Valdemorillo – 9 février 2020 – 2ème de Feria – Gros triomphe de Daniel Luque dans toute sa splendeur – Alberto López Simón coupe une oreille au bon 5ème de Montalvo. – Álvaro Lorenzo aussi a hombros.

Le cartel de cette deuxième journée à La Candelaria a tenu ses promesses. Une affiche de matadors pour Madrid et des toros de Montalvo dont on ne cesse de célébrer les succès. Nous étions à Valdemorillo et il ne fallait pas attendre des toros de première catégorie. Les hechuras et encornures n’étaient pas de celles que l’on exigerait à Las Ventas évidemment. Malgré cela, l’éleveur Juan Ignacio Pérez-Tabernero Sánchez fouillera dans ses archives et livres de ganadería pour bien séparer les familles dont les produits de cet après-midi étaient issus. Six toros qui permettaient à divers degrés le succès de la terna formée par Daniel Luque, Alberto López Simón et Álvaro Lorenzo. Deux toros sortaient du lot, le 1er et le 5ème  pour leur durabilité, la classe de leur charge. Les autres ne présentaient pas d’extrêmes difficultés mais il fallait s’ajuster à leur tempérament et  leur appliquer le trasteo adéquat. Le seul hiatus à ces remarques positives fut le «dosage» du «châtiment» aux piques : de simples piqûres, pour certains, ordonnées par les matadors.

Daniel Luque pour sa première prestation de l’année sortait le grand jeu, technique, artiste et valeureux. Il coupait trois oreilles qui auraient pu être quatre se ce n’avait été l’intransigeance d’un président tatillon… Dès la sortie du premier, un toro de petit volume malgré ses 525 kg, le Sévillan l’entreprenait à la cape pour des véroniques cadencées, « templées» aidé par « Cantor » conduit ainsi au centre du ruedo. Des taffalleras et cordobinas au ralenti dans un quite à la sortie du cheval.  Ce toro s’animait durant le tiers de banderilles. La faena allait être une succession de séries des deux mains avec le sommet : des naturelles longues, molinete et passe de poitrine, le tout lié  supérieurement. En fin de faena, Daniel Luque obligeait le toro – qui semblait ne plus pouvoir avancer – dans des passes plus courtes, muleta basse. Un derechazo éternel en redondo, le toro s’enroulant autour de la taille du torero, un changement de main, un martinete et passe de poitrine, le tout dans un mouchoir. Les luquecinas étaient de rigueur avant de porter une estocade entière. Les deux oreilles s’imposaient. La vuelta de « Cantor » était demandée avec insistance et non concédée.

                        

 

Le 4ème, acapachado et un peu brocho, de 540 kg, avait une charge violente dans la cape de Daniel Luque qui dessinait à nouveau de belles véroniques et la demie. La faena moins dense et fluide comme au 1er tenait compte de charges correctes sur la droite, plus saccadées, de défense sur la gauche. Nonobstant, Daniel Luque développait un toreo «templé» et lié, des derechazos accompagnant de la ceinture la trajectoire du toro, sur la pointe du pied de la jambe gauche, une merveille de plasticité et maîtrise. Les premières naturelles sont du même style mais sur la fin le toro «protestait» mais le placement et la pureté du geste faisaient le reste. Une nouvelle estocade entière complétait la démonstration de ce torero en plénitude de son art et profession.

Alberto López Simón, au 2ème, débutait sa faena à genoux avec quelques problèmes car le toro avait une charge rageuse qui ne permettait pas l’enchaînement des passes par le haut. Ensuite, tout en gardant ses démarrages  brusques, le montalvo passait dans la muleta avec mollesse et sans transmission.  A son habitude ALS restait ferme sur sa position mais  la faena ne produisait aucun effet sur le public. Plusieurs coups d’épée n’arrangeaient rien et sonnait un avis. D’entrée le 5ème ne montrait rien de bon dans les premiers capotazos mais se livrait bien sous le cheval en poussant, la tête fixe dans le peto. Dès le début de faena on devinait la volonté d’Alberto de bien faire, avec des derechazos cadencés, dans ce geste qui ne trompe pas, celui d’imprimer à la muleta  la conviction de guider le toro avec mesure et temple». Il sut corriger la distance des cites, courte et impropre dans les premières séries, pour finalement construire une faena des deux mains, le toro se déplaçant avec rythme et longueur dans la muleta. Quelques fioritures sur la fin et l’estocade tentée et échouée a recibir pinchazo – réussie, enfin, pour une épée entière, valaient une oreille bien gagnée.

Après avoir fixé le 3ème dans sa cape, Álvaro Lorenzo dessinait de belles véroniques tout en gagnant du terrain vers le centre du ruedo. Le toro se déplaçait avec allure pendant le tercio de banderilles. La faena était engagée par des cites lointains et le toro se serrait et se retournait en fins de passes, obligeant le Tolédan à  perdre des pas»  pour lier. Par la suite, Álvaro Lorenzo prenait la mesure du toro et pouvait enchaîner les derechazos sans corriger sa position. Les manoletinas finales paraissaient hasardeuses, sans fixité le toro, liées à une passe de poitrine couronnaient une bonne faena avec en prime une estocade un peu tombée mais bien exécutée. L’oreille était concédée.

                        

Au 6ème, Álvaro Lorenzo se plaisait à lier plusieurs véroniques, les meilleures sur la gauche. Le picador est éjecté de sa monture à la suite de la cassure de hampe de la pique (incident sans conséquence). Les derrotes de fins de passes n’intimidaient point le torero qui, au contraire, évitait cet inconvénient en baissant la muleta. En confirmation du labeur technique du jeune torero, une série compacte de la droite précédait des bernadinas et passe de poitrine ajustées. Un autre bonne estocade valait un nouveau trophée et la sortie a hombros en compagnie de Daniel Luque.

Daniel Luque : deux oreilles ; une oreille. Alberto López Simón : un avis et silence ; un avis et oreille. Álvaro Lorenzo : une oreille; une oreille. Bon comportement des cuadrillas: applaudis Vicente Osuna et Jesús Arruga de la cuadrilla de Alberto López Simón, de Rafael González et Alberto Zayas de celle d’Álvaro Lorenzo. Trois-quarts d’arène.

Georges Marcillac

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