MAREAR LA PERDIZ

Il y a quelques jours  Mundotoro affirmait à propos de la corrida de Cuadri:

« Se enfrentaron a una corrida de Cuadri de estampa imponente y juego nulo. Frenada, baja de raza, sin humillar, sin moverse… Se comportó la corrida como si no hubiesen pasado en el toreo los cien años que han pasado en busca de que los toros embistan con los riñones »

effectuant ainsi une charge féroce contre une des ganaderias les plus emblématiques de l’aficion madrilène et de l’aficionado au toro bravo en général, contre une ganaderia qui a offert des combats historiques, présenté des toros d’une véritable bravoure tant au cheval qu’à la muleta, et permis des triomphes qui enorgueillissent leurs auteurs.  En un revers de main Mundotoro a balayé ces faits et souvenirs en écrivant que cette ultime corrida de Cuadri s’est comportée comme si l’évolution du toreo, de ces cent dernières années, n’avait pas eu lieu pour obtenir que les toros embistent avec les reins.  

En dehors du fait que cette affirmation manque de nuance au regard du comportement réel  de la corrida,  elle m’avait marqué par l’évidence de la volonté des auteurs de manipuler le lecteur dans sa perception du toreo actuel qui souffre de carrences sur tous les fronts, en pointant du doigt seulement dans certaines directions.  Il suffit de voir les résultats des corridas attendues comme la Beneficencia ou les corridas toristas de fin de San Isidro.

Une autre façon de charger contre la fiesta sont les afirmations sans nuances comme celle raportée par la même presse à la suite de la Beneficencia lorsque Juli a déclaré : « Es casi un milagro que embista un toro con 600 kilos »  « C’est un miracle qu’un toro de 600 kg puisse embestir »  en oubliant de rappeler que Juli, ce même jour, a toréé un Victoriano del Rio de 490 kg et un autre de 526 kg avec lesquels il n’a enthousiasmé personne.  On ne vous rappelle pas non plus qu’en 2009 Luis Francisco Espla a fait sa despedida triomphale de deux oreilles et Puerta Grande avec un toro de Victoriano del Rio  sorti en 4º Nº 46, Beato, de 620 kg ayant obtenu la Vuelta al ruedo.  Et pourquoi ne pas préciser aussi que nombre de toros au poids plus que raisonnable n’imbistent pas.  On ne vous en parle pas parce qu’en parler revient à devoir entrer dans le thème de la bravoure, celle qui fait attaquer, pousser, embestir dans tous les tiers du combat, ce qui est exactement le contraire de l’évolution du ganado de ces dernières années, ganado qui s’exprime avec bonté essentiellement dans le dernier tiers de muleta en ayant flanché,  et donc en s’étant quelque peu préservé, au premier tiers.

Lorsque le poids est imposé en tant que tel il s’agit d’une stupidité et d’un non sens.  Seul le trapio du toro doit faire référence.  Et le trapio c’est ce qui ne plait pas à certains au moment du sorteo qui, je vous le rapelle, se fait à l’oeil et pas sur la balance.  René Philippe Arneodau.

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