Madrid 23 mai – 15ème de Feria – Bonne novillada de Fuente Ymbro – Puerta Grande pour Álvaro Alarcón – Manuel Diosleguarde, très responsable et Jorge Martínez, grosse impression malgré les circonstances de ses novillos…

Le titre de cette chronique/reseña reste court pour exprimer le bilan plus que satisfaisant de cette novillada qui a ravi les aficionados. La novillada, irrégulíère de présentationset et comportements, pour chacun des produits de Ricardo Gallardo, leur propriétaire, retenait la constante attention du public et procurait des opportunités de briller aux trois novilleros. C’est suffisamment rare à ce stade de la San Isidro pour que cela soit souligné surtout si quatre oreilles ont été coupées et une de plus aurait pu s’ajouter à ce total si la présidence avait montré plus de sensibilité pour primer Jorge Martínez au 5ème. Les deux oreilles au 6ème assuraient la Grande Porte à Álvaro Alarcón alors que le novillo de nom « Embriagado », nº 173 de 496 kg né en août 2018 était récompensé de la vuelta al ruedo sinon pour son réel comportement, au moins pour célébrer un bilan positif pour le compte du  lot de Fuente Ymbro.

Álvaro Alarcón qui faisait sa présentation à Las Ventas fut le grand triomphateur de cette novillada exemplaire car si tout n’a pas été parfait, les novillos voyaient leurs carences et leurs qualités pleinement assumées et dominées. Le novillero, tolédan de Torrijos, allait chercher son premier novillo brochito de cornes, qui attendait, emplazado, au centre de la piste. Pour le garder dans la cape, AA s’employait par delantales et terminait par une brionesa. Après une seconde pique mieux prise et dosée, une bonne paire de banderilles d’Andrés Revuelta commençait la faena par une tobalina, évidemment au centre du ruedo. La corne droite était la meilleure : des « cites » à bonne distance pour enchaîner les derechazos et la même attitude sur la gauche, le novillo s’ »ouvrait » et répétait ses charges. La faena, courte, donc bien mesurée, terminait par des bernadinas et bonne sortie de la série par passes par le bas avant de cadrer pour une estocade entière un peu arrière et d’effet rapide. L’oreille demandée était accordée et le novillo applaudi à l’arrastre. Le 6ème, de bon trapío, entrait dans la cape d’AA les pattes en avant avec, néanmoins, une belle charge sur la droite. Il poussait fort sous la première pique  jusqu’à la barrière, sortait la tête « humiliée » ce qui lui valait une vuelta de campana de laquelle, fort heureusement, il ne se ressentait pas, par la suite. La deuxième pique était également poussée mais écourtée. Applaudissements au picador. Les premières statuaires et des passes par le bas de la faena, étaient plus serrées sur la corne gauche. C’est d’ailleurs de ce côté que le novillo avait compliqué le tercio de banderilles sur ce côté. Álvaro Alarcón ne bronchait pas. Les séries de la droite allaient  a más, certaines d’un joli rythme, « templées »  d’une bonne attitude du jeune torero malgré sa petite taille et celle respectable du novillo qui continuait d’« humilier ». Les naturelles n’étaient pas autant réussies mais les passes de poitrine sur ce côté  profondes. Les passes par le bas, par trincherillas, étaient du meilleur effet, la faena avait pris de l’importance. L’estocade un peu tendue roulait l’animal en quelques secondes. La demande d’oreille unanime se convertissait en un double trophée et le mouchoir bleu primait, à son tour le novillo. Vuelta en compagnie de Ricardo Gallardo et du mayoral. Álvaro Alarcón conservait en mains les précieuses oreilles du novillo durant sa vuelta et sortie par la Grande Porte.

Manuel Diosleguarde, effectuait son second paseillo à Las Ventas et recevait son premier novillo de 514 kg dont le physique ne correspondait pas à son poids… Sans forces apparentes, le picador Alberto Sandoval le « soignait »  gentiment, il sortait en affichant un gazapeo confirmé durant le deuxième tiers, quasiment arrêté. Le début de faena, brillant, par des passes par le haut et un changement de main pour lier une passe de poitrine annonçaient l’attitude et le ton d’un trasteo, soigné, un peu froid du Salmantin. La suite, de la droite comme dans les naturelles, avec « cite » à bonne distance, était  aussi convenablement exécutée bien que peu à peu le novillo se distrayait. Les passes hautes et un pase del desprecio précédaient une estocade contraire. Un avis sonnait. La pétition d’oreille, concédée, en reconnaissance de l’application et entrega, aujourd’hui évidentes, du novillero. Le 4ème passait dans la cape en jetant ses pattes en avant et avait suffisamment de force pour pousser jusqu’aux tablas la cavalerie pour une puya arrière et une suivante moins appuyée, pique levée. L’entame de faena, par un farol à genoux, était suivie par des derechazos en redondo toujours à genoux, dans le tercio. Plus au centre, avec un « cite » à bonne distance, le novillo répondait mais ralentissait dans ses passages suivants, terminait la tête en l’air, raccourcissant ses charges. Un nouveau farol et la passe de poitrine, le tout lié, apportaient un peu de fraîcheur à un trasteo propre mais peu intense. Des manoletinas précédaient une mise en suerte laborieuse tantôt naturelle, tantôt contraire, pour une estocade contraire mais… qui sortait par le flanc de l’animal qui recevait un descabello.

Jorge Martínez, lui aussi faisait sa présentation à Madrid. Il n’était pas aussi bien servi que ses compagnons de cartel car les difficultés sur la corne gauche de ses deux opposants compliquaient sa prestation toutefois empreinte d’une volonté obstinée de surmonter ces problèmes, tout en y mettant la manière. Après les piques bien exécutées, courtes, au 2ème,  dans la muleta, le novillo accusait des retours rageurs en fins de passes. À la première tentative de la gauche, le novillero de Totana (Murcie) subissait une voltereta ! Malgré cela, l’essentiel de la faena se déroulait sur la corne gauche : il assumait le risque d’un nouvel accident car le novillo penchait vers le corps… Après une estocade un peu tombée qui provoquait l’hémorragie buccale, Jorge Martínez était applaudi. Le 5ème, novillo de meilleures hechuras, répétait dans de bonnes véroniques de réception et allait au cheval en poussant fortement sous la deuxième puya. Sa bonne course sur le côté gauche permettait à Juan Rojas de poser deux bonnes paires de banderilles. La muleta en main, Jorge Martínez « templait » de bonnes passes préliminaires. La charge du novillo, descompuesta sur le côté droit, ne l’empêchait pas de rester ferme dans un bon geste et ferme position. Sur la gauche, le novillo doutait. Jorge  insistait sur ce côté malgré un premier avertissement de charge directement au corps. Une bonne série de derechazos mettaient en évidence les qualités de ce novillero qui terminait ses passes derrière la hanche. Il se croisait pour forcer la charge dès que le novillo s’arrêtait. Il revenait sur la gauche pour dessiner une magnifique naturelle et la passe de poitrine. Sonnait un avis avant de prendre l’épée pour une estocade entière, desprendida, d’effet immédiat. L’oreille était demandée avec insistance mais non accordée par le président qui recevait une belle bronca

                     

Il faut noter que les trois novilleros s’employaient dans des quites variés, volteretas à l’appui de Manuel Diosleguarde et d’Álvaro Alarcón. Jorge Martínez intervenait, également, à son tour.

Manuel Diosleguarde : un avis et une oreille ; un avis et silence. Jorge Martínez : saluts ; tour de piste après pétition d’oreille. Álvaro Alarcón : une oreille ; deux oreilles – Sortie par la Puerta Grande. Vuelta al ruedo du 6ème novillo. Andrés Revuelta de la cuadrilla d’Álvaro Alarcon saluait après la pose des banderilles au 3ème. 14.645 spectateurs… ravis.

Georges Marcillac

Photos de Plaza 1

Ce contenu a été publié dans Général, Georges Marcillac Escritos, Madrid. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.