Mont-de-Marsan – 24 juillet 2016 – 5ème et dernière de Feria – Les Miuras et les Gladiateurs

Affiche La Madeleine 2016 - copiaCe titre pourrait être celui d’un conte ou d’une fable, pas pour les enfants mais pour des adultes et surtout pour des aficionados qui devineraient ce que ce titre annonce. En effet la dernière corrida de La Madeleine, les arènes du Plumaçon enregistraient un nouveau lleno, était attendue pour le retour des toros  de Miura, l’élevage légendaire qui aujourd’hui n’a pas failli à sa réputation. Il faut dire que lorsque le drame s’installe dans l’arène – des silences angoissés et impressionnants marquaient le déroulement des faenas des trois derniers toros – le plaisir n’y ait plus et sont oubliés les principes de base de la corrida, la suerte de varas ou la suerte suprema. Fernando Robleño de Madrid, Javier Castaño de Salamanque et Alberto Lamelas de Jaén étaient les « gladiateurs » jetés dans l’arène des miuras. Les toros de Miura, de type et robe et cornes de formes et dimensions variées, hauts sur pattes, longs, certains vareados c’est-à-dire presque maigres et ceux-là le paraissant, ne furent en aucun moment les animaux collaborateurs pour des faenas complètes artistiques mais au contraire des toros  de suprêmes complications, « avisés » dans le sens négatif et taurin, dont heureusement les toreros présents, Robleño et Castaño, habitués à ces combats surent sortir indemnes et montrèrent de ce fait leur technique et habileté (courage caché) pour résoudre des problèmes insolubles pour d’autres. Trois toros avaient les 5 ans  (1er, 2ème et 6ème), les deux premiers protestés pour leur peu de mobilité, sans codicia, sinon à la muleta avec les défauts de donner des coups de tête à tout va, le joli (le seul du lot) cárdeno du début, saignant abondamment après deux piques très et trop fortes, terminant quasi moribond avant la mise à mort.

Le héros du jour fut Alberto Lamelas qui, lui, affrontait pour la première fois des miuras. L’absence de contrats et le courage naturel de ce garçon faisaient qu’il se jetait dans la bataille à ses deux toros, allait les deux fois à porta gayola avec l’incertitude habituelle de la sortie des chiqueros, la réaction de l’animal face à cet obstacle de l’homme à la cape à genoux, l’éblouissement du soleil, Alberto Lamelas sortait tant bien que mal de cette première rencontre, suivie de capotazos transformés en bonnes véroniques à son deuxième, terminées par une revolera. DSC_3573 - copia Là, survenait l’accident, le toro fonçait sur l’homme qui se retirait vers le burladero tout proche et lui prodiguait une spectaculaire et effroyable rouste, le corps projeté en l’air comme un pantin. Relevé le visage en sang et retrouvant ses esprits. Alberto reprenait la cape pour amener le toro au cheval pour deux piques dont une poursuivie jusqu’au centre de la piste. La faena qui suivait, dans un silence sépulcral, était faite de muletazos toujours mal terminés, le torero sur la défensive mais se replaçant dans l’espoir de vaincre honorablement ce toro « Estanquero » , le toro sans une passe, sauf une complète qui lui était volée et mis à mort après un pinchazo et une estocade entière. L’oreille était unanimement demandée pour primer la vaillance de ce torero, sympathique au demeurant, pour l’ensemble de sa prestation, puisqu’à son premier il avait réalisé une faenita presque exclusivement de la main gauche.  A droite cela ne passait pas, les passes par le bas avec génuflexion du toro, molinetes, manoletinas pour agrémenter et un pinchazo, un metisaca et une entière assorties d’un avis, tels étaient les ingrédients de cette faena mal terminée.

Fernando Robleño, lui aussi se démenait pour tenter de construire une faena au 4ème,  un toro sardo, aux cornes large ouvertes, qui sautait la barrière – sans dommage pour personne – DSC_3548.JPGet qui avait pris de belles piques, placé au centre la piste pour des charges lentes mais sûres mettant la tête dans le caparaçon mais par la suite jouait des cornes et retours sur les pattes avant
comme ses congénères. Un pinchazo et un autre hondo – profond – suffisaient pour se débarrasser de ce miura incommode. Il n’y eut pas de faena au premier.

Javier Castaño réalisait deus faenas à peu près identiques, volontaires, prudentes mais à la fois  technique – pour savoir jouer sur ses (dé)placements et ainsi éviter les coups de cornes intempestifs et permanents de ses deux opposants. Les mises à mort étaient, elles aussi empreintes de la prudence évidente et compréhensible pour basculer sur la corne…

Des cuadrillas, Raúl Ruiz de celle de Fernando Robleño, Juan Navazo et Fernando Téllez de celle d’Albertto Lamelas s’illustraient aux banderilles, Marco Galán de celle de Javier Castaño, à son habitude à la brega.

Fernando Robleño : silence ; saluts et forte ovation. Javier Castaño : silence ; un avis et applaudissements. Alberto Lamelas : un avis et saluts ; une oreille et sortie sous l’ovation.

Georges Marcillac

 

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