Bilbao 28 Août 2016. Les Jandillas et Matías ternissent les espoirs de triomphe

La Feria de Bilbao 2016 se termine en présence d’un peu plus d’un tiers d’arène garnie d’inconditionnels. Le public ovationne Diego Urdiales puis ses compagnons de cartel à l’invitation de ce dernier. Le lot de Jandilla nettement moins bien présenté que les Fuente Ymbro d’hier ont manqué de force et de race. La corrida s’est déroulée comme toutes les autres en demie teinte à l’exception de quelques moments isolés de qualité. Le président a injustement refusé une oreille à Iván Fandiño que demandait majoritairement le public.  2016 ne restera pas dans les annales comme un bon cru.

UrdialesLe premier Jandilla, aux allures fines et bien armé, a manifestement un problème d’intégrité des pattes qui lui font effectuer des écarts et glissades dans la cape d’Urdiales. Le bicho prend une première pique en poussant et en soulevant la monture, puis la seconde avec moins de conviction. Les premiers muletazos sont aériens et sur la retenue. Les derechazos manquent de fermeté car le toro a une charge désordonnée et qui ne va pas jusqu’au bout. A mesure que la tête se fixe, Urdiales se livre. À gauche le toro devient tardo. Urdiales termine à droite alors que l’oposant s’arrête maintenant dans les passes. Entière en avant et perpendiculaire, puis descabello. Salut au tiers.
Le quatrième Jandilla est fin et armé long. Diego Urdiales n’est pas en phase  avec une charge qui manque de clarté et d’engagement. Le toro combat profilé et par à coups sous le fer porté en arrière. Brindis au public. Urdiales fait l’effort pour s’imposer rapidement à la charge éclectique et incomplète. Au centre les derechazos sont sincères mais manquent de limpidité. À gauche Urdiales est un peu électrique mais reste efficace et surtout bien positionné. De fait la faena a traversé le ruedo. Entière portée au pas de course, l’épée sortant sur le flanc. Entière en bonne place. Salut au tiers.

FandiñoFandiño honore son unique contrat à Bilbao en affrontant en premier un exemplaire bas et trapu, armé ouvert. Les véroniques vont a menos, le torito s’étant fait mal à la patte avant gauche. Il est égratigné en deux piques et la protestation monte. Prestation supérieure d’Ivan Garcia aux banderilles qui salut sous l’ovation. Brindis personnel. Les premiers muletazos engagés sont à gauche. Le Jandilla a du temple et humilie jusqu’au bout mais trébuche aussi parfois. Fandiño baisse la main et tire quelques superbes muletazos isolés. Il oblige encore plus le Jandilla à droite qui de toute évidence a de grandes qualités tout en subissant à l’occasion les limites que ses membres lui imposent. Alors que Fandiño poursuit, le toro ralenti sa charge et la faena perd en intensité ce qu’elle gagne en limpidité. En honneur des grandes qualités du toro Fandiño conclut par mondeñinas à genoux d’un grande sincérité, comme l’entrée a matar qui laisse une demie lame en todo lo alto. Descabello. Matías n’accorde pas l’oreille demandée par le public.
Le quinto, un beau colorado oscuro, fait une sortie tonitruante en piste avant de jeter les pattes en avant dans la cape de Fandiño qui le reçoit par une larga cambiada de rodillas et véroniques. Le toro pousse d’abord tête haute puis avec les reins sous la première pique. La seconde est très hésitante de la part du toro. Belle prestation de Diego Ramón Jiménez aux banderilles. Brindis au public. Au centre Iván Fandiño cite pour un double péndulo et un pase del desprecio au goût du conclave. Dans les premières droitières l’animal accuse une faiblesse qui dénature les efforts du torero. Le toro charge dans les naturelles en donnant des coups de tête et en sautillant. Fandiño poursuit néanmoins son effort à droite mais la charge, mauvaise, devient sosa. Arrimón pour se justifier. Entière desprendida et perpendiculaire. Sifflets au toro. Salut au tiers.

MoraLe troisième Jandilla est renvoyé au corral pour faiblesse. David Mora affronte le sobrero du même fer, à la corne droite escobillada et au trapío neutre. Le toro doute longuement avant d’accepter la cape de Mora qui dessine au dernier moment quelques capotazos et une demie véronique de cartel. Le toro est piqué en arrière d’abord, puis épargné. Le toro galope aux banderilles. Brindis au public. Le début de faena est interrompu par un désarmé dans une tentative de molinete. Le toro enchaîne ensuite des charges à contre-temps, des hésitations, des génuflexions qui entravent l’entame de faena. Une bonne série à droite, des deux protagonistes, se termine par un pase de pecho bougé de David Mora. Ce sera le sommet de la faena qui devient brouillonne et particulièrement sosa à gauche. Plusieurs pinchazos en s’écartant de la suerte avant une estocade entière en arrière et desprendida portée à bout de bras. Silence.
Le dernier toro de la Semana Grande de Bilbao permet à David Mora de mieux s’exprimer sur la corne droite que sur la gauche en véroniques sans étincelles. Le tercio de vara est un classique en deux passages, pique placée en arrière. Angel Otero salut sous l’ovation pour deux paires de banderilles exposées et dans le balcon. Brindis TV. Le Jandilla charge avec codicia dans les premiers muletazos par le bas sur jambe pliée. La première série de derechazos va a más, le torero se confiant à mesure que la classe du toro se confirme. Idem dans la suivante mais en donnant des toques por fuera et en restant à l’écart de la trajectoire. Musique. Plusieurs séries sur les deux cornes suivent, de bonne facture, face à l’embestida qui se dégrade avec des fins de muletazos tête en l’air et sans la répétition du début de faena. Pinchazo et entière caída avec avis. Salut aux medios.

René Philippe Arneodau.

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