazos à droite et dans l’embroque à gauche. « El Juli » n’arrivera jamais à le faire rompre. Pinchazo et entière. Silence.

Cayetano Rivera va également a puerta gayola pour recevoir son premier. Il se sauve d’un zigzag du toro puis le passe en plusieurs tentatives par véroniques entre les fuites du Daniel Ruiz.

Photo: J.Arjona – Aplausos

L’animal est terciado et titube rapidement. Il est protesté lorsqu’il trébuche en sortie des picotazos. Grande bronca pendant les banderilles pour protester la faiblesse du bichito. Cayetano brinde sans montera au spectateur du tendido 8 qui était le plus audible et se met brièvement le public de son coté. Malheureusement cette faiblesse est bien réelle. Et rapidement les protestations reprennent. Les quelques muletazos donnés le sont avec précaution et por fuera. Bajonazo. Sifflets au toro et à la présidence.

La corrida se termine avec un bicho terciado. Le toreo de cape de Cayetano est laborieux. Le torito proteste sous le fer et fuit vers la querencia. Il est bien piqué par Luciano Briceño. Quite volontaire de Cayetano par larga cambiada suivie de gaoneras fêtées par le public. Belles prestations d’Ivan Garcia et Alberto Zayas aux banderilles qui permettent aux deux de saluer sous l’ovation. Brindis a Rivera Ordoñez. Début de faena à genoux avec le coeur en avant et un changement de main exposé. Musique. Ce qui manque techniquement à Cayetano est compensé par une attitude noble et volontaire. Les muletazos sur les deux cornes manquent de lié. Le toro finit par abandonner le combat. Cayetano insiste avec un arrimón près des barrières. Entière trasera et tendida. Pétition majoritaire et oreille. Séville festive demande la seconde.

René Philippe Arneodau

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