Illescas – 22 décembre 2018 – Joli succès du festival de bienfaisance – Indulto d’un novillo de Domingo Hernández.

Le festival programmé en ce jour de la Loterie Nationale espagnole a tenu ses promesses et le succès des banderilleros/matadors d’un jour fut total. Le quatuor de ces toreros remplissait un contrat au bénéfice d’une cause juste mais aussi l’ilusión, leur désir respectif de se faire plaisir, celui de reprendre la muleta et l’épée.  Aussi, pour les aficionados,  c’était l’occasion de voir resurgir leur torería souvent occultée dans leur labeur de subalterne au service des matadors qui, aujourd’hui, étaient… à leurs ordres.

Sans observer l’ordre du cartel, on citera Miguel Martín en premier qui doit être déclaré triomphateur du festival car, après un jeu de cape varié et une faena de grande intensité, il était primé des deux oreilles et la queue symboliques car le novillo «Candilejas» de Domingo Hernández était gracié. Il faut reconnaître que le torero allait mettre à profit une charge constante et «humiliée» du brave novillo. Il débutait sa faena par des passes à genoux au fil des barrières et un cambio por la espalda, poursuivait par des séries des passes fondamentales et de poitrine profondes. Un circular inversé, changement de main et farol comme remate étaient le sommet d’une débauche de passes dessinées avec assurance et bon goût. Des manoletinas pour finir alors que le public commençait à demander l’indulto,  accordé par le président Antonio Catalán assisté du matador «Román». Miguel dédiait sa faena à un autre Miguel, Abellán qui avait assuré la brega. Alberto Zayas et Fernándo Sánchez brillaient aux banderilles. À la pique Marcos Pérez qui, coincidence, devait «châtier» un novillo de la famille…

José Antonio Carretero recevait à la cape un novillo de Daniel Ruiz par des parones, pieds joints, pour ensuite dessiner des véroniques «templées», une demi-véronique et revolera. Le novillo allait deux fois au cheval monté par Morante de la Puebla qui déchaînait l’ovation après deux piques légères mais bien exécutées. Meilleur sur la corne droite, le novillo, plus réservé qui « protestait » sur la gauche, permettait une faena bien commencée par les derechazos et  écourtée sur le côté gauche. Une estocade un peu tombée achevait un trasteo inégal mais sans perdre les gestes et attitudes d’un toreo technique et sobre. Deux oreilles. Sa cuadrilla était de luxe : David Mora – surprenant aux banderilles – «Juan Bautista» et  Gómez del Pilar qui eux aussi brillaient avec les palitroques.

En troisième position, venait le tour de Rafael González qui ne pouvait fixer un novillo de Fernando Peña, fuyard à la cape. Calmé après une pique poussée, il se révélait bien meilleur sur la corne gauche. Peu à peu, Rafael le «mettait» dans la muleta, avec patience et métier, allongeant les naturelles sans forcer le geste. Un pase del desprecio majestueux et une série genou en terre et desplante. Une bonne estocade lui valait les deux oreilles. « Toñete », «Juan Bautista» et Pablo Aguado (bien aux banderilles) assuraient la brega, ces deux derniers, pour leur habituel peón de confiance.

Sergio Aguilar était le dernier du poker d’as des banderilleros/matadors. Le novillo de Garcigrande, sans fixité, de moindre physique, était néanmoins fixé au centre de la piste par des véroniques et tafallerascordobinas ? – basses et une revolera suave. Après la brega d’Álvaro Lorenzo – son chef de file cette année – et le tercio de banderilles assumé par Ángel Gómez Escorial et Fernando Sánchez, la faena se déroulait tout en douceur, Sergio profitait du fond de bravoure du novillo, pas très costaud, pour distiller des passes de muleta, mesurées avec temple et élégance. On remarquait des remates de grande classe et une série de luquesinas avant un pinchazo et une estocade entière qui valaient, malgré tout, les deux oreilles.

L’ouverture et le final du festival avec le rejoneador Borja Baena et le novillero Raúl Puebla, sans dévaluer leur prestation, ne laisseront pas un grand souvenir. Le cavalier toréait un novillo volontaire mettant parfois ses montures à la limite de la cogida dont une bousculade contre les barrières dans un passage risqué qui aurait pu avoir des conséquences dramatique sans les cornes épointées du bicho. Il plantait une profusion de banderilles et portait efficacement un rejón de mort  et coupait deux oreilles. Le novillero affrontait un sobrero de El Olivilla ? sans fer ni devise visibles –  non piqué ni banderillé, mobile et manso qui ne permettait rien de notable et pour cause… Des pinchazos… Un avis. Dommage pour le jeune torero qui avait le joli geste de dédier son novillo à Manuel Venegas, présent sur les gradins,  en convalescence de l’hôpital des tétraplégiques de Tolède. Courage au torero vénézuélien bien connu en France (il recevait l’alternative à Vic Fezensac le 5 juin 2017, le parrain étant Curro Díaz et le témoin « Juan Bautista »).

Georges Marcillac

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