Tienta de Montealto pour l’Ecole Taurine de la Fondation “El Juli”

MontealtoLa empresa Taurodelta qui gère la place de Las Ventas se doit, par contrat, de fournir aux élèves des trois écoles taurines de la Communauté de Madrid, l’occasion de participer à des tientas et, par là même, de se mesurer - comme travaux pratiques – à des becerras sous l’oeil vigilant de leurs professeurs. Vendredi 15 juillet, c’était le tour des élèves de la Fondation « El Juli » d’Arganda del Rey d’aller « tienter » des produits de l’élevage de Montealto situé à Cabanillas de la Sierra (Madrid).

Motealto est un élevage bien connu en France pour avoir « lidié » dans les places des Landes en novilladas piquées et sera de retour à Bayonne le 31 juillet prochain pour une corrida formelle et un cartel de toreros français : Sébastien Castella, Juan Bautista et Thomas Duffau. Les toros d’Agustín Montes propriétaire de Montealto recevaient le prix du meilleur encierro 2015 par l’Association El Toro » et que les toros « Frutero » et « Durmiente » de la corrida du 2 mai étaient primés et remarqués par différentes peñas. Cette année, le 8 mai au début de la San Isidro, Juan Bautista coupait une oreille d’un excellent « Venturoso II ». L’origine de Montealto est Juan Pedro Domecq par Luis Algarra et El Ventorillo.

C’est donc devant des animaux de qualité que devaient se mesurer les élèves de la Fondation « El Juli » mais aussi et surtout les faire valoir devant l’éleveur qui, lui, compte sur la tienta pour la sélection de ses produits. Quatre becerras allaient être lidiées, l’épreuve de la pique était assurée par le picador Jesús Vicente, frère du matador de toros Iván Vicente. La première, une jolie becerra de cape noire bragada meana corrida, tientée par Cristobal Parra « Parrita Chico » déjà expérimenté et artiste, allait trois fois au cheval et se révélait tarda mais noble ce qui exigeait de la part du torero un placement et position de la muleta pour vraiment mettre en valeur sa qualité. Le jeune novillero, originaire de Murcie, remplissait bien ces exigences. La deuxième, moins bien faite, doutait devant le cheval et se défendait sous la pique, étant sortie suelta à la première rencontre améliorant son comportement par la suite. Dans la muleta d’Alfonso Ortiz, lui aussi puesto, après une première série de la droite sans fijeza la becerra nº241 répétait ses charges, aussi bien à droite qu’à gauche. La noblesse et la classe étaient les qualités relevées ce qui lui vaudrait sans aucun doute une bonne note du ganadero.

     DSC_3444   DSC_3454

La troisième becerra, colorada, large de cornes, infatigable, si l’on peut dire « malicieuse » (esp :  lista) et vaillante sous le cheval, fixait la tête, poussait fort dans le peto à partir de la quatrième rencontre… et demandait au novillero Sebastián Gómez « El Bogotano » beaucoup de métier, lequel se tirait fort bien de ces difficultés par le placement, ne lâchant aucune prise des charges vives et répétées dans la muleta de la trop… brave becerra du côté gauche et impossible sur la droite. La dernière ne remplissait aucune des conditions pour être retenue par Agustín Montes ; en effet, elle sortait suelta du cheval et se dirigeait délibérément vers la querencia, zone la plus ensoleillée de la placita, malgré cela,  noble, mettant bien la tête dans la muleta et « templant » ses charges, elle donnait l’impression d’être meilleure que le novillero Alejandro Rodríguez dont c’était le tour, mais sur la fin, cela se gâtait et tirait vers sa querencia pour ne charger qu’avec réticence. Il y a tout lieu à penser que le ganadero pourrait garder pour la reproduction les deux premières becerras avec une préférence pour la seconde. Toutefois, toutes possédaient un « moteur » que l’on voudrait voir chez  beaucoup de toros- qualité que justement requiert le ganadero - et aucune chutes n’étaient enregistrées.

Le ganadero Agustín Montes entouré des elèves de l'école de "El Juli"

Le ganadero Agustín Montes entouré des elèves de l'école de "El Juli"

La tienta se déroule selon un cérémonial pas aussi strict que celui d’une corrida formelle mais certaines règles sont appliquées comme l’obligation du silence et de mouvements extérieurs pour que l’animal fixe exclusivement son attention sur le picador et le torero. Justement dans notre cas, l’apprenti-torero répond aux ordres de l’éleveur qui dirige la tienta quant au placement de la becerra pour la pique, la distance et la durée des passes à droite ou à gauche. Les élèves toreros à la fin de la tienta venaient saluer et remercier le ganadero pour leur avoir donné l’occasion d’un entraînement profitable pour la mise en pratique de l’enseignement théorique et toreo de salón.

Georges Marcillac

Ce contenu a été publié dans Georges Marcillac Escritos, Madrid. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.