Valdemorillo – 6 février 2023 – 3ème et dernière de Feria – Importante novillada de Conde de Mayalde, motif de succès pour les trois novilleros.

La Feria de Valdemorillo affichait une novillada, un jour ouvrable, lundi, avec des prix d’entrée préferentiels pour les concitoyens  valdemorillenses.  Ainsi, La Candelaria enregistrait une belle entrée, deux-tiers de sa capacicité, où l’on comptait bon nombre d’aficionados de Madrid comme les jours précédents. Le maire D. Santiago Villena présidait la novillada. Le cartel était composé de trois jeunes toreros Victor Hernández, triomphateur à Las Ventas l’an dernier, Guillermo García Pulido, Tolédan ancien élève de l’Ecole Taurine de Madrid “Yiyo” et vainqueur du Circuit des Novilladas 2022 de la CAM, et Sergio Rodríguez de Navas del Marqués (Ávila), finaliste de ce même Circuit et novillero puntero de la temporada passée.  Les novillos provenaient de la ganadería Conde de Mayalde d’origine JP Domecq (via El Ventorillo). La grande satisfaction de l’afición est d’avoir assisté à une novillada où les six exemplaires du descendant du 1er Comte de Mayalde (titre attribué par Philippe II d’Espagne en 1596!) donnaient le jeu propice aux succés de leurs jeunes opposants. De présentations variées, bon trapío les 3ème, 4ème et 5ème, des cornes, eh oui!!, (sans les soupçons de la corrida de samedi…)  du tempérament la plupart, encastés les 1er et 5ème, du rythme et qualités de charges les 4ème et 5ème, poussée au cheval des 2ème, 3ème et 5ème. Les novilleros pêchaient souvent par leur volonté de trop en faire et la qualité des novillos disparaissait sous un excès de passes inutiles.

Victor Hernández recevait, à la cape, le premier du comte par des véroniques accélérées suivies d’un quite par tafalleras duquel il sortait un peu débordé. La corne gauche était à surveiller… La faena débutait par un cambio por la espaldapéndulo mexicain – doublé en alternance avec la pase de poitrine. Le caractère du novillo permettait de bonnes séries des deux mains, meilleures les naturelles la muleta basse et esquisse de temple. Sur la droite, “Herbolario” nº 25, ne s’en laissait pas conter et gênait particulièrement la fin de faena par des manoletinas bougées. Mise à mort laborieuse, des pinchazos, une demi-épée et descabello avec un avis. Malgré ses 435 kg, le 4ème exhibait un joli trapío et, dans la cape de Victor Hdez, une charge “templée”, un rythme de bon aloi pas toujours mis à profit à la muleta. Les charges longues du début donnaient de l’allure au trasteo mais des cites plus courts raccourcissaient le tracé des passes et le novillo finissait par protester… Les manoletinas à genoux suivies de passes en redondo impressionnaient le public qui  demandait l’oreille  après une demi-estocade d’effet rapide.  Oreille accordée et ovation à la dépouille de “Fortunito” nº 29.

Guillermo García Pulido montrait beaucoup d’assurance et d’aguante devant un novillo, le 2ème, qui avait mis les reins sous une pique unique et insuffisante et qui se déplaçait avec genio, donnant de la corne dans les capes et aux banderilles. Bien “Niño de Aravaca”. Â la muleta, le novillero encaissait les charges vives et asynchrones de “Haraposo” nº 11, il se croisait. La faena allait a más grâce à l’assurance de GGP, les naturelles et les passes de la droite liées face au novillo toujours aussi inquiétant, mirón. Pour finir, une passe circulaire à l’envers, de trop?, et l’estocade tombée efficace valait une oreille généreuse mais demandée majoritairement. Le 5ème ressemblait plutôt à un toro d’âge qu’à un utrero. Sans rien de notable à la cape, il poussait fort sous le cheval et le picador Borja Llorente recevait une forte ovation. La charge était vive avec l’inconvénient de donner de la tête par le haut. La faena commencée et terminée à genoux n’était pas d’un grand art, mais vibrante, de profil, mais ferme dans cette position. Le novillo perdait de sa vivacité, sans doute dominé. Une impeccable mise à mort a recibir, exécutée au ralentí et l’épée bien placée, méritait à elle seule un prix. Cette fois-ci avec les deux oreilles.

Sergio Rodríguez est un torero fin, à suivre, car au contraire de ses compagnons de cartel, il posssède ce don de la grâce dans ses gestes et maniement de la cape et muleta. Malheureusement le manque de structure de ses faenas, son insistance aussi à multiplier les passes inútiles avaient pour conséquence de désunir les charges de ses opposants et compliquer la mise en suerte pour l’estocade comme cela lui arrivait au noble 6ème.  Le toreo de cape à la véronique au 3ème fut sans nul doute la séquence la plus artistique de l‘après-midi. Un capoteo terminé par une larga cordobesa en était aussi un bel exemple. À la muleta,  d’abord à genoux, ensuite debout pour des passes sans corriger sa position, du temple, du rythme imprimé aux passes, toreo vertical, accompagnaient la qualité de “Atrevido” nº 7. L’estocade était portée en basculant sur la corne et placée telle que le novillo s’écroulait, fulminé. Une oreille.

                           

Victor Hernández: un avis et applaudissements; une oreille. Guillermo García Pulido: une oreille; deux oreilles. Sergio Rodríguez; une oreille et petition de la deuxième; ovation. Juan Carlos Rey de la cuadrilla de Sergio Rodríguez saluait pour deux bonnes paires de banderilles au 3ème.

Georges Marcillac

Photos d'après burladero.tv

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