Séville 24 Septembre 2022 - "Calerito" coupe une oreille le jour de son alternative.

Photo Empresa Pagés

Les toros de Victoriano del Río ont composé un lot de trois et trois.  Les trois premiers de belles présentations, homogènes et les trois suivants éclectiques.  Seul le premier offrait un jeu compatible avec une possibilité de triomphe.  Le reste du lot présentait des carences que les toreros ne surent pas ou ne voulurent pas résoudre . Le jeune toricantano, Sévillan, a tiré son épingle du jeu avec l’appui de la générosité habituelle du public de la Maestranza.  Andrés Roca Rey est passé sur la pointe des pieds et José María Manzanares a fait illusion avec sa gestuelle très personnelle et travaillée.

Juan Pedro García "Calerito" profite des magnifiques charges de son toro d’alternative dans les véroniques et demies exécutées avec aplomb en gagnant du terrain.  Le bicho pousse sous une pique mesurée mais longue.  Après un quite par véroniques et  demi-véronique, le toro reçoit une seconde pique limitée au minimum. Le toro est vif au second tiers et tire vers les planches.  "Calerito" reçoit l’alternative des mains de J. M. Manzanares, en présence de Roca Rey face à "Orador" de Victoriano del Río né en 03/18, pesant 565 kg.  Brindis personnel.  Au centre, il cite de la main droite et profite de la charge vive et allègre du victoriano. Dans la série suivante le toro trébuche ce qui rompt le rythme. La musique joue.  Les toques sur l’œil contraire provoquent des écarts du toro et donnent l’impression de brusquerie.  À gauche, la muleta est d’abord accrochée puis tenue au ras du sol pour une série profonde, l’ayuda en appui sur la muleta.  Le final est brouillon.  Entière en place, en sautant vers l’extérieur.  Une oreille face à un toro qui offrait les deux.

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Jose Maria Manzanares doit gérer les courses brusques et irrégulières du toro second, ce qu’il fait avec dignité en échappant aux mises en danger.  Moyennement piqué, le toro pousse tête relevée par deux fois.  Daniel Duarte salue pour sa prestation au second tiers, avant la cérémonie de restitution des trastos.  Les premiers muletazos le long des planches sont appuyés.  Aux tercios, Manzanares poursuit à droite en derechazos incurvés et pase de pecho qui portent sur l’opposant.  Les droitières se suivent, irrégulières et interrompues.  À gauche, JMM ne trouve pas l’harmonie de rythme compatible avec son adversaire.  Le retour à droite lui permet de déclencher la musique.  A ce stade les charges du victoriano-del-río sont vives et "humiliées". Les derechazos sont exécutés en séries courtes, terminés en passe de poitrine ou trinchera.  Dans son style, le matador entre à l’épée en sprint pour laisser une demi- lame tendida et en arrière. Deux avis et plusieurs descabellos.  Bravos et salut.

Le quatrième est reçu par des véroniques suaves, inégales, le tout terminé par revolera et un desarme.  Le toro pousse tête haute lors des deux rencontres au cheval.  Manuel Rodríguez "Mambrú" et Luis Blazquez saluent au second tiers.  Manzanares tarde avant de lancer la faena à droite dans une série liée et rythmée.  La suivante est interrompue. La troisième est courte et terminée par un trincherazo.  Lorsque le torero prend la gauche le toro ne lui offre que des demi-charges.  Le dernier passage à droite n’apporte rien de plus.  Pinchazo, demi-lame tendida et pinchazo hondo avant plusieurs descabellos et avis.  Silence.

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Andrés Roca Rey reçoit son premier adversaire en deux temps vu que ce dernier a abandonné le combat entre temps.  Le travail de cape est limité. Le victoriano s’emploie avec réserve sous les piques qui lui sont appliquées, mais exprime du piquant au second tiers.  Dans les premiers muletazos ARR montre le chemin à son adversaire. C’est sur la corne gauche que le torero entame le trasteo avec difficulté mais aussi avec décision.  Lorsqu’il passe à droite les hésitations du bicho l’incitent à prendre l’épée.  Le toro n’"humilie" pas et attend le torero qui entre a matar en pinchazo à deux reprises. Suit un bajonazo. Silence.

Le cinquième est acceuilli par des lances exécutés sans conviction au rythme d’une charge retenue.  Le toro pousse à mi-hauteur puis retourne au cheval de sa propre initiative pour un picotazo. Quite de "Calerito" par chicuelinas avec un petit pas de coté,  les passes étant néanmoins ajustées.  La charge du toro au second tiers est électrique.  Brindis au public. ARR débute par une série droitière classique en appuyant la trajectoire.  Les deux  suivantes, aux tercios,  sont moins exigeantes avec un  toro qui obéit avec moins d’entrain.  Musique.  À ce moment le victoriano a rendu les armes et cherche les tablas.  ARR insiste à gauche en arrachant quelques naturelles. Estocade entière le long des barrières en perdant la muleta.   Applaudissements et salut.

Le dernier de la corrida dépareille du reste des exemplaires, tant en couleur qu’en hechuras.  Le toricantano exécute des véroniques en avançant, terminées par un changement de main en recorte.  Bien piqué, le bicho pousse sans force en deux rencontres.  Brindis personnel.  Au centre "Calerito" "cite" muleta pliée pour lier ensuite des naturelles.  Il poursuit à droite où les séries sont appliquées.  Petit à petit le public répond et la musique joue.  De retour à gauche les naturelles sont réalisées une par une.  Les derechazos qui suivent sont dessinés en position marginale car le toro ne finit pas de se retourner en sortie de passe.  Quelques adornos précèdent un pinchazo profond, plusieurs descabellos et un avis. Silence

René Arneodau

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