Madrid 30 mai 2017 – 20ème de Feria – La platitude s’impose à la deuxième novillada de San Isidro

L’éleveur des novillos-toros de Montealto portait tout le poids de cette corrida-intermède de la San Isidro après les espoirs déçus du dimanche de Pâques et les espoirs permis de la novillada d’aujourd’hui. Etre à l’affiche de Las Ventas est une gageure quand on connaît tous les impondérables liés à l’examen du reconocimiento, les impositions des cuadrillas, ensuite le jugement du public et celui plus sévères des aficionados et enfin le verdict de la presse. La novillada de cet après-midi ne satisfaisait sans doute personne ni le ganadero, ni les aficionados, ni les toreros à en juger les silences qui sanctionnaient les faenas du Mexicain Leo Valadez et du Français Andy Younes, pas plus que l’ovation de compassion que recevait le novillero d’Albacete Diego Carretero, victime d’un sérieux accrochage au 5ème, et qui s’en sortait sans autre dommage que sa taleguilla déchirée et sans doute un bel hématome à la cuisse et bas-ventre.

Les novillos de Montealto présentaient une variété de poids, hechuras, chromatique aussi – deux negro-salpicado, un negro-bragado, un melocotón, un colorado, un castaño-listón – et évidemment de comportement. Malgré leur poids, les novillos avaient pour certains des allures de toros adultes mais sans grande agressivité de leurs cornes. Les trois plus aptes à réaliser faenas furent les 1er, 4ème et 5ème avec pour dénominateur commun celui de baisser de ton et pratiquement terminer arrêtés. Les trois autres n’allaient pas non plus au terme des faenas que prétendaient leur donner les novilleros avec moins de qualité ou régularité dans leurs charges. La noblesse n’était malheureusement pas accompagnée de la caste requise pour attribuer un accessit de bravoure aux pensionnaires de Montealto.  On notait toutefois combien les six allaient allègrement au cheval et se laissaient châtier, restant sous le peto, recevant ensuite un picotazo en conformité au deuxième assaut règlementaire.

Leo Valadez montrait la variété de son répertoire à la cape par chicuelinas et fregolinas à son premier, zapopinas à son second sans compter les véroniques de réception. A la muleta, il débutait sa première faena à genoux au centre du ruedo pour une série de la droite avec changement de main et, debout, la passe de poitrine. Ensuite, le novillo sans transmission et quasiment arrêté ne permettait pratiquement rien de notable. Les manoletinas de fin de faena étaient un sursaut pour fixer l’attention du public, celle-ci  retombait avec les successifs coups d’épée. Au 4ème, qui chargeait bien, "humilié", mais sans continuité dans la muleta, demandait toutefois que celle-ci lui fut présentée sans arrêt pour l’enchaînement – ligazón – des passes, circonstance obtenue une seule et insuffisante fois.

Diego Carretero, lui aussi commençait ses faenas d’une façon spectaculaire : par des statuaires au 2ème et par le cartucho de pescao  - en essuyant un desarme - au 5ème , un novillo de charge brusque, lançant des coups de tête en fins de passes mais, qui le museau dans le sable, demandait une muleta basse pour répéter ses charges, ce qui ne fut pas fait toujours. Les  cites rapprochés ne convenaient pas non plus et le novillo s’arrêtait. Pour couronner le tout, un arrimón et des bernadinas…et à la seconde Diego se retrouvait sur les cornes et secoué au sol. Il reprenait néanmoins, vaillant, la série interrompue pour deux bernadinas de plus et une passe de poitrine. Un pinchazo et une estocade entière. A son premier, qui sortait de la suerte, en une seule série de la droite il corrigeait ce défaut avant que, sur la gauche, le novillo se désunissait pour finalement s’arrêter. Estocade verticale.

Andy Younes, qui faisait sa présentation à Las Ventas, se montrait disposé à l’unisson de ses compagnons de cartel pour faire valoir ses lettres de créance de novillero fait. Le péndulo du début de sa première faena, triplé, donnait le ton mais la distraction du novillo et sa courte charge faisait déchanter. Au 6ème, son toreo vertical, sans tache, dans l’exécution des passes sur les deux cornes, sa nonchalance apparente ou assurance certaine face à la mollesse de charge du novillo, formaient un ensemble qui ennuyait le conclave. Une estocade verticale et une autre moins bien placée… mettaient respectivement un terme à son actuación à Madrid.  Il faut souhaiter qu’une nouvelle chance sera donnée à notre jeune compatriote…

Leo Valadez: un avis et silence ; silence. Diego Carretero: silence ; saluts. Andy Younes: silence aux deux.

Georges Marcillac

Ce contenu a été publié dans Général, Georges Marcillac Escritos, Madrid. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à Madrid 30 mai 2017 – 20ème de Feria – La platitude s’impose à la deuxième novillada de San Isidro

  1. comte Myriam dit :

    merci Georges hier nous étions nombreux à la conférence du Club taurin de Paris
    (tauromachie et franquiste)

Répondre à comte Myriam Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.