BILBAO 17/06/2012 Puerta Grande pour l’esthétisme et la technique de PONCE face a une Corrida sosa de Garcigrande/Domingo Hernandez.

Les arènes de Bilbao, malgré le beau temps et la présence de son préféré PONCE, n’ont pas atteint la demi-entrée.  Le prix Nobel Mario Vargas Llosa avait honoré de sa présence cette corrida.  En retour il reçut les brindis de PONCE et de PADILLA.  Cinq Garcigrande et un Domingo Hernandez (5) ont été lidiés.  Le lot avait été choisi pour l’occasion, avec des toros lavados de cara, avec des trapios en deçà du niveau de la plaza, les mieux présentés étant les 4 et 5. Dans l’ensemble le lot a été soso.

Le premier de PONCE est bajo, gordo, cornicorto, corniabierto.  Il découvre la piste abanto, sans s’intéresser au capote.  Il se met à mansear et reste arrêté.  PONCE le reprend dans le capote pour lui donner des veronicas distantes terminées par revolera.  Le Garcigrande s’emploi par  à-coups dans une carrioca.  Dans la seconde rencontre il ne s’emploi pas.  L’esthétique de PONCE s’exprime dès les premiers doblones, genoux en terre, Le toro a tendance à rester à l’extérieur de la trajectoire, effet accentué par la technique de PONCE qui utilise le pico pour citer por fuera, à tel point que lors d’un de ces toques le toro rebondi vers l’intérieur et fait rompre le Maestro.  Le public a pensé que le bicho était dangereux et compliqué.  Ce n’était pas le cas.  Il était manso et s’est éteint en fin de la longue faena terminée avec des cites donnés avec la jambe et des zapatillazos pour forcer la charge.  Pinchazo profond en arrière et difficultés au descabello car le toro se défend et l’aviso a sonné.   Le second de PONCE est haut, avec du trapio et est bien armado.  Il passe dans la cape de PONCE sans entrain, sans envie de répéter.  Il sera mal piqué et s’emploi a menos dans la première pique, puis dans la deuxième rencontre il sort seul rapidement.  Le bicho montre des signes de faiblesse mais va bien dans les capotes durant la brega.  La faena est le prototype de faena de PONCE.  Toro faible, il le choie dans les premiers passages, en l’occurrence par doblones sans obliger ce qui est une contradiction.  Puis dans les premiers essais à droite le toro montre sa faiblesse dès que PONCE baisse la main.  Alors PONCE teste les distances, se fait toucher la muleta et torée despegado.  Dans la troisième série il emploi le pico, maintient le jour entre lui et le Garcigrande et poursuit la connexion esthétique avec son public.  Dans la première tentative à gauche il perd des pas et donne les passes une à une avec beaucoup d’esthétique mais toujours sans profondeur et sans attaquer le toro.  La musique se met à jouer.  Le travail d’orfèvrerie débute à ce stade avec moult  détails, molinetes, cambios de mano, enchainant les cites croisés, de face, les toques por fuera, et en soignant la mise en scène.  Il lie en raccourcissant les distances et arrive à profiter au maximum d’une charge qui en début de faena donnait la sensation de ne pas pouvoir durer.  Il termine la faena par des doblones esthétiques sui generis.  Une grande leçon dans l’art de profiter de la soseria et d’en tirer le meilleur parti.  Bilbao exulte. Une épée entière d’effet rapide, portée avec sincérité déclenche une pétition presque unanime qui libère les deux oreilles du palco.  PONCE semble sincèrement heureux de vivre ce succès.

Juan José PADILLA n’est évidemment pas dans le même registre.  Le public est heureux de le voir et c’est réciproque. Il le porte dans les bons moments comme lors des Banderilles à son premier.  Ce Garcigrande est reçu par une larga cambiada à genoux puis par véroniques, larga et recorte en forme de molinete.  Il mène le toro au cheval par chicuelinas.  Pique basse alors que le toro se défend tête haute, puis sort seul de la deuxième rencontre.   En début de faena le bicho ne termine pas les passes et tire des tornillazos.  En milieu de faena, PADILLA ralenti ses gestes pour arriver à allonger les passes et il y arrive.  Il connecte avec le public et termine en provoquant les arrancadas par zapatillazos et en exécutant l’abanico et un adorno alors que le toro est arrêté.  Mais le public regarde l’esthétique pas le toro.  L’épée est entière en arrière et caida.  Malgré le fait que le tercero fait relever le toro, que l’aviso ait sonné et que le bicho tarde à aller au sol, la pétition est insistante et l’oreille accordée.  PADILLA semble lui aussi très heureux.  Son second de Domingo Hernandez se retourne large du coté gauche et revient croisé ce qui empêche l’accouplement au capote.  Manso sous la pique et mal piqué le bicho rend la tâche difficile en 4 paires de banderilles fêtées.  Dans la muleta le toro va rapidement a menos.  Il se colle parfois à droite et donne des derrotes.  Le toro doute et le torero aussi.   PADILLA lui vole des passes en fin de trasteo.  Deux pinchazos et ½ épée en arrière et de coté.  Descabello.  Le public applaudit tardivement PADILLA qui salut au tiers.

TALAVANTE est d’abord confronté à un toro anovillado.  Il le passe en véroniques , chicuelinas et media.  Le toro va bien, loin, sans défaut.  Bien piqué à la première rencontre où il s’emploi, le toro est mal et peu piqué à la deuxième.  Il a de l’énergie dans les premières attaques et TALAVANTE va en milieu de faena se raprocher du terrain du toro pour lier et aguante les miradas qu’il solutionne, sans rompre, par des toques. Il alterne les suertes fuera de cacho et croisées.  En fin de faena le toro est immobile et TALAVANTE se paye un arrimon à toro arrêté.  Entière en arrière, fulminante.  Oreille et aplausos au toro.  Le dernier Garcigrande est juste de trapio.  Il humilie dans le capote mais il est faible et a du mal à suivre l’engaño.  Il est peu piqué.  La faena est brindée au public.  La première série à droite est en trois parties où TALAVANTE mesure son adversaire qui continue à montrer de la faiblesse.  Ensuite à gauche TALAVANTE torée al hilo et baisse la main.  Le toro blandea.  Ensuite il arrive à lier plusieurs séries, au bord de la rupture, mais avec succès, en connectant avec le public, en particulier à partir de l’Arrucina devenu la signature de ses faenas.  La faena est longue et les séries se raccourcissent. Une est donnée avec le bicho empapado dans la muleta sans jamais en sortir.   Les manoletinas liées à un desprecio et au pecho plaisent aux tendidos.  TALAVANTE exécute lentement la suerte de matar qui résulte en arrière et légèrement atravesada.  Forte pétition des 2 oreilles et 1 accordée.

Lorsque les prétendants ne saisissent pas les opportunités, les toreros établis se rappellent à leur bon souvenir comme aujourd’hui, même si l’opposition était docile.

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