APRES MADRID ET AVANT PAMPLONA ET BILBAO

J’avais envisagé d’écrire un article afin de mettre en perspective la SAN ISIDRO et d’en tirer des enseignements.  Je me suis retrouvé, dans mes premières tentatives, à rechercher des mots pour éviter des critiques trop acerbes ou pour mettre en valeur des choses qui probablement ne le méritaient pas.  Je change donc mon fusil d’épaule et je me lance plutôt dans une mise en perspective globale de temporada.

Cette SAN ISIDRO 2012 a été marquée par la quasi disparition du toro de Madrid.  Tout s’est passé comme si il y avait eu une volonté de réduire le trapio, à quelques exceptions près.  S’agissait-il d’une intention délibérée ou d’un effet collatéral?   Ce que l’on sait c’est que le phénomène a eu lieu avec des Bailes de corrales, comme ce fut le cas à Séville où la présentation des toros n’a pas été plus brillante qu’à Madrid.  N’avait on pas pris, il y a quelques années,  des mesures pour voir les lots au campo  et éviter ainsi de telles déconvenues?  Quelles influences sont donc à l’oeuvre pour expliquer à la fois le refus de bon nombre de toros, alors que le résultat final est si mitigé ?  Maintenant viennent Pamplona , puis Bilbao.  Le Toro Toro a t-il encore la cote et offrira t-il du rendement.

Parmis les toreros à pied pas de triomphe retentissant.  Il y a, à mes yeux, deux grands perdants,  David MORA et Ivan FANDIÑO.  En effet ces deux toreros cumulent les opportunités depuis le début de temporada et  n’arrivent pas à ratifier.  Le renouveau de l’escalafon espéré n’est pas sur le point de se concrétiser.  Ce n’est pas qu’il n’y ait pas d’indices prometteurs.  Au contraire, les deux toreros cités nous ont mis l’eau à la bouche en plusieurs occasions.  Mais alors qu’ils multiplient les prestations, en particulier dans les arènes importantes, les résultats espérés tardent à venir.  Il ne faut pas se tromper sur la valeur de la Puerta Grande de MORA durant la Feria de l’Art et de la Culture de Madrid.  Elle fut en demi teinte et certainement pas significative.   Les deux auront encore des contrats à Pamplona et à Bilbao.  Un passage sans triomphe dans ces deux arènes n’augurerait rien de bon pour l’avenir de ces deux Maestros.  Les opportunités de 2012 pourraient  ne plus se présenter.  Et le révulsif espéré pourrait être déçu.

Leurs prochains compromisos en plazas de primera sont :

PAMPLONA – Martes 10 de julio a las 18,30 horas:
Seis toros de EL PILAR :  MATÍAS TEJELA,  Ivan Fandiño  y  David Mora

BILBAO – Lunes 20 de Agosto.
Toros de la Ganadería de Fuente Ymbro para:  Diego Urdiales-« Leandro »-David Mora

BILBAO – Miercoles 22 de Agosto
Toros de la Ganadería Jandilla para: « El Cid »-Iván FandiñoDavid Mora

BILBAO – Sábado, 25 de Agosto                                                                                            Toros de la Ganadería Alcurrucen para: Enrique Ponce-Miguel Angel Perera-Ivan Fandiño

On voit bien que le choix de Mora et Fandiño s’oriente plutôt vers des corridas dites de garantie, au coté de figuras, au lieu de corridas dures.  Les Jandillas ont connus deux échecs à Séville et Madrid cette année.  Ces toreros le savent, puisque le mano a mano de Madrid a eu lieu avec cet élevage et qu’ils ont vécu une déconvenue troublante.  Mais à moins d’être certain de pouvoir rivaliser avec les figuras, il vaut peut être mieux ne pas se confronter à eux, dans un domaine où ils excellent.

En effet, les figuras sont bien là et ont plutôt confirmé leur statut depuis le début de saison, même si pour l’aficionado exigent il y a des nuances à apporter à leurs prestations.  En tout état de cause il faudra compter sur Manzanares, Ponce, Castella, Luque, Perrera et Talavante qui ont soit à Seville, soit à Madrid, soit à Bilbao en juin, réaffirmés leur statut, et montré qu’ils sont capables d’animer la temporada.  Quant au JULI il va enfin pouvoir s’exprimer en plaza de première (Pamplona et Bilbao) en cette temporada et peut être mettre tout le monde d’accord avec, bien évidemment, des corridas commerciales (Victoriano, Torrehandilla, Cuvillo).

L’autre enseignement de la temporada c’est que les arènes ne se remplissent que difficilement, phénomène confirmé en Juin à Bilbao et déjà constaté à Séville et Madrid.  Pamplona est un cas à part et ne devrait pas connaître le même problème.  Mais pour Bilbao, il faudra voir.  Ce processus affectant les gradins a lieu au moment même où le mundillo laisse se fermer des Arènes  ( Barcelone, Fréjus, San Sebastian l’an prochain ) sans pour autant déclarer une guerre de survie.   Et puisque ces mêmes membres de l’élite taurine voudraient nous faire accepter  une réduction de la sauvagerie du toro bravo et de son trapio,  alors la planche sur laquelle glisse la tauromachie parait bien savonneuse, le savon étant fourni par le mundillo.  En période de crise, cette conjonction de phénomènes pourrait s’avérer néfaste.

Rien n’indique qu’il faille compter sur Jose TOMAS pour jouer le rôle du sauveur.  Il  a déjà fait sa contribution à la tauromachie.  Elle a probablement connu son apogée lors du doublé de Madrid en 2008.  Il faut maintenant espérer l’arrivée d’une nouvelle génération et surtout que les fondements de la tauromachie qu’elle véhicule soient suffisamment convainquants pour conserver ou attirer le public aux arènes.  La force de la tauromachie repose sur le Toro.  Sans le Toro de lidia, sauvage et  brave, nous ne pourrons pas générer durablement de l’émotion  et  justifier en même temps le particularisme de cet art qui n’a de sens que si l’animal combattu s’exprime dans le combat de tout son être et avec sa bravoure.

La piste entrevue à Nîmes des mains de Javier CASTAÑO face aux Miuras ne s’est pas confirmée.  On a bien vu Juan Bautista, Rafaelillo, et Castaño lui-même, ébaucher postérieurement, à Madrid, des tentatives de mise en valeur des bichos.  Mais rien de bien flagrant et convainquant.  Pour l’instant c’est le medio toro et les figuras qui conservent la main sur le spectacle, sans qu’il faille excessivement s’en réjouir car, à trop réduire le corps et l’âme du toro, nous n’aurons plus de justification à le combattre.

C’est pour cette raison que je fais partie de ceux qui préfèrent que l’on redonne de l’importance au toro quitte à perdre en régularité artistique, avec la conviction que, sur le long terme, c’est ce choix qui permettra la meilleure probabilité de pérennité de la tauromachie.

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