Vic Fezensac 5 juin 2017 – Alternative du Vénézuelien Manolo Vanegas – Succés des trois matadors.

Sous le soleil revenu et les arènes Joseph Fourniol quasiment pleines, la corrida de clôture de la Feria del Toro présentait une affiche digne des grandes plazas avec pour la première fois de son histoire l’alternative d’un torero, celui-ci Vénézuélien : Manuel Vanegas. Le parrain de la cérémonie était Curro Díaz et le témoin notre torero national Jean-Baptiste Jalabert « Juan Bautista ». Un cartel international qui annonçait les toros de l’élevage de Alcurrucén de la famille Lozano et d’origine Carlos Nuñez. Leur présentation était exemplaire, celle d’une plaza de 1ère catégorie, avec des poids et hechuras que les aficionados de Madrid auraient parfaitement acceptés. Comme c’est devenu désormais la tradition à Vic, un seul picador en piste assumait le tercio de varas avec la collaboration des toreros qui, eux aussi, participaient au « culte » des piques de la cité gersoise.

Pour son alternative, Manuel Vanegas touchait un toro de cinq ans de nom « Cumbre-Alta » qui ne se déplaçait pas beaucoup ni dans la cape ni durant le tercio des banderilles et n’avait pas un comportement exemplaire sous la pique en trois rencontres dont il sortait suelto. La faena révélait les qualités de ce torero vénézuélien, qui fit d’ailleurs ses armes en France, ferme face à un toro qui se réservait, de bons réflexes lorsque le toro se retournait court mais aussi bon technicien et de bons recours physiques pour se sortir de situations compliquées. C’est avec ces arguments que la faena était construite, par intermittence, avec de bonnes passes sans art mais révélant la entrega du torero face à la vivacité du toro, des ayudados por alto pour terminer avant une estocade entière, légèrement tombée, qui foudroyait le toro. L’oreille était demandée et octroyée. Vuelta avec le drapeau du Venezuela sur l’épaule.

               

La faena au dernier, un autre toro de cinq ans, confirmait à la fois la volonté de triompher de Manolo Vanegas mais aussi une certaine dose de courage pour affronter les difficultés de l’alcurrucén: une charge « humiliée », certe, mais courte, légèrement brusque et sans classe mais transmettant un certain danger, ne serait-ce que par les cornes spectaculaires du toro  – cornivueltoqui passaient toujours près du corps du torero. De bonnes naturelles, sur la fin, le toro ayant perdu de sa vigueur, un circular invertido en plusieurs temps et des manoletinas. Le toro s’était éteint. Des accrochages de la muleta faisaient un peu tomber l’ambiance favorable au Vénézuélien. La demi-lame, verticale, n’était pas d’effet immédiat et l’oreille ne pouvait être accordée.

Après les échanges de trastos de la cérémonie d’alternative, Curro Díaz  réalisait une faena discrète avec les détails de torería qui le caractérise à un toro qui, lui-aussi, avait donné un jeu assez discret à la pique et peu duré à la muleta pour des passes de la droite presque exclusivement. Une estocade foudroyante impressionnait au point le public que l’oreille était demandée et concédée à contrecœur par le président. A son deuxième, abanto et suelto, assez peu piqué et lançant la tête dans les airs aux banderilles, défaut qui n’était pas corrigé durant la faena de muleta ce qui faisait abdiquer Curro Díaz avant de planter entièrement l’épée.

« Juan Bautista » montrait tout au long de l’après-midi une sérénité, une assurance et technique de torero plus que confirmé. Après une bonne et courte suerte de varas, avec des charges longues au cheval et ensuite aux banderilles, le alcurrucén qui n’entrait pas très bien à gauche finalement passait grâce à l’insistance de Juan, comme l’appellent les membres de sa cuadrilla, qui, par des séries courtes et remates fleuris – molinete ou molinete invertido, farol –  liés à la passe de poitrine, réalisait ainsi une faena complète et variée. Maître de la situation à tout instant, « Juan Bautista » tuait a recibir par une estocade un peu basse après un pinchazo dans la même tentative et coupait l’oreille. Au 5ème, de Lozano Hermanos (même origine que Alcurrucén), entrait trois fois à la pique, pour un châtiment court et peu sanglant, ce qui laissait ce toro très vif et mobile et ce n’est qu’à la fin, le toro un peu plus templado – moins brusque – , que « Juan Bautista «  pouvait distiller des naturelles et aussi à droite – sans l’ayuda – pour terminer par une demi-estocade horizontale et deux descabellos.

Curro Díaz : une oreille ; silence. « Juan Bautista » : oreille ; ovation. Manolo Vanegas ; une oreille ; un avis et vuelta.

Georges Marcillac

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