Fallas de Valencia – 17 mars 2019 – Sébastien Castella coupe deux oreilles à un toro de Jandilla de vuelta al ruedo, à la limite de l’indulto.

La corrida de ce deuxième dimanche de Fallas promettait avec un cartel où chacun des composants venait avec des références, Diego Urdiales auréolé de ses succès historiques à Bilbao et Madrid, l’an dernier ; Sébastien Castella venait de triompher successivement cette saison à Illescas et Olivenza ; Cayetano Rivera, enfin avec ses fans pas toujours aficionados… ; et face à eux des produits des deux fers de la famille Domecq (Borja, père et fils) Jandilla et Vegahermosa qui font partie d’une classe de toros que n’affectionnent pas toujours les vedettes, avec leurs belles hechuras et leur piquant (cornes et tempérament). Malheureusement, ce qui était escompté ne s’est pas réalisé, si l’on excepte un Jandilla sorti 5ème, mal nommé «Horroroso» de 540 kg. nº 74 né en 09/2014, qui fut primé de la vuelta al ruedo après une forte et bruyante pétition d’indulto non concédée. C’est évidemment là que les avis étaient partagés, toujours lorsqu’il s’agit ou non de gracier un toro brave. Il faut reconnaître que «Horroroso» se distinguait de ses congénères par ses hechuras et surtout une course qui n’allait cesser jusqu’au coup d’épée de Sébastien Castella. Deux chutes monumentales de la cavalerie pour deux contacts avec le peto et le cheval soulevé et envoyé les quatre fers en l’air et repris au sol par le brave toro. Pour cela, ce toro, non châtié, gardait son élan et sa course qui permettaient à notre compatriote d’effectuer une faena vibrante avec des moments de haut voltage comme le début par deux péndulos suivis de passes par le bas en redondo et passe de poitrine, en continuité et les zapatillas plantées dans le sable.  De même, les séries de la droite, du «temple», de tracé long, un changement de main enchaîné avec des naturelles basses et la passe de poitrine. A gauche, le ton baissait avec quelques accrochages de muleta, de profil. Avec la reprise sur la droite, la faena remontait en intensité avec un toro qui chargeait avec la même qualité, conduit par le maître qui variait par des circulares inversés, un nouveau changement de main et des naturelles, pour conclure par des manoletinas citées à distance – le toro répondant – un changement de main dans le dos pour lier à nouveau des naturelles basses. Les mouchoirs commençaient à s’agiter pour demander l’indulto… Sébastien Castella continuait de toréer le toro, égal à lui-même, qui suivait. Deux avis sonnaient, inaudibles dans la clameur qui s’amplifiait, le président imperturbable ordonnait la mise à mort. L’estocade entière, légèrement desprendida valait, après cette belle faena, les deux oreilles et le toro était primé du tour de piste. La contagion de l’indultilitis est latente à Valence. (voir l’article du 3 mars)

                           

Aujourd’hui, elle laissait une fois de plus les aficionados partagés. Est-ce que «Horroroso» méritait la grâce ? Et cette suerte de varas tant polémiquée? Evidemment le ganadero aurait bien voulu le voir retrouver les prairies de la finca mais la question reste posée car la comparaison avec les cinq autres exemplaires de l’après-midi laisse perplexe ! Etait-ce l’exception qui confirmait le caractère et la présence des autres animaux, sans cornes et sans race, accompagnés d’un manso, le 3ème , qui accrochait le subalterne de Javier Gómez Pascual en le poursuivant vers la querencia, les 1er, 3ème, 4ème et 6ème étant sifflés à l’arrastre ?… Le vent omniprésent ne favorisait pas les trois toreros, aux charges incertaines des toros s’ajoutaient les sautes de vent qui soulevait les muletas.

Diego Urdiales ne pouvait que s’exprimer devant le premier que dans deux séries de la droite, des trincherillas toreras et ce fut à peu près tout. Une bonne estocade méritait quelques applaudissements. Au 4ème, il n’y eut pratiquement pas de faena, le vent et les charges courtes obligeaient le torero d’Arnedo à se repositionner et la mise à mort s’avérait laborieuse avec plusieurs pinchazos.

«Cayetano» Rivera n’était pas mieux servi. Il fallait aller chercher le manso 3ème pour lui donner des passes dans son style particulier de trois-quarts ou presque de face pour citer le toro mais le faire passer très à côté de son corps… La tête en mouvement dans la muleta et le vent ne donnaient aux passes aucun sens ou intérêt. Au 6ème, ce fut pire: le toro, enmorillado, avait plus de prestance à la sortie mais au «moral», sans race, tardo, de charge courte avec un petit saut en fins de passes, il n’y eut quasiment pas de faena. Elle avait été entamée par des passes à genoux mais,  dans cette position, le toreo en redondo habituel résultait impossible. Heureusement, « Cayetano» expédiait les mises à mort d’un seul coup d’épée avec un petit saut au-dessus ou à côté de la corne droite !

Diego Urdiales : saluts ; silence. Sébastien Castella: un avis et silence ; deux avis et deux oreilles, sortie a hombros. «Cayetano» : silence aux deux. José Chacón de la cuadrilla de Sébastien Castella saluait après la pose des banderilles au 5ème. Javier Gómez Pascual était diagnostiqué d’un coup de corne dans la région lombaire sans gravité. Trois-quarts d’entrée.

Georges Marcillac

Photos Arjona pour aplausos.es

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