L’affiche qui trouble.

¡7 de julio San Fermin! Cette date magique pour les aficionados marque le début des Fêtes de Pampelune où, ce midi, depuis le balcon de la mairie sera lancé le chupinazo – tir de fusée – au cri de ¡Viva San Fermin ! ¡Gora San Fermin ! (en basque) devant la multitude des fêtards au foulard rouge et T-shirts couleur vin.

La fête taurine par excellence avec ses corridas et ses célèbres encierros était présentée il y a quelques semaines par la Casa de Misericordia (entité privée résidence de personnes âgées) propriétaire des arènes et organisatrice de la feria taurine. A cet effet était dévoilée l’affiche qui serait l’annonce des élevages et toreros protagonistes des corridas du 7 au 14 juillet de cette année. Elle est l’œuvre de notre compatriote Laurent Pallatier «Loren» artiste dont la réputation internationale d’art contemporain particulièrement dans le monde taurin n’est plus à faire. Ses «toréographies», décorations d’arènes (Arles, Cáceres, Málaga), affiches de ferias, expositions et ses performances où la gestuelle, la matière, les tissus, les couleurs et les symboles illustrent l’art taurin moderne dont « Loren » est un des plus brillants représentants. Selon l’auteur, l’affiche 2018 représente l’ « explosion » en jaune de l’entrée du Minotaure dans l’arène, la foi du coureur de l’encierro avec emblème le typique foulard rouge comme les nombreux visiteurs de tous horizons qui participent à la fête.

Cette affiche vient de faire l’objet, sinon d’une polémique mais d’une interprétation et manipulation étalées sur les réseaux sociaux par des esprits mal intentionnés. Le dos musculeux et l’élan de l’homme-toro, du corredor, le tatouage  – signature de l’artiste –  ont sans doute inspiré ces esprits mal tournés. Venons-en aux faits. Le 7 juillet 2016, cinq énergumènes, éléments  d’une bande connue comme «La Manade», étaient impliqués dans des abus sexuels sur une jeune madrilène, arrêtés et condamnés à 9 ans de prison. Les groupements féministes s’emparaient de ce sujet délicat et grotesque pour organiser de nombreuses manifestations qui rassemblaient des foules dans toute l’Espagne. Dernièrement les cinq individus étaient mis en liberté provisoire sous caution de 6.000 € ce qui déchaînait de nouvelles manifestations qui mettaient en doute la justice et ses décisions. Prenant le relais de ces évènements, sur les réseaux sociaux, des «âmes pures» taxaient l’affiche de «Loren» de provocation, une obscénité même, car elle était une référence sans équivoque à La Manade. De plus, distinguée comme association d’éleveurs (sic), la Casa de Misericordia, qui est le cœur des sanfermines et qui encourage le carnage taurin, était, elle aussi, accusée de manque de sensibilité, propre de celle des bouchers-massacreurs (d’animaux – NDLR).

Ainsi prenant comme prétexte un fait divers, désagréable, répugnant et indéfendable, les anti-taurins ne manquaient pas l’occasion de manifester leur opposition aux corridas et associaient les acteurs et promoteurs des encierros aux violeurs et autres auteurs de violences domestiques. Malheureusement ces arguments ne sont pas nouveaux et tendent à sensibiliser par tous les moyens la «majorité silencieuse» a priori étrangère aux manifestations taurines mais attentive à leur sécurité et…au bien-être des animaux de compagnie…Il est grand temps, peut-être est-il trop tard, de s’inquiéter et de réagir face à ces attaques directes ou sournoises dont est victime la communauté d’aficionados à la Fiesta de los Toros.

Georges Marcillac

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Une réponse à L’affiche qui trouble.

  1. Ricci Gino dit :

    A lire : «Pour l’amour de l’entrecôte, ne laissons pas les végans imposer leur façon de vivre»
    http://premium.lefigaro.fr/vox/societe/2018/07/06/31003-20180706ARTFIG00014-pour-l-amour-de-l-entrecote-ne-laissons-pas-les-vegans-imposer-leur-facon-de-vivre.php

    mais aussi le chapitre sur l’animalisme dans le dernier ouvrage d’André Comte Sponville « L’inconsolable et autres impromptus »

    «Pour l’amour de l’entrecôte, ne laissons pas les végans imposer leur façon de vivre»
    L’ÉDITORIAL DU FIGARO MAGAZINE – Pour Guillaume Roquette, quiconque est animé d’une conviction se fait désormais un devoir de l’ériger en norme pour essayer de l’imposer à la société tout ­entière.
    lefigaro.fr

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