Le toreo qui touche l’âme.

La journée historique du 10 Mai 2019 à Séville, est celle du triomphe incontestable de Pablo Aguado qui nourri les titres du jour d’après.  Ce qu’il « dit » est tout aussi important sinon plus.

Hier dans les arènes de la Maestranza plus de 12.000 personnes ont communié à l’unisson devant la splendeur d’un rituel porté à son paroxysme.  D’abord avec le toro de combat bien présenté, brave, noble, mobile, porteur de toutes les spécificités de sa race qui en fait un animal unique sur la face de la Terre.  Ensuite avec le toreo simple, vertical, naturel, prodigué avec les vuelos et des toques précis, un toreo au positionnement engagé, avec une gestuelle réduite au strict nécessaire, un entre-passe gracieux et efficace, la muleta au tissu tombant, non doublée, présentée avec sincérité dans son centre, sans jamais un geste de contorsion  ou forcé.  Toutes ces caractéristiques sont les plus difficiles à mettre en œuvre, et elles confèrent au triomphe d’hier son caractère exceptionnel et historique.

Pablo Aguado a démontré en l’espace de deux heures ce qu’est la transcendance du toreo pur, celui qui met  d’accord aficionados et néophytes, qui efface d’un seul coup tout l’escalafón et renvoie les magiciens des « virevoltes » à la réalité de leurs limites inconséquentes.

Hier le toreo pur qui touche l’âme s’est affirmé.  Parce qu’il est rare, nous supposons que nous retournerons, dès aujourd’hui, à la routine médiocre dans l’attente d’un nouvel instant magique que nous appelons tous de nos voeux au plus tôt. Il s’agit là du mystère qui guide et nourri l’aficion, à l’image, en quelque sorte, du mystère de la foi.

René Philippe Arneodau

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