SEVILLE – De ARROJADO (Nunez del Cuvillo) à VILANERO (Moises Fraile)

Les prix de la Feria de Sevilla 2012 ayant été attribués nous savons maintenant que ce que nous envisagions, le soir du 27 Avril, s’est confirmé.  VILANERO de Moises Fraile a reçu le prix du meilleur Toro de la Féria.  Nous voilà confrontés à une réalité bien troublante. En un an ce prix a fait le grand écart passant d’un toro sans relief mais avec du moteur permettant un toreo moderne et lisse, à un toro de force, d’attaque et d’émotion qui nécessitait d’être dominé par un toreo profond.

Je vous propose pour débuter un rappel de mes deux chroniques.

SEVILLE  30/04/2011 LE JOUR OÚ LA TAUROMACHIE A BASCULÉ À SÉVILLE

Premier Indulto d’un TORO dans l’Histoire de la Maestranza de Séville, concédé à « Arrojado » de Nuñez del Cuvillo née en 04/07 pesant 500kg portant le n° 217 après une Faena primée par deux oreilles symboliques.
Avant de vous décrire ce que nous avons vu à Séville ce 30/04/2011 permettez mois de préciser ce que nous n’avons pas vu et que l’immense et historique triomphe pourrait laisser penser que nous avons vécu. Nous n’avons pas vu un grand lot de Toros de Nuñez Del Cuvillo. Nous n’avons pas vu une corrida merveilleusement présentée et nous n’avons pas vu l’indulto d’un Toro ayant combattu avec sauvagerie et force au cheval et durant la lidia. Ce que cette corrida pourrait caractériser c’est le triomphe d’une nouvelle tauromachie fondée sur le principe de Toréabilité cher à feu Juan Pedro Domecq et réussi à la perfection par Nuñez del Cuvillo . « Arrojado » le Toro Indulté fut un Toro plutôt bas, plutôt petit mais « bien armado ». Pratiquement pas piqué il a été supérieurement Banderillé par Curro Javier. MANZANARES l’avait torée avec beaucoup de confiance au capote en l’envoyant très tôt dans des véroniques douces et rythmées. Lui et sa cuadrilla avaient vus en Arrojado un collaborateur supérieur. Ceci explique que dès les premières passes de muleta Manzanares s’est confié à Arrojado dans un abandon corporel digne de la très grande noblesse du toro. Car c’est bien là la caractéristique première du bicho, la Noblesse qui en l’occurrence alliée a une vivacité, un moteur préservé par la quasi absence de pique, a laissé cette sensation d’une embestida noble répétée à souhait et sans défaillance, la bravoure de supporter, de durer, de résister faute d’avoir vu celle du combattant au cheval. Manzanares a été parfaitement à la hauteur de ces qualités, sincère dans son placement, doux dans ses toques, vaillant en ne rectifiant pas sa position et même parfois en pivotant sur la jambe de sortie pour s’avancer vers le Toro pour le garder empapado dans la muleta. Des passes main basse templées avec l’impaque que nous lui connaissons, des trajectoires sincères obligeant le toro qui a absorbé sans réserve. Des détails artistiques fulminants comme des cambios de manos aussi longs que des redondos et une Arrucina de frente exposée, d’une douceur incommensurable. Dans chaque geste de Manzanares se sont exprimées les qualités de toreria et de valor que les Aficionados matures souhaitent voir s’exprimer de vez en cuando avec un toro de combat et pas seulement un toro noblissime. Le public ayant commencé à réagir et à demander l’indulto, la grande Faena a connu un deuxième temps moins vertueux où le Matador a voulu obtenir l’indulto en allongeant la faena et laisser le temps au public d’influencer la présidence. La pétition d’indulto a été majoritaire et le président a cédé. Le ganadero, que l’Empresa de Séville n’avait pas voulu engager les années précédentes, a donné la vuelta de la revanche avec Jose Mari Manzanares. 2 oreilles symboliques.

SEVILLE 27/04/2012 MOISES FRAILE Candidat au meilleur Toro de la féria de Séville.

Sort VILANERO de Moises Fraile.  Il est abanto et MORA ne le cadre pas au capote.  Il fonce sur le cheval dès sa sortie en piste et garde la tête haute dans la confrontation.  Jusque là aucun signe de grandeur.  Puis MORA et LUQUE décident de réaliser dans cet ordre des quites, MORA par chicuelinas et media, LUQUE par delantales et media.  Brindis de Mora à une personne dans les tendidos.  Dès la première passe MORA est engagé, il torée par le bas, genoux pliés.  La série suivante à droite révèle une embestida profonde, puissante et vibrante du toro.  La série est liée et fuera de cacho.  La suivante est du même ordre et déclenche la musique.  Suivent trois séries à gauche de la même intensité et à la troisième, dans la deuxième passe, aguantant une hésitation du toro, MORA est pris violemment.  Il se relève et donne une série à droite émotionnante car le bicho transmet toujours.  Il termine par de magnifiques adornos par le bas à ce toro qui est toujours présent.  Entière a ley ( dont je ne décrit pas l’emplacement intentionnellement ).  1 oreille méritée et légère pétition de la deuxième dont je faisais partie.  Applaudissements au toro. Grand moment de corrida de TORO.Compte tenu de leur volume et de leur corpulence les toros d’EL PILAR ne sont pas faciles à lidier car leur inertie est forte et la moindre erreur est difficilement rattrapable.  Ceci explique que malgré leur noblesse ils aient créé de l’intensité.  Le cinq nous a montré la différence qu’il y a entre suivre la muleta et attaquer la muleta, et aussi entre le temple pour attendre la charge et le temple pour canaliser la charge.

Ce rappel étant fait, nous pouvons maintenant essayer de tirer quelques enseignements de cette juxtaposition contradictoire.

"Arrojado" Nunez del Cuvillo

"Vilanero" Moises Fraile

En ce qui concerne la présentation des astados, il y a un différence de volume de 62 kg de plus pour le Moises Fraile, ce qui ne l’a pas empêché d’être plus agressif en piste et de se battre en varas.  La légèreté du Cuvillo ne l’a pas aidé à exprimer de telles qualités.  Visuellement Vilanero , sans avoir un trapio démesuré, dégageait une impression de sérieux plus notable que celle d’Arrojado dont la tête pouvait être taxée d’anovillada et la présentation d’ensemble à peine au niveau d’une arène de première catégorie  .  Lors de son entrée en piste j’avais écrit dans mes notes à propos d’Arrojado « toro bajo, un poco chico » et après le toréo de capote « se hace chico », c’est-à-dire qu’il perdait, après le premier effort, de la prestance. Vilanero s’est qu’en à lui grandit durant le combat.

Alors qu’Arrojado est piqué avec beaucoup de discrétion parce qu’il donne, très tôt, des signes de faiblesse, Vilanero, qui est arrivé en piste avec une tendance à être abanto, attaque de loin la cavalerie dès qu’elle apparait en piste, à la porte du patio de caballos, et provoque une chute ainsi qu’un moment de panique. Il faut cependant noter qu’il a gardé la tête relevée au cheval ce qui dévoile plutôt un profil de manso qui dégage de l’émotion.  Par la suite lorsque Arrojado surpasse sa faiblesse primaire pour suivre docilement la muleta de Manzanares, quitte à donner des signes flagrants de manque de caste au sens sauvage du terme, c’est-à-dire de la poussée dans l’attaque et de la fixité sur sa proie, Vilanero lui va a mas pour attaquer la muleta de Mora en poussant fortement du train arrière et en se retournant vers sa cible avec détermination.  En illustration de ce qui vient d’être décrit je propose trois images de trois sorties de muletazos différents d’Arrojado.  Ces images montrent l’indolence du Nunez del Cuvillo qui malgré une réponse calibrée aux toques, n’attaque pas sa proie mais la suit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les prix accordés à ces deux toros ne sont donc pas fondés sur les mêmes conceptions et les mêmes qualités intrinsèques des toros.  Dans le cas d’Arrojado le fait d’être tombé entre les mains de Manzanares est certainement un des éléments qui a contribué à la fois à son indulto et à l’obtention du prix du meilleur toro de la Féria.  Sans cette faena il n’aurait probablement pas été reconnu de la sorte.  Dans le cas de Vilanero le trasteo de Mora n’est pas du tout du même calibre.  Elle n’atteint pas les mêmes sommets esthétiques, mais a eu le mérite de débuter dès le premier muletazo, ce qui ne fut pas le cas de Manzanares avec Arrojado qui a d’abord donné quelques muletazos d’essai et de déplacement. Mora a immédiatement servi à Vilanero des passes significatives qui, bien qu’ al hilo ou même fuera de cacho, ont eu l’avantage de mettre en valeur les qualités du toro et de ne pas rompre devant la force de sa charge.

Curieusement, en 2010, le meilleur toro de la feria de Séville fut aussi un El Pilar, Guajiro, numero 194, Negro, de 584 kilos, combattu par Sebastián Castella qui lui avait également coupé une oreille.  Et, curieusement aussi, cette corrida avait également été torée par Manzanares avec un certain succès coupant lui aussi une oreille.  N’oublions pas que ce même MANZANARES a toréé les EL PILAR de Bilbao en 2011, ainsi que ceux de Séville, Salamanca, Dax, Bayonne et Santander durant cette même temporada.  Bien sur le reste de ses courses sont une accumulation de ganaderias productrices de medio toro.  Mais il est tout de même significatif que dans cette temporada il ait choisi d’affronter les El PILAR dont André VIARD dans un de ses éditos récent nous écrit :   » Sans oublier celle du Pilar  …  qui est peut-être le meilleur compromis aujourd’hui entre ganaderia torista et ganaderia pour vedette » .  Il faut, pour être totalement juste, nuancer en précisant que Vilanero est issu de la lignée Lisardo de Moises Fraile tel que nous l’a également précisé André Viard.

Les grands triomphes et les indultos n’ont de sens que s’ils sont la rencontre d’un torero au mieux de ses capacités et d’un toro sauvage et noble.  Un toro sauvage avec guasa ou genio excessifs ne pourra pas être reconnu comme excellent représentant de sa race.  Un bicho noble mais manquant de sauvagerie ne devra pas non plus être porté aux nues, même s’il est un merveilleux collaborateur. Pourquoi ?  Parce que ce que nous fêtons n’est pas  le seul succès du Torero, mais la rencontre sublimée et improbable d’un animal sauvage et d’un homme dans une gestuelle pleine de sens.  Sans la sauvagerie la gestuelle perd toute signification car elle n’a plus besoin de maîtriser la charge mais peut se contenter de seulement l’accompagner.  Le sens de la gestuelle est une nécessité.

A ce stade de la temporada et de la crise des cartels et des tendidos, quelles sont les évolutions possibles ou probables ?  Une chronique intéressante de Esteban Salido résume parfaitement les souhaits de la partie la plus assidue de l’Aficion.  Cette partie de l’aficion, la mieux informée, en a marre de supporter des confrontations insipides, mais parce qu’il est aficionado, elle aguante.  Petit à petit le public non assidu quitte les tendidos pour cause de crise, mais aussi par lassitude car la rentabilité du medio toro est faible. Reste L’Aficion sur les gradins.  Mais jusqu’à quand ?  Si le mundillo est logique et souhaite optimiser ou sauvegarder ses revenus et éviter la débacle, il devra faire des choix.  Essayons d’imaginer quelles peuvent être les  hypothèses possibles :

1.      Le statu quo.

Prisonniers de l’inertie, et chacun ayant peur de prendre des initiatives, les acteurs ne changent rien et tentent de gérer à la marge, jusqu’à l’effondrement du système.  De moins en moins de public va aux arènes, il y a une pression forte sur les cachets des figuras qui résistent et toréent moins pour essayer de maintenir leur valeur.  On va jusqu’au bout de la logique avant que ne s’effectue la prise de conscience et une reconstruction s’effectue alors sur les cendres. Cette reconstruction prends de nombreuses années car il faut redéfinir les fondements d’un spectacle quasiment disparu. Il faut réorienter l’élevage du toro de combat avec un nombre d’encastes limités car nombreux sont ceux qui ont disparus, leurs éleveurs ayant jeté l’éponge entre temps.  On reconstruit en partant du plus bas, du plus mauvais et cela peut prendre beaucoup de temps.  La probabilité de disparition de la tauromachie n’est pas nulle.  Ce processus apparait comme le prolongement de ce que nous vivons aujourd’hui.

2.      L’évolution analytique.

Dans le contexte actuel il est simple d’analyser ce qui se produit.  Ce qui est plus difficile est d’obtenir, de ceux qui le peuvent, qu’ils acceptent de modifier leur choix et comportements en faisant un parie sur une amélioration future.  C’est un choix qui nécessite de lâcher prise sur le présent en acceptant de ne pas avoir une visibilité claire sur le futur, et de croire en l’effet à venir résultant de principes de bon sens partagés par la majorité des Aficionados assidus.  Dans ce dilemme deux questions se posent aux acteurs du Mundillo.  Faut-il s’adresser aux goûts des aficionados assidus ou à ceux du grand public ?  Peut-il y avoir des solutions qui satisferont à la fois ces deux types de publics ?

Sur ces sujets tout a déjà été dit.  Ce qui manque c’est d’arriver à y mettre un peu d’ordre puis, après analyse, de prendre une décision et de s’y tenir.  Il me semble que deux fondements opposés sous-tendent la réflexion.  D’une part le fondement financier, de l’autre celui qui met en avant le Toro de combat.  Pendant de nombreuses années l’insouciance liée à la croissance en nombres de corridas ainsi que du public sur les gradins a conduit le mundillo à privilégier le fondement financier en pensant qu’il fallait proposer au grand public un spectacle festif.  Ce public juge le succès d’une corrida au nombre de passes données, de trophées coupés et plus récemment aux indultos accordés.  Dans cette évolution c’est sur le facteur Toro que les influences et modifications ont portées, en le neutralisant le plus possible.  La culmination du phénomène est intervenue avec le triomphe d’Arrojado à Séville, arène de 1° catégorie.  A tel point qu’on peut se demander si actuellement le grands public sait encore faire la différence entre un Toro de caste et un Toro de grande noblesse sans sauvagerie et même si une partie de l’Aficion n’a pas abandonné ce Toro sauvage comme point de référence de sa passion.  Le renversement de tendance économique actuel pourrait cependant conduire le Mundillo à parier sur le Toro de casta et son essence.  Parier sur l’émotion.  Dans les élevages de medio Toro, les effets d’un revirement ne serait visible que dans 5 ans, sauf s’ils avaient conservés, en leur sein, des rames sauvages inconnues dans lesquelles elles pourraient puiser immédiatement.  D’autres ganaderias qui n’ont pas fait le choix du medio toro seraient prêtes à fournir immédiatement des adversaires d’émotion.  Mais alors la question qui compte serait de savoir par qui ces bichos seraient combattus ?  Cette piste, le mundillo ne s’y engouffrera que s’il est confiant de pouvoir y gagner. Ces toros sauvages sont actuellement combattus par les Toreros de second plan.  Poursuivre avec eux revient à appliquer la première hypothèse, celle du statu quo.   Pour qu’il y ait du nouveau, quelque chose qui inspire l’imaginaire, il faudrait que les figuras demandent et réussissent à toréer ces Toros sauvages.  C’est là la troisième Hypothèse.

3.      Les Figuras par pundonor ou par nécessité.

Nous espérons chaque temporada l’éclosion de nouvelles figuras qui viendraient bousculer la hiérarchie et insuffler un esprit nouveau dans l’escalafon.  Ce type de miracle n’intervient en réalité que très rarement.  Lorsqu’il se produit il est souvent synonyme d’absorbation du nouveau promu par le système qui en devient un acteur perpétuant à son tour les dérives.  Le potentiel de révolution nous l’avons, en réalité, devant nous.  C’est celui qui naitrait des qualités déjà existantes chez les figuras et de leur volonté de prouver leur suprématie.  Mais alors pourquoi le feraient-ils ?  Quelle nécessité de se remettre en cause ou de prendre un risque lorsqu’on est au sommet?  Les circonstances tout simplement.  Ne soyons pas naïfs.   Ne comptons point sur une démarche altruiste ou basée sur l’honneur.  La nécessité est bien plus efficace.   La crise va toucher de plein fouet les figuras ainsi que leur entourage.  Moins de spectacles et surtout des cachets réduits.  Les tentions se révèlent déjà au grand jour et celui qui prendra la responsabilité de demander les Bichos de respect et qui, surtout,  réussira à les toréer pourra sortir grand vainqueur.  Pour l’aficion le scénario cumbre seraient que plusieurs décident de le faire en même temps et que nous nous délections de la competencia.  Je pense tout particulièrement à El Juli, dont le profil correspond parfaitement à une telle hypothèse, mais aussi à José Tomas, à Enrique Ponce, à Manzanares et à Morante.  Ces cinq figuras en activité sont celles qui ont incontestablement prouvé leur valeur et stimulé l’imagination.  Les autres membres du G10 ne sont pas encore au même niveau.  Certains n’y ont pas leur place.  Non, c’est bien parmi ces cinq noms  qu’un révulsif peut être trouvé.  Si pas par pundonor, alors par nécessité.

De José Tomas nous ne savons rien.  Reviendra t-il ?  Pour l’instant il est hors jeux.  Enrique Ponce a déjà donné des signes de décélération et compte tenu du fait que sa carrière est maintenant fort avancée, il est peu probable de le voir relever des défis du type de ceux que nous envisageons.  Morante peut avec n’importe quel toro qui embiste avec rythme et par le bas.  Mais il n’est pas le Torero des efforts réguliers.  Restent El Juli et Manzanares.  Dans le chaos ayant suivi la guerre sur les droits TV, El Juli s’est retrouvé sur la touche alors que Manzanares a été propulsé au sommet grâce, une nouvelle fois,  à Séville.  Manzanares va jouir d’une Temporada que Juli ne peut envisager dans les circonstances actuelles.  C’est dans ce nœud cornelien que réside la possibilité d’un changement de cap.  Pour revenir là où il pense qu’il mérite d’être, El Juli lancera t-il le gant et Manzanares acceptera il le défit ?  Et bien il manque un élément pour que la mayonnaise puisse prendre, un élément indispensable.

4.      Le Joker Aficion.

A un moment où les gradins se vident ce sont les Aficionados, dont la proportion augmente mécaniquement sur les tendidos, qui détiennent une carte maitresse, car le grand public a été le premier à sauter du navire du fait qu’il est moin motivé. L’aficion devient ipso facto l’interlocuteur privilégié, sous réserve qu’elle ait une prise de position reconnaissable.  Il faut donc qu’il y ait une prise de conscience, un regroupement et une demande claire et précise avec en contre partie un intérêt financier pour les acteurs du mundillo (ou même un risque de perte si nous sommes disposés à ne pas dépenser notre argent au cas où nos souhaits ne seraient pas exhaussés).  Il existe, à un autre niveau, un exemple similaire de réussite.  Il s’agit des empresas françaises qui se sont regroupées et qui ont tenu un discours homogène qui s’est imposé aux acteurs du mundillo.  Et bien il n’ y a aucune raison que nous n’en fassions pas de même.  Nous avons la chance d’avoir en France quelques esprits éclairés qui s’ils se regroupaient pourraient entrainer avec eux leurs partisans pour imposer la confection de cartels novateurs.  Une chose est certaine, il n’y a jamais eu moment plus propice pour le faire.

En conclusion, j’imagine ce que pourrait être une exemple de ces cartels novateurs.  Un Mano a Mano Juli,  Manzanares avec deux Moises Fraile, deux Cuadris et deux Dolores Aguirre.  Pour qu’une telle alchimie ait une chance de réussir il faudrait probablement que soit inventée une nouvelle tauromachie.  On ne peut pas demander aux figuras de toréer avec ces encastes comme avec les medio toros.  Quelque chose de différent apparaitrait très certainement.  Mais avec de tels artistes on peut être certain que ce serait  émouvant comme le furent El Cordobes et Paco Ojeda il y a quelques décennies.

Le trouble fête pourrait être José Tomas qui, revenant et triomphant, ferait vendre des abonos de Feria assurant ainsi le statu quo.  C’est d’ailleurs le statu quo qui, à mon avis, tient la corde dans les probabilités.  Et c’est à nous de décider si ce scénario sera une fatalité.

Pour terminer je souhaite revenir au prémices de cet article et tout particulièrement au fait que David Mora n’a coupé qu’une oreille à Vilanero, tout comme Castella à Guajiro.  En ce qui me concerne je préfère mille fois voir la faena à Vilenaro que celle à Arrojado.  Les deux oreilles, l’indulto ou une Porte du Prince dans de telles conditions ne me procurent pas le bonheur intense qui vient du combat d’un toro bravo qui est si rare de nos jours.  Il faut alors valoriser ces moments quitte à pécher par excès.  C’est pour cela que j’ai fait partie de ceux qui ont demandé la deuxième oreille pour David Mora.  Pas parce que la faena était objectivement de deux, mais parce qu’elle a mis en valeur les qualités du toro et qu’elle a combiné volonté imparfaite et vaillance.  Et puis en 2011 la Maestranza n’avait-elle pas commis un excès autrement plus immodéré en indultant Arrojado ?  Si excès il doit y avoir dirigeons les vers les bravos.

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