Séville 29 Septembre 2019 – Alternative réussie d’Ángel Jiménez.

« El Juli » et Morante de la Puebla ont imposé le lot de Daniel Ruiz qui finalement a servi au nouveau promu Ángel Jiménez. Un lot peu brave et peu entreprenant dont les deux meilleurs furent du lot du toricantano qui en profita. Et à part ses deux prestations il y a peu à dire.  Entre vide et néant la San Miguel se termine.

Ángel Jiménez reçoit son toro d’alternative par véroniques rigides et demie accentuée.  L’opposant, au trapío râblé, s’emploie sans verve sous le fer au premier passage, puis se converti en manso qui refuse la seconde épreuve.  Ángel Jiménez reçoit l’alternative des mains de Morante de la Puebla, en présence de « El Juli » face à « Tirachinas II » de Daniel Ruiz , n°8 né en 11/14 pesant 515 kg.  Brindis personnel. Le tanteo por alto est suivi de toreo par le bas sur jambe pliée qui se termine par une passe de poitrine qui fait rugir la Maestranza. Dans la première série droitière la muleta est accrochée et désarmée.  Les deux suivantes, mieux rythmées, ne contrôlent cependant pas le cabeceo. À gauche, les naturelles profitent de la baisse de régime du toro mais perdent aussi en intensité. C’est le retour à droite qui déclenche la musique.  Sur cette corne la connexion avec le public s’affirme en citant loin devant et en tirant loin derrière. En confiance le toricantano réussit une série gauchère terminée par deux naturelles et pase de pecho donnés avec les vuelos et le corps abandonné.  Inspiré, il répète sur la même corne avant de porter un pinchazo sans conviction. Entière caída et un peu trasera, avec avis. Pétition d’oreille minoritaire et vuelta al ruedo.

Le premier de Morante de la Puebla se désintéresse de la cape de son matador pour se promener.  Morante ne fait rien pour qu’il en soit autrement. Les quelques lances donnés sans conviction  le sont pour se justifier. La prestation du bicho aux piques est limitée. José Antonio Carretero et Javier Sánchez Araujo èchangent leur tour aux banderilles.   Cérémonie de restitution des trastos. Morante débute la faena avec précaution puis s’exprime en trincherazo, pase de la firma et de pecho. L’animal est faible et Morante distille deux derechazos et changement de main à plaisir.  Le passage à gauche est laborieux voire insipide. Deux pinchazos, une demi-lame défectueuse et descabellos, mettent fin a une faena indolente dans le plus pur style « morantiste ». Silence.

Le quatrième a une allure bovine. Il se détourne promptement de la cape de Morante qui paraît peu inspiré par le morlaco, envoyant même J.A. Carretero lui donner des capotazos. Le bicho n’a aucune intention de combattre au cheval jusqu’à ce que le cheval se rapproche de lui à quelques centimètres. Morante chasse les mouches et entre pour plusieurs pinchazos et une demi-lame atravesada en restant au large.  Descabello et bronca aimable, sifflets au toro.  

« El Juli » voit sortir un toro court sur pattes, cornalón qui porte la tête basse.  Voyant sa faiblesse, le matador évite de le toréer de cape et le mène au centre pour une demi-véronique qui plaît au conclave.  Le bicho subit les puyas réglementaires dont il sort en titubant. « El Juli » le bichonne. Muleta en main, il débute sur la corne gauche. Le toro passe en calamocheo tant sur cette corne que sur la droite.  Le matador est gêné par la brusquerie du Daniel Ruiz. Les recortes ne font qu’accentuer le phénomène. Pinchazo et pinchazo hondo mettent un terme au trasteo. Sifflets au toro. Silence.

Après le second de Morante l’ambiance est morose.  Le cinquième, destiné à « El Juli » est petit et fléchit dans le capoteo fleuri de son matador.  Il est épargné au cheval. Le quite d’Ángel Jiménez est réalisé entre les trébuchements. Le tanteo de début de faena en allongeant le bras précède des droitières dans lesquelles la charge courte et saccadée met « El Juli » sur la défensive une nouvelle fois.  Peu motivé il abrège. Plusieurs entrées a matar défectueuses dont une avec voltereta, précèdent un pinchazo et demi-épée. Descabello. Sifflets au toro. Palmas et salut depuis l’ouverture du burladero

Ángel Jiménez va recevoir le dernier de l’après-midi a puerta gayola.  La larga cambiada est suivie par une série de véroniques intenses et dominatrices terminées par une larga afarolada.  Le bicho s’emploie au cheval par deux fois tout en conservant de l’allant en sortie. Brindis au public lorsque sonne le clarinazo de fin de temporada.  Le tanteo précède des derechazos liés dans au centre de la piste. La seconde série va a más et la musique joue. Le torero « cite » de loin devant mais torée à distance. À gauche les naturelles n’ont pas la même aisance.  Ceci explique la reprise à droite dans laquelle la muleta est accrochée et la musique s’arrête. Le torito a perdu de son étincelle du début. Une dernière série forcée précède une entière desprendida appliquée. Avis. Oreille.

Somme toute le jeune promu a réussi où les figuras n’ont pas voulu.

René Philippe Arneodau 

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