Dire d’un Torero qu’il torée avec le Pico n’est pas un compliment. Il s’agit d’une critique qui met en évidence une technique ayant pour but de s’accorder un avantage sur le toro au moment de recueillir dans la muleta son embestida et de le guider dans la passe jusqu’à son terme. Mon opinion est que l’utilisation de la pointe de la muleta pour embarquer le toro n’est pas suffisante pour accuser, l’auteur de la passe, de toréer avec le pico.
Il convient tout d’abord de rappeler une évidence. On ne torée avec le pico qu’avec la main droite, muleta armée de l’épée ou de l’ayuda. L’action de toréer avec le pico se vérifie par le fait que le Torero présente la muleta excessivement sur la corne contraire, avec l’extrémité de celle-ci, là où pointe l’épée, afin de provoquer l’embestida du toro vers l’extérieur, pour l’éloigner du corps du torero pendant la durée de la passe. Les symptômes les plus visibles dans ce cas sont l’orientation du coup de tête au moment de l’embroque et la distance à laquelle passe la tête du bicho par rapport au corps du torero. Ceci étant dit, ne se fier qu’au fait que le cite et l’exécution de la passe sont réalisés avec la pointe de la muleta comme leurre, n’est pas suffisant pour justifier la critique de toréer avec le pico.
L’élément essentiel à prendre en compte est la trajectoire du toro du début jusqu’à la fin de la passe. Seule une trajectoire vers l’extérieur et éloignée est critiquable. Il convient également de tenir compte des circonstances. Avec des toros présentant des complications particulières, l’utilisation du pico devient un recours nécessaire et acceptable, parfois même louable. Par contre, certains toreros qui utilisent des muletas de taille importante, donnent moins l’impression de toréer avec le pico alors qu’une analyse de la trajectoire permettrait de ranger leurs passes dans cette catégorie. A l’opposé, d’autres toreros utilisent des trastos de taille réduite. Ils privilégient un style plus ramassé, ont tendance a codillear avec des trajectoires serrées et vers l’intérieur, et peuvent embarquer et Llevar leur opposant avec l’extrémité de la muleta sans mériter pour autant la réprobation de toréer avec le pico. J’ai à l’esprit les passes d’un artiste maintenant retiré qui, lorsqu’il se relâchait, toréait, le palo incliné vers le sol, l’index de la main droite pointé vers l’extrémité de sa muleta, extrémité avec laquelle il imprimait la trajectoire au toro. Le toro passait près. Ce pico là n’était pas « pico ».
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