Valdemorillo – 10 février 2018 – 2ème de Feria – Miguel Ángel León: deux oreilles le jour de son alternative.

Une semaine s’est écoulée depuis le début de la Feria de Valdemorillo avec la novillada de dimanche dernier et cette fin de semaine, en deuxième partie, sera le tour des corridas de toros avec deux évènements peu habituels : deux alternatives. La première ce samedi, celle de Miguel Ángel León, un torero sévillan, de Gerena, qui prétendait à se faire remarquer en ce début de saison pour sortir pratiquement de l’anonymat et poursuivre une carrière au futur incertain en cette période de pénurie de contrats pour beaucoup de novilleros et de matadors de toros du montón. Son objectif était en partie atteint car il coupait une oreille à chacun de ses toros et aurait dû en recevoir deux à son toro d’alternative. Les toros étaient de Monte La Ermita (origine Torrestrella), de présentation honnête pour une place de 3ème catégorie, sans doute irréguliers de poids – non affichés… – et de comportements divers, du brave premier au manso 6ème, ne tenant pas tous la distance malgré le dosage de la mono-pique, parfois une seule égratignure.

C’est donc le toricantano Miguel Ángel León qui tirait le meilleur parti du premier toro, un joli berrendo en colorado, bien fait, le plus léger du lot mais le plus brave. Les trastos lui étaient cédés par Luis Antonio Gaspar « Paulita » en présence de Pedro Gutierrez « El Capea ». Après le brindis de rigueur à la famille, la faena était entamée à genoux, au centre du ruedo pour plusieurs derechazos en redondo que le toro répétait avec entrain. Les charges «humiliées» sur la gauche faisaient merveilles mais l’usage du pico ternissait le labeur du jeune matador. La bravoure du toro était telle qu’à la troisième passe à droite, M. A. León se faisait déborder. Malgré cela on remarquait aussi bien à droite qu’à gauche des passes de bonne facture et «templées», çà et là au milieu d’une série… Les passes circulaires inversées confirmaient la qualité du toro qui suivait jusqu’à fin la muleta dans un seul déplacement continu. En conclusion de cette faena méritoire Miguel Ángel León portait une demi-estocade, un peu en arrière, qui suffisait pour que soit demandée l’oreille, accordée par le président qui recevait une bronca pour ne pas répondre à la demande de la deuxième. Le 6ème était un toro important par sa présentation, en poids, hechuras et cornes bien plantées, qui sortait du toril d’un joli galop pour entrer avec fougue dans les premières véroniques, le torero chargeant la suerte et gagnant du terrain à chaque lance. Las, dès le tercio de banderilles, il était évident que le toro prenait goût près des planches et la faena n’était faite que d’une multitude de passes pour retenir le manso dans la muleta, le torero se jetant dans la bataille pour compléter le succès obtenu à son premier. Une demi-estocade perdant la muleta. Un avis… et une oreille était concédée.

«Paulita» tombait sur deux toros, l’un rebrincado – charge irrégulière dans la muleta – l’autre quasiment arrêté, juste pour montrer son métier à défaut du toreo artistique qui est habituellement sa marque. Malgré la difficulté, il toréait à mi-hauteur son premier opposant, construisant une faena sérieuse et technique sans effet sur le public. Il n’y avait rien à faire de notable avec le 4ème, court de charge et sans jus. Brièveté et habileté avec l’épée.

Il est difficile, sans être très ou trop sévère, de qualifier les deux prestations de « El Capea ». Son placement devant les toros est des plus classiques, souvent de trois-quarts, toréant avec un certain style mais n’arrivant pas à «passer la rampe», sans enthousiasme apparent pour faire ressortir son bon toreo et les qualités du sobrero sorti 5ème – de Guadalmena. Néanmoins, il coupait une oreille, sans doute parce que la faena avait été complète à un toro brave et noble, qui ne demandait qu’à être «cité» à bonne distance – pas toujours comprise par le torero -, d’une très bonne corne gauche pas suffisamment exploitée… enfin un labeur qui laissait les aficionados pantois devant une telle inconsistance. Sa première faena avait bien commencé par des passes hautes, à genoux gagnant du terrain jusqu’au centre du ruedo. Le toro réduisait sa charge sur la fin et recevait un pinchazo hondo, « El Capea » écopant, lui, deux avis aux multiples descabellos.

«Paulita». Silence aux deux. « El Capea » : deux avis et silence ; une oreille. Miguel Ángel León : une oreille à chacun de ses toros. Sortie a hombros. Bien aux banderilles: Manolo de los Reyes de la cuadrilla de «Paulita» et Ángel Luis Carmona qui saluait au sixième.

Georges Marcillac

Photos: Cultoro.com

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