SIMON CASAS – MADRID Joindre les actes à la parole.

Après avoir renversé la table et surpris l’ensemble du monde Taurin, tel un stratège de guerre, l’heure de vérité est sur le point de se présenter à la porte de Las Ventas pour demander au nouveau promu de faire face à ses engagements.  Alors que personne ne pensait à lui et que sa tactique de diversion magistrale surprenait tout les roublards du monde taurin, Simon Casas a préparé en coulisse une offre de gestion qu’il voulait à son image, imposante, originale et surprenante.  Avec son nouvel associé NAUTALIA, groupe spécialisé dans le tourisme, il doit maintenant piloter le paquebot dont il ambitionne de transformer la trajectoire et dont il rêve de se servir pour asseoir son nom pour la postérité.

Si on se fie aux diverses interviews accordées par la nouvelle Star du Mundillo il est difficile de deviner ce qu’il entend précisément apporter de nouveau.  Son verbe grandiose fait mouche quand il s’agit de promouvoir une ambiance propice au rêve.  Cependant dans quelques jours l’ambiance et le rêve ne suffiront plus.  Pour faire augmenter le nombre des abonnés le « Producteur » devra annoncer la couleur.  N’en doutons pas, Simon CASAS saura faire usage de l’outil qui lui a été confié comme nul avant lui.  Il y est d’ailleurs condamné tellement sa promesse financière le contraint à être imaginatif et efficace. Chaque mètre carré de Las Ventas trouvera une destination permettant de générer des revenus non encore exploités. Mais dans le ruedo, sur l’albero, que se passera-t-il ?

Un des atouts des arènes de Las Ventas  est d’offrir un public captif durant la Feria de San Isidro, même si pendant les années de crise il fût moins nombreux.  Ce public, le plus exigeant du monde, a des attentes et n’hésite pas à le faire savoir en « Live », avec explosivité et empressement lorsqu’il s’agit des minorités du Tendido 7 et de la Grada du 8, et avec détermination et pondération pour le reste des gradins.  Simon Casas a d’une part besoin de conserver ce public pour les revenus qu’il garantit et il a besoin par ailleurs d’apporter ce qu’il a promis, à savoir de la nouveauté et de l’ouverture.  La moindre erreur de dosage pourrait avoir des conséquences terribles sur la gestion des comptes et cela le Producteur ne peut pas se le permettre.  Comment va-t-il donc faire pour satisfaire les aficionados les plus exigeants de la planète,  tout en attirant de nouveaux spectateurs ?

La première des armes dont-il dispose et qu’il s’est forgée pendant des années de travail assidu, c’est la relation privilégiée qu’il a développée avec les figuras du mundillo.  Force est de constater que Simon Casas a su communiquer avec eux et les convaincre , au fil des ans, de faire avec lui ce qu’ils n’acceptent de faire nulle part ailleurs.  S’il y a un Imprésario, ou plutôt un Producteur, capable de persuader les figuras de se produire pour lui, à Las Ventas, dans des conditions qu’ils ont refusées jusqu’à présent, ici et ailleurs, c’est bien Simon Casas.  Attendons-nous donc à ce que les cartels de San Isidro apportent des surprises de taille qui feront vendre les quelques centaines d’abonos dont le Français a besoin pour boucler son budget.  En ce qui concerne les toros, il est peu probable que l’on assiste à une baisse du niveau de trapio que pourraient-être tenté d’exiger les figuras, car une telle erreur contribuerait au déséquilibre pouvant ruiner les ambitions du nouveau promu.  Un scandale durant la première San Isidro du Français serait catastrophique pour lui, et compte tenu de ses engagements financiers, il ne peut se le permettre.

Par ailleurs et c’est là son autre arme, CASAS s’appuiera  sur l’expertise de son associé pour inclure et augmenter la présence sur les gradins, hors de la Feria de San Isidro, d’un nouveau public.  Il le fera en incluant des spectacles concoctés en paquets organisés pour touristes en demande d’exotisme.  Et c’est là que les nouveautés imaginées par le Producteur pourraient voir le jour.  Nul doute que ces nouveautés, dont il n’a pas encore dévoilé la teneur, ne manqueront pas de surprendre et de créer à la fois le Buzz mais aussi la controverse au sein d’un mundillo sur la défensive en ces temps d’attaques contre notre culture et notre tradition.  Que Simon Casas trébuche et se trompe dans le dosage et il passera à la postérité comme celui qui aura accéléré la chute de notre art. Qu’il sache équilibrer les expérimentations tout en œuvrant pour la défense de la tauromachie et il pourrait devenir le héros salvateur  d’une Tauromachie Universelle.

Il y a dans le mundillo des hommes et femmes aux expertises variées et aux grandes qualités intellectuelles et culturelles,  auxquels CASAS ne manquera pas de faire appel pour stimuler la grandeur de la tauromachie dans tous les interstices où elle peut se répandre et croître.  Parmi eux, n’en doutons pas, on retrouvera de nombreux Français. Et donc cette aventure de Simon Casas est aussi celle de la France.  L’Aficion Française y joue sa réputation dans le mundillo.  Voilà des années que les aficionados espagnols citent la France et son afición en référence sur bien des sujets.  La responsabilité de Simon Casas est grande.  Il est un maître du verbe qui marque toujours son auditoire. Son auditoire est maintenant  vaste, car mondial, et  expert parce que Madrilène.  Le temps est venu de joindre le geste à la parole dans un exercice qui s’annonce compliqué mais aussi, il faut le souhaiter, très prometteur.

René Philippe Arneodau.

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Une réponse à SIMON CASAS – MADRID Joindre les actes à la parole.

  1. sam dit :

    « héros salvateur d’une tauromachie universelle »… la bonne blague!

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