Bilbao – 24 août 2022 – 5ème de Féria – Deux oreilles festives pour Alejandro Talavante.

La corrida de Domingo Hernández était juste de présentation, à part le premier.  Elle a manqué de race et de fond. Les matadors se sont comportés au niveau des exigences des tendidos, c’est à dire au niveau du minimum syndical.  Aujourd’hui les tendidos se sont remplis à presque la moitié malgré le cartel de luxe qui aurait dû attirer plus de public.

Le  toro de Domingo Hernández qui ouvre les débats est le premier véritable « toro de Bilbao » de la Feria.  De belle présentation il charge avec bonté la cape de Julián López « El Juli » qui dessine des lances simples jusqu’au centre. Il manque de l’intensité de la part des deux protagonistes.  Le toro mansea au cheval où il est mal piqué en deux rencontres.  Quite brouillon par chicuelinas et revolera de Alejandro  Talavante.  Jusqu à la fin du second tiers le toro n’a pas « humilié ». Curro Javier et « El Pilo » saluent pour leurs poses de palitroques.  El Juli entame la faena avec sérieux sur jambe fléchie. A droite, il évite de brusquer le toro pour l’inciter à répondre aux sollicitations.  Peu à peu, il allonge le bras et allonge aussi une charge médiocre. À gauche l’effort est moins probant. Le bicho est mou, soso.  C’est à droite que le matador termine un trasteo sans relief.  Le « julipie » donne le résultat habituel, épée trasera et caída. Silence.

Le second de El Juli, terciado. Il est d’abord abanto avant de répondre, à la cape, de El Juli qui s’exprime en brève série de véroniques appliquées.  Le toro est peu piqué sur ordre.  El Juli exécute un quite par chicuelinas et revolera coude collé au corps.  La seconde pique est portée dans le désordre avant un semblant de quite de Talavante.  Brindis au public.  Des doblones à mi-hauteur sont donnés là ou le toro s’est arrêté au second tiers, pour lancer la faena.  La première série droitière, sans obliger, est exécutée par toques extérieurs et trajectoires suaves.  La position marginale définit la seconde série qui manque d’homogénéité.  À gauche, la charge est « humiliée » et longue.  El Juli tâtonne mais la musique joue.  Il n’insiste pas et revient à droite pour ensuite se rendre compte de son erreur. D’où retour à gauche en plein milieu de tanda droitière.  El Juli se cherche et finit par opter pour des fioritures en redondo.  Entière très défectueuse,  trasera et basse.  Pétition et salut.  Bilbao est un village.

Le second exemplaire est neutre de présentation.  Il humilie dans la cape d’Alejandro Talavante qui torée en va et vient par véroniques et demie.  Le bicho pousse sous une première pique en place.  La seconde est purement formelle.  Tomás Rufo exécute un quite par véroniques lointaines et demie. Brindis au public.  Les doblones de début de faena sont exécutés sans obliger l’animal.  Les deux premières tandas à droite sont liées faute d’être profondes.  L’exécution des naturelles est limpide mais la charge ne transmet pas.  Musique.  Le matador poursuit à gauche sans plus de relief.  Ce que ne transmet pas le toro, le torero ne le compense pas. De retour à droite Talavante enroule au grand plaisir du public.  Ce n’est que dans la dernière série gauchère qu’il arrive à ralentir les muletazos et créer une certaine émotion fugace.  Estocade entière tendida, caída, atravesada.  Deux oreilles festives sans le critère qui semble avoir disparu de Bilbao.

Le cinquième est un bel exemplaire de poids et volume.  Alejandro Talavante le fixe par capoteo appliqué.  La première puya, trasera, est portée al relance, le bicho ayant vu le cheval de loin.  La seconde est un simulacre.  Quite forcé et incomplet de Tomás Rufo.  Miguel Murillo salue au second tiers pour sa seconde paire, suite à une bousculade à la sortie de la première. Le début de faena à gauche est appliqué et imparfait.  La charge est canalisée lorsque le torero se positionne marginalement et laisse la muleta sous le museau pour enrouler à gauche.  Cette technique ne fonctionne cependant pas lors de la deuxième série à gauche.  A. Talavante revient à un positionnement orthodoxe pour la troisième série gauchère qui monte légèrement de ton.  Musique. La suite à droite s’avère fade en deux passages.   Entière tendida portée à bout de bras.  Salut.

Tomás Rufo qui fait sa présentation à Vista Alegre, affronte un premier adversaire de belle allure pour une arène de deuxième catégorie.  Les véroniques insipides se terminent en demie et désarmé lors du remate.  Mal piqué, le toro lève la tête à hauteur de celle du cheval. La seconde pique est un simulacre.  Brindis au public.  Le toro révèle de grandes qualités dans les doblones et remates de début de faena.  En position marginale Tomás Rufo enchaîne les derechazos.  À gauche, la charge est somptueuse, les muletazos manquent de lié.  Le retour à droite est laborieux. Le toro demande de la distance et le final à gauche dans les cornes ne répond pas à ce besoin.  Les tentatives de manoletinas finales confirment que le bicho n’a pas été compris.  Estocade entière trasera.  Avis et descabello.  Applaudissements et salut.

Le dernier de Domingo Hernández est distrait et ne permet à Tomás Rufo que des passes de cape en va et vient.  Le second tiers se déroule dans le désordre.  Il lance sa faena par passes variées indéfinies. Le toro, quant à lui, hésite et se fait prier.  Les tentatives à droite finissent par payer en une série liée.  À gauche le torero dessine des lignes par naturelles exécutées une par une car le bicho est de nouveau arrêté  Le passage droitier, du même acabit, irrite le public.  Pinchazo et entière trasera et tendida.  Silence.

René Arneodau

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