Bilbao 22 Août 2019 – Luis David Adame se justifie et obtient un triomphe populaire avec une oreille à chaque toro.

Il y a eu aujourd’hui la meilleure entrée de la Aste Nagusia 2019 avec plus de ¾ de tendidos couverts.  Le lot d’un toro de Garcigrande et cinq de Domingo Hernández, mal présenté pour Bilbao, collaborateur,  a permis au jeune Mexicain de justifier sa présence en remplacement de Pablo Aguado, remplacement qui n’était pas au goût de nombre d’Aficionados.  Enrique Ponce n’a pas été particulièrement bien servi et n’a pas non plus forcé le destin. Quant à « El Juli » il a distillé, alternativement, le meilleur et le fade, coupant une oreille de son second adversaire.

Le seul de Garcigrande du sorteo est lidié en premier par Enrique Ponce.  C’est un exemplaire bas, ouvert de cornes et en pointe qui charge en lançant les pattes en avant.  Son matador le passe de cape avec aisance en véroniques et demie. Le bicho pousse sur une corne contre le peto au premier voyage au cheval, puis sort de la seconde rencontre immédiatement.  Enrique Ponce le teste par delantales et demi-véronique. Brindis au public. Le Valencien canalise les premières charges par doblones et controle le calamocheo. Il lie une première série droitière dans laquelle le toro a eu la tentation de fuir sur une sortie de passe.  Mais la muleta du maestro aimante l’attention du bicho qui sautille tout en avançant. Dans la série suivante, il se met à trébucher mais Ponce ajuste la muleta pour poursuivre la série. À gauche, le matador a plus de mail à trouver le temple adéquat. Il change de terrain pour continuer à droite et réaliser des poncinas enchaînées sur la même corne.  Collé sur la corne gauche dans une trinchera, EP écourte la faena et passe directement à l’épée qu’il porte avec précaution, trasera. Plusieurs descabellos et avis. Palmas et salut.  

Le second de Ponce, de Domingo Hernández, est trapu.  Il suit la cape, laborieuse , se retournant parfois court à droite.  Le toro pousse en parallèle au peto, puis insiste longuement après que la puya ait été relevée.  La deuxième pique est une version raccourcie de la première. Bref, quite de Ponce en forme de test.  Le second tiers se déroule dans le désordre total, le toro prenant le dessus sur la cuadrilla. Brindis personnel au joueur de l’Atletic de Bilbao Iker Muniuain.  Début de trasteo élégant de Ponce qui laisse présager d’une faena maison. Les droitières sont construites en plusieurs séries à base de temple et d’un positionnement non intrusif.  Au fur et à mesure, le matador ne laisse plus sortir le toro de la muleta. A gauche, le bicho moins collaborateur, oblige le torero à se croiser. Les muletazos n’en sont pas moins « templés » et appréciés du public.  Des enroulements droitiers, sans fin et au rythme de la musique, emportent l’approbation des gradins. La fin de faena près des tablas est déstructurée. Ce sont des muletazos isolés en prenant le public à témoin.  Pinchazo profond lorsque sonne l’avis. Plusieurs descabellos. Palmas au toro. Applaudissements et salut.  

Le second domingo-hernández n’est pas digne de Bilbao ni en trapío, ni en armures.  Les cornes se délitent dès les premiers contacts. Il ne supporte pas les picotazos et tombe. Mouchoir vert.  Le sobrero de Garcigrance a peu de présence. Il navigue à sa guise avant de subir les capotazos de « El Juli. » Faible, le bichito est égratigné, puis piqué en statique.  Quite par véroniques et revolera de Luis David Adame. La faena débute par doblones sans peser sur la charge. Le trasteo droitier est facile car le bicho sort loin de la muleta et répète avec peu de moteur.  « El Juli » baisse la main à gauche en toréant en ligne. L’animal obéit. La suite sur les deux cornes manque tellement d’intensité et de transmission que la faena se termine dans l’indifférence ainsi que par deux « julipies » peu toreros.  Silence.

« El Juli » hérite d’un de Domingo Hernández, en cinquième position, qui l’oblige à donner les véroniques de réception au centre du ruedo.  Le toro soulève et renverse le cheval et L.D. Adame donne le quite salvateur alors que Enrique Ponce, chef de lidia, n’est même pas dans la piste!.  Le bicho pousse brièvement sous la seconde pique. Le Mexicain exécute un quite par medio farol, caleserina, tafallera et revolera. Brindis au public.  « El Juli » débute par des passes par le haut suite auxquelles il est obligé de fixer l’attention du toro qui se désintéresse du combat. Il va au centre pour des droitières, débutées en position marginale puis mieux placé.  Une fois mis dans la muleta le toro se met à charger avec vivacité et « El Juli » choisit la marginalité pour lier. Muleta en retrait à gauche, l’intensité baisse et la musique joue. C’est à droite que le toro charge le mieux en ligne avec cependant des signes de vouloir capituler.  De nouveau à gauche, « El Juli » insiste jusqu’à imposer des naturelles, une par une, dans son style et pieds joints. À ce stade, le matador dicte ses choix à une dynamique du toro à la baisse sur les deux cornes. Entière trasera et desprendida. Oreille. Palmas et quelques sifflets au toro

Le troisième de Domingo Hernández, destiné à Luis David Adame, est reçu par larga cambiada à genoux le long des tablas, puis véroniques et demi-véronique.  Égratigné au cheval, le bicho accuse toutefois le coup. Adame exécute un quite par gaoneras et revolera. La seconde pique est réduite au minimum.  Peu piqué le DH se réveille au second tiers. Brindis au public. Au centre L. D. Adame exécute un double péndulo fort apprécié du conclave. Le toro avance sans verve dans les premiers muletazos droitiers.  Il suit docilement les naturelles tirées en ligne par le bas. La musique joue et la faena marque une pause. Le bicho répond en proximité et le Mexicain en profite pour lier à droite spectaculairement,  forçant une charge sur le point de s’éteindre. Une dernière série gauchère main basse précède une estocade a recibir avec écart, pour laisser une lame partielle et atravesada. Oreille. Toro applaudi à l’arrastre

           

Luis David Adame reçoit le dernier DH, au trapío lisse, qui montre des signes de faiblesse immédiats lors du toreo de cape.  Il est reçu par larga cambiada de rodillas et véroniques conventionnelles. Au cheval, la faiblesse oblige à la mesure et les protestations montent dès que le toro trébuche.  Quite par zapopinas d’Adame qui lui vaut une forte ovation. Miguel Martín salue au second tiers avec Luis Cebadera. Brindis au public. L’entame de faena est toute en douceur.  Les derechazos, à mi-hauteur, n’empêchent pas quelques trébuchements. Les naturelles sont caressées pendant que le toro avance presque au rythme mexicain. C’est ensuite dans une série droitière, terminée par arrucina, que le temple partagé des deux protagonistes fait rompre les gradins et jouer la musique.  À partir de là, la faena va quelque peu a menos sans perdre l’assentiment du public. Les passes deviennent isolées avec moins d’intensité. L’apothéose survient avec une estocade a  recibir d’effet rapide et spectaculaire. Le public, déchaîné, exige les deux oreilles. Matias González, le président, en accorde une et refuse la seconde. Un excellent aficionado, voisin de tendido, me glisse « si c’était « El Juli » ou Ponce, il les aurait accordées ». 

René Philippe Arneodau.

Photos: Emilio Méndez pour cultoro.es

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Une réponse à Bilbao 22 Août 2019 – Luis David Adame se justifie et obtient un triomphe populaire avec une oreille à chaque toro.

  1. Emmanuel dit :

    Hola René-Philippe,
    Pas d accord avec ton voisin de tendido…
    Matias a maintes fois refusé les 2 oreilles autant à Juli qu’ à Ponce et…à d’autres !!
    Emmanuel

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