Mont-de-Marsan – 24 juillet 2022 – 6ème et dernière de La Madeleine – Les toros de Pedraza de Yeltes font le spectacle. Thomas Dufau a hombros avec le mayoral.

Une fois de plus les toros de Pedraza de Yeltes ont ravi le public montois et celui venu d’ailleurs qui remplissait les arènes de Plumaçon pour cette dernière corrida. En effet, le tour de piste des dépouilles des toros sortis en 3ème et 6ème positions  ratifiaient l’excellence de cet élevage surtout dans leurs prestations en terres françaises. Le mouchoir bleu primait «Jacobo», colorado, nº39, né en septembre 2017 et «Deslumbrero», colorado, nº 75, né en décembre 2017. Les discussions allaient bon train à propos des mérites de ces deux toros pour justifier cet honneur. Il faut dire que l’unanimité des avis penchait pour le 6ème et les vertus du 3ème étaient plus discutables. Ce dernier montrait des signes de mansedumbre dans la cape de Thomas Dufau avec confirmation d’une charge violente, plus de défense que d’attaque sortant suelto de la première rencontre avec le cheval, désarçonnant le picador dans un premier temps et provoquant une chute monumentale. Au deuxième contact, se répétait la même circonstance, bonne pique, sortie suelto du toro… La troisième charge et le choc qui suivait, éjectaient de sa selle le picador  Germán González qui avait parfaitement rempli son rôle avec le danger encouru pour ses deux chutes, héros de ce tercio de varas mouvementé. De nouveau en position, le toro chargeait une nouvelle fois en poussant encore puissamment. Ce toro était-il brusquement brave ? Son comportement dans la muleta pourrait le faire penser mais à la fin, il chercha le refuge des tablas. Quant au 6ème, il recevait trois piques de pogne du picador vétéran Juan José Esquivel, bien portées, bien placées et bien dosées.. A chaque fois, le toro s’était élancé depuis le centre du ruedo. On jugera ainsi de la différence de  « caractère »  de ces deux toros. La présentation des toros – on aurait voulu connaître leur poids –  leur comportement sous les piques, la volonté des diestros de les mettre en valeur, leur conduite au troisième tiers, firent que cette corrida de clôture fut un régal et que l’on demandera encore des toros de Pedraza de Yeltes.

                               

Domingo López Chaves saluait l’ovation à la mort du 1er qu’il avait toréé correctement de la droite de préférence car le toro n’avait pas la même charge à gauche comme il l’avait montré aux banderilles en coupant le terrain.  De bons derechazos au toro noble, tête basse dans le leurre, les naturelles moins, plus courtes et moins continues. L’estocade desprendida, bien portée nécessitait deux descabellos. Ce toro s’était  fort bien comporté sous les piques en partant de loin.  Le 4ème recevait deux piques  et une faena « sur les jambes », la muleta tenue à bout de bras traduisant subitement le manque de confiance du Salmantin.  Le silence (relatif à MdM) ponctuait ce trasteo terminé de mauvaise manière par des coups d’épée bas …

Alberto Lamelas coupait une oreille du 2ème  avec une légère bronca au président pour n’avoir pas accordé la deuxième. Autant aux quites à la cape qu’avec la muleta Alberto, torero sympathique et valeureux, se démenait, stakhanoviste, devant un toro qui chargeait bien sur la gauche, « humiliait » pour de bonnes naturelles muleta au ras du sol, mais sans grande transmission de l’animal. Des manoletinas pour finir et une estocade un peu basse, le matador sortant accroché sans dommage. Alberto Lamelas ne semblait pas le même, nerveux ou précautionneux face au 5ème qui effectivement avait une charge courte, ne terminant pas les passes sur la gauche. Alberto faisait l’effort de rester en place et d’allonger les passes mais le toro n’apportait pas grand-chose. Des pinchazos….piqués bas…

                                

Après l’épisode des piques à son premier, Thomas Dufau après des hésitations en début de faena, il se centrait et le toro exhibait un fond de classe insoupçonné. Donc des passes de la droite agrémentées d’adornos ou remates accélérés, molinetes ou martinetes. Les naturelles n’étaient pas aussi sereines, liées en corrigeant la position. A la fin, le toro déclinait le combat et cherchait les barrières. L’estocade verticale – on dirait un peu tombée -, l’oreille était accordée ainsi que la vuelta au toro ! Un double cambio por la espaldapéndulo – suivi d’une série de la droite, tel était un début de faena allègre et captivant au 6ème. Celui-ci « humiliait » et répétait les charges à merveille. Sur la gauche, il relevait la tête en fins de naturelles mais la remettait pour répéter sa charge supérieure. Des luquecinas et pase del desprecio terminaient une bonne faena du Montois précédant un pinchazo et un autre profond qui suffisaient. L’octroi de l’oreille s’imposait pour l’enfant du pays… et la vuelta al ruedo pour le brave « Deslumbrero ».

Domingo López Chaves : un avis et saluts ; un avis et silence. Alberto Lamelas : un avis et une oreille, vuelta triomphale les bras chargés de fleurs; silence. Thomas Dufau : une oreile ; un avis et oreille. Rafael Gonzalez aux ordres d’Alberto Lamelas, exemplaire à la cape et bregaJosé Chacón de la cuadrilla de López Chaves saluait après les banderilles au 4ème. Les 1er, 2ème et 5ème applaudis à l’arrastre. Arènes pleines. Grosse chaleur et ambiance festive. Vive La Madeleine.

Georges Marcillac

Photos d’André Viard pour mundotoro.com

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