MORANTE un Cuvillo et les autres.

imageMon ami Georges Marcillac et moi même conversons fréquemment, comme tous les aficionados, de nos opinions et conceptions du toreo. Je lui disais hier que j’étais rassuré qu’il m’ait fait le quite pour les corridas de cette semaine car j’ai une plume plus acerbe que la sienne et j’aurais risqué d’ heurter quelques âmes festives.

Après la corrida d’hier et le grand triomphe de Morante, je ne résiste cependant pas à la tentation de reprendre les trastos pour un bref édito destiné à nuancer.

Je ne sors que très rarement mon mouchoir de ma poche et il me faut des circonstances particulières pour m’émouvoir, plus précisément il me faut ressentir la présence d’un toro en piste.

Lors du triomphe de Morante hier je n’ai pas jubilé comme mes voisins de tendido. Morante m’a bien arraché quelques Olés !!! Mais pour moi la soseria de Dudosito était pesante. Il s’agissait d’un toro qui manquait de force au point d’être arrêté, mais en avait juste assez pour répondre aux toques de Morante dans la majorité des sollicitations. Comme il était noble de surcroit, et sans agressivité, le spectacle pour moi manquait considérablement de relief. Alors pourquoi avoir participé à la demande d’oreilles et pourquoi les Olés? Parce que personne ne torée comme Morante. Avec cet adversaire collaborateur Morante a toréé sans se donner les avantages que d’autres figuras s’octroient et a laissé sa plastique unique s’exprimer sans retenue. Ne dites pas à un sévillan que vous avez vu des scories, vous risqueriez le bannissement, alors qu’ en effet il y en eut. Mais que Morante torée bien !!!! À tel point, qu’a mon sens,  Juli a paru incapable d’exprimer quoi que ce soit qui émeuve la Maestranza. Il fallut une voltereta et cornada pour y arriver.  Il a pourtant bataillé mais son toreo technique, calculé et prudent n’a pas fait le poids, ni face au génial Morante, ni face au risque tout Roca Rey. Ce dernier également technique et calculé, malgré son jeune âge, mais il n’est pas précautionneux. Et la différence se sent. Hier le Juli a été rayé de la carte par ses deux confrères qui ont, sans le vouloir, révélé par comparaison les limites de son toreo, sans art et trop prudent.

Quant à Morante je terminerais sur une dernière comparaison. La veille avec un Nuñez del Cuvillito Manzanares s’est fait balader d’un bout à l’autre de la piste, malgré son rideau sur tringle qui lui sert de muleta et sans jamais réaliser de séries longues et complètes comme Morante l’a fait, en restant dans le même terrain durant toute la faena. Dudosito dans n’importe quelles autres mains n’aurais jamais connu la gloire que lui a offert Morante. Une gloire que par ses qualités propres il ne méritait pas. Vive Morante et vive le toro de lidia tel Cobradiezmos. René Philippe Arneodau.

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