Bilbao 21 Août 2022 – 2ème de Féria – Corrida de Semana Grande et les toros de Dolores Aguirre de retour.

La ganadería de Dolores Aguirre revient à Vista Alegre après vingt ans d’absence et propose la première corrida à pied d’Aste Nagusia post pandémie.  1/5 ème des tendidos sont couverts pour l’occasion. Le lot choisi par les responsables de le faire n’avait pas les caractéristiques d’un lot pour Bilbao.  La ganadera ne pourra pas non plus se prévaloir d’un retour triomphal pour sa devise.  Elle aura toutefois le loisir, à l’analyse, de retenir l’intensité de certaines charges des trois premiers exemplaires et quelques autres profondes qui montrent le chemin.  Des trois toreros du cartel, Damián Castaño est celui qui laissera son empreinte, sauf avec l’épée.  Luis Bolivar et « Román » ont eut des moments d’entrega.

Le premier de Dolores Aguirre, corpulent et bien armé, lance les pattes dans la cape de Luis Bolivar sans lui permettre de lier les capotazos de réception.  Au cheval, le toro pousse longuement, tête à mi-hauteur, sous une puya trasera et tombée.  Il retourne sans hésiter mais ne poursuit pas l’effort sous une nouelle puya trasera.  Au second tiers le toro est distrait et développe du sentido.  Luis Bolivar débute son trasteo sur les jambes, en gérant la charge désordonnée du toro.  Le bicho cherche à enlever la muleta et ne passe pas .  À gauche, le toro se croise avec le torero en sortie de passe.  Bolivar insiste à droite pour se justifier et tire des muletazos en plusieurs séries. Le toro, quant à lui, est devenu tardo et lorsqu’il attaque il le fait avec force.  Pinchazo et entière desprendida portée avec précaution.  Applaudissements au toro.  Quelques sifflets au matador.
Le second de Luis Bolivar, brocho et cornivuelto, charge à mi-hauteur ce qui n’empêche pas Bolivar de tenter deux véroniques et la demie de bonne facture.  Le première puya exécutée dans le désordre nous oblige à attendre la seconde pour voir que le toro est brave attaquant au galop et de loin,  et en poussant sous une pique forte et arrière.  Bouche fermée, le toro devient calculateur au second tiers et exhibe un calamocheo problématique.  Bolivar l’entreprend en tablas avec décontraction.  Il change de terrains entre series de derechazos qui ne canalisent pas pleinement une charge allant a menos.  Le toro est devenu statique et le matador interrompt le trasteo après un dernier essai droitier.  Pinchazo et 3/4 de lame trasera, tendida, et basse.  Applaudissements au toro. Quelques sifflets pour le Colombien

Le second dolores-aguirre est fin et de trapío moyen pour cette plaza.  Distrait et peu engagé dans ses charges. il incite Damián Castaño à la discrétion.  La première `pique est prise sans organisation. La seconde tentative démontre le manque d’envie du bicho pour ce tiers du combat. Roberto Martín « Jarocho » s’est chargé de la brega avec efficacité.  L’animal a une charge exigente au second tiers qu’il va falloir gérer. Castaño accompagne les premières charges.  Les derechazos premiers sont puissants et électriques.  Les suivants engagés et fermes en deux séries.  Les charges sont vives et le matador poursuit à droite alors que le bicho baisse d’intensité et devient distrait.  La tentative à gauche est avortée pour cette raison. Damián Castaño revient à droite pour une dernière série en ne laissant pas sortir le toro de la muleta, ce qu’il a déjà fait précédemment.  En l’occurrence cette technique s’entend pour retenir le bicho qui aurait tendance à se distraire.  Deux pinchazos portés en partant de loin mais en entrant droit.  Entière delantera en couvrant la tête avec la muleta.  Applaudissements au toro et vuelta pour le matador.

Le cinquième fait une sortie en piste de cinqueño qu’il est, sur la retenue et calculateur.  Damián Castaño le passe brièvement dans sa cape.  Le toro est indolent sous la première pique arrière.  Il charge pour la seconde puis sort seul avec velléité de combat.  Au second tiers, la controverse vient lorsque le président exige une paire de banderilles supplémentaire lorsque le toro a déjà quatre rehiletes posés. Les cuadrillas protestent (Rafael González).  Muleta en main Castaño doit soutenir les hésitations du toro.  Il le fait à droite avec détermination et résultat mitigé. Peu à peu le bicho devient impossible, arrêté ou très tardo.  Le matador insiste pour l’honneur.  Pinchazo hondo porté avec précaution.  Descabello.  Quelques sifflets au toro et salut pour Castaño.

Le troisième toro de la course est un colorado ojinegro avec charpente mais trapío anodin.  Román canalise les charges « humiliées » et affublées d’un léger contre temps dans l’attaque.  La première puya est prise au cheval de réserve.  Le toro pousse les deux fois en sortant seul de la seconde.  Au second tiers le toro met la tête avec classe dans la cape de Rafael GonzálezBrindis au public.  Au centre Román attend le bicho pour des derechazos que ce dernier prend avec classe et aussi une pointe de fébrilité.  La suite à droite est marquée par cette faiblesse que le torero gère, dessinant quelques muletazos  profonds et d’autres marginaux.  A gauche le torero est moins à l’aise et limite l’intervention en une série.  De retour à droite, il ne retrouve pas les sensations premières.  Il toréé en maintenant le toro à distance dans les « cites ». Entière un peu delantera en perdant la muletaDescabello.  Applaudissements  au toro.  Saluts pour le matador.
Le dernier toro de la corrida est le plus anodin de présentation, lavado de cara.  Il s’escrime sur la cape de Román.  Le toro charge fort et pousse sous une première pique tombée.  Il retourne avec vivacité pour une ration mesurée qui permet une troisième mise en suerte lointaine pour laquelle le toro s’élance pour un simulacre de puya. Brindis personnel.  Le début de faena, sur jambe pliée, est appliqué.  Román semble décidé mais il tarde à prendre la mesure de la charge à droite.  L’animal est tardo, trébuche parfois et se confie de moins en moins.  Il n’y aura donc pas de faena.  Estocade entière, trasera, atravesada, portée à bout de bras. Silence.

René Arneodau

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