MADRID – 06/10/2013 Ferrera controverse et oreille. Mansada d’Adolfo Martin.

Il est devenu très compliqué de trouver de véritables toros bravos en ces temps de changements profonds du rituel taurin.  Ainsi lorsqu’un exemplaire est bon à la muleta on le qualifie immédiatement de brave sans se soucier s’il a ou non combattu au cheval et on encense toro et ganadero.  Ce qui est sur c’est qu’avec des toros qui ne combattent ni au cheval,  ni dans la muleta on n’arrivera à convaincre personne.  C’est ainsi que le lot d’Adolfo Martin a conclu la feria de Otoño de Madrid, dans un défilé de toros mansos, coureurs, cherchant la sortie, aux charges réticentes et limitées.  Tout le contraire de ce que le public, ayant rempli les gradins, attendait de cette corrida.  De présentation la corrida fut hétéroclite et sérieuse.

Le premier bicho applaudit dès sa sortie en piste.  Il montre une propention à faire l’avion dans les vuelos du capote de Ferrera mais se retourne à l’envers dans les véroniques volontaires, livrées traversant la piste.  L’opposant est distrait et montre déjà des signes de faiblesse.  Ceci explique qu’il ne pousse pas sous le fer.  Mais la première pique fixe son attention et il regarde à partir de ce moment son opposant.  Il est très mal piqué à la seconde rencontre.  Le tiers de banderilles est livré à mas par deux cuarteos gagnant de vitesse le toro et une paire por dentro très exposée.  Brindis au micro de la télévision.  Le toro est laissé au centre où la faena débute. Ferrera prends la gauche avec conviction, certain de son coup.  Il déchante instantanément.  L’Albassrada reste court dans la muleta obligeant Ferrera à jouer des pieds et à bagarrer.  Il en est de même à droite, les cornes frôlant la taleguilla.  La faena est conclue après trois séries plus macheteo.  3/4 d’épée en arrière et caida.  Quelques sifflets au toro et légers applaudissements à Ferrera.  Le combat au quatrième est celui de la controverse.  Toujours est-il que Ferrera a créé les seuls moments d’animation du jour avec des nuances.  Le toro est haut et long, bien armé.  Il saute dans la cape. Puis il s’arrête et Ferrera l’attends le pare, dessine une véronique isolée, puis une chicuelina isolée.  Enfin il le passe en se déplaçant pour le fixer au centre.  Mal piqué le toro combat sans classe.  Ferrera  donne un quite par véroniques passant les mains, laissant le bicho en position pour la seconde pique.  Le toro regarde les toreros et pas le cheval.  Il sera mal piqué.  Ferrera le sort à l’ancienne, initiant le quite au pied du cheval et poursuivant le toro qui fuit pour donner des chicuelinas.  Le tiers de Banderilles donné avec l’aide de la cape est très brouillon et protesté.  Le meilleur est le quiebro final suivi de recortes.  Le toro trébuche en début de faena et l’on pense que cela ne va pas durer.  Mais petit à petit avec douceur et tranquillité Ferrera trouve le rythme et arrive à dessiner sur les deux cornes des muletazos somptueux et délicats faisant honneur à la qualité de la noble embestida de l’Adolfo, supérieurs ceux à droite sans l’épée.  Pinchazo et entière trasera suivi de mort aux pieds du Torero assis sur l’estribo.  Pétition majoritaire et oreille protestée par le 7.

Inutile de détailler les autres prestations si ce n’est pour préciser que la cuadrilla de Castaño a encore satisfait le public et que Castaño et Fandiño n’ont pas pu faire grand-chose avec l’opposition médiocre du jour.   En ce qui concerne Fandiño, ses prestations ont été empreintes du sérieux habituel, de sa technique classique, mais cela est loin de suffire pour conclure que son pari a été gagné.  Au contraire, la sensation à la sortie de cette feria est que le torero est passé par Madrid sans y être remarqué, malgré l’oreille coupée lors de sa première comparution.  Pour lutter avec les figuras il faudra qu’il arrive à créer l’évènement aux moments opportuns.  Celui-ci est passé.  Pour sa défense disons que personne n’aurait fait mieux avec un tel lot.  En particulier ceux qui ne le toréent pas.

L’excellent banderillero Roberto Bermejo, actuellement aux ordres de Ferrera, anciennement Matador de toros, a décidé de se faire couper la coleta, par son Maestro, au terme de la corrida. Ferrera a eu le détail de demander au Torero de l’accompagner pour la sortie du ruedo.

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