Séville 1er Mai 2023 - 15ème et dernière de Feria - Manuel Escribano coupe une oreille du seul Miura de la corrida le permettant.

Le lot de Miura très disparate de présentation à rempli ses obligations au cheval mais à part le quatrième, n’a pas démontré les qualités nécessaires de charges pour construire des faenas. Soit les charges étaient compliquées, soit elles étaient tronquées.  La technique et l’engagement de Manuel Escribano lui ont permis de couper l’oreille du seul Miura avec charge de toro bravo, trophée que le public voulait qu’il soit double et que le président a probablement refusé compte tenu du placement de l’épée.

Dû au parte facultativo présenté par El Fandi pour justifier son absence, la corrida s’est convertie en mano a mano entre Antonio Ferrera et Manuel Escribano.

Le premier Miura d’Antonio Ferrera est zancudo et n’"humilie" pas dans les lances forcés du matador.  Il pousse avec le museau dans la première pique et s’emploie dans la seconde plus rapide.  Angel Otero et Alberto Carrero saluent pour de brillantes prestations aux banderilles.  Brindis au public.  Le tanteo pour mener au centre est suivi de derechazos exécutés sur les jambes. Les naturelles, elles, le sont avec précaution face à une charge cornes hautes et derrotes multiples.  Entière desprendida d’effet rapide.  Silence.

Le second de Ferrera est un camion avec cornes qui sautille dans sa cape.  Il s’endort sous le peto et fléchit en sortie des rencontres.  Joao Ferreira et  Alberto Carrero saluent pour leur prestation supérieure au second tiers.  Le tanteo de Ferrera bute contre, à la fois, la faiblesse de l’opposant et sa sosería. La faena démarre avec mobilité et sur la défensive à droite.  Sur la gauche, le toro ne passe pas. Alors, pieds joints,  Ferrera se penche en avant pour donner des derechazos lointains.  Pinchazo et entière habile.  Silence.

Le troisième Miura de Ferrera est massif , un tío. Il est reçu le long des tablas dans des lances sur le passage inspirés du répertoire de El Pana.   Le bicho porte trop de poids pour pouvoir mettre en valeur son envie notable de charger.  Son combat au cheval est limité pour la même raison. Il est mobile au second tiers en balancier avant arrière.  Brindis au public.  Dès les premiers muletazos, le toro roule au sol emporté par l’inertie.  Dans la première série de derechazos, il avance avec difficulté. Sur la corne gauche, calamocheo, sans passer.  Les vertus entrevues au début se sont éteintes.  Ferrera fait un effort sur la corne droite mais le toro ne lui propose que des demi-charges. Estoconazo.  Silence.

Le premier de Manuel Escribano charge les véroniques tête haute sans jamais "humilier".  Il est terciado de présentation et va par deux fois au cheval où il s’active sans classe sous la pique. Escribano pose deux paires de rehiletes, cuarteando et un violín al quiebro.  Il débute son trasteo par passes aidées par le haut, faciles.  Le toro n’"humilie" dans aucun des derechazos du matador. À gauche, il en va de même avec un derrote de la corne gauche au milieu de chaque muletazo.  Escribano insiste face à une charge notablement défectueuse d’un animal de media casta.  Estocade entière, caída et atravesada, habile.  Deux descabellos.  Silence.

Manuel Escribano va a puerta gayola pour recevoir son second adversaire.  Il "aguante" la charge au pas du Miura pour la larga cambiada à genoux et dessine ensuite des véroniques douces et templées et une demi-véronique supérieure.  Le toro est le premier de la course dont la charge laisse espérer.  Il pousse à la première rencontre au cheval et baisse de ton à la seconde.  Ferrera réalise un quite a más en véroniques et la demie.  Escribano pose une paire al cuarteo à tête passée, un cuarteo plus exposé et enfin il se fait prendre de vitesse puis termine par un sesgo por dentro exposé, bousculé lorsqu’il saute les tablasBrindis au public.  Au centre, il cite pour un cambio por la espalda. Il reste ferme et répète l’exercice dans une série qui déclenche tant les olés que la musique.  La charge est vibrante et le torero en profite avec plus de vivacité que de réussite.  Il faut dire que le Miura a tendance à trébucher. Escribano se confie et tire des derechazos main basse interrompus par les agenouillements du toro. À gauche, la série est complète, le public ravi.  La seconde série gauchère est donnée en ligne dans un recours parfaitement adapté aux circonstances.  Retour à droite pour une série profonde, engagée terminée en cambio de mano et passe de poitrine.  Entière caída en entrant avec sincérité.  Forte pétition des deux oreilles, une seule accordée.  Bronca au président,

Le dernier toro de la feria est accueilli a puerta gayola par Manuel Escribano. La larga cambiada est suivie de véroniques dont une en regardant les tendidos "à la Paquirri".  Le toro met les reins dans la première pique avant de s’endormir longuement contre le peto.  La seconde pique est citée de loin et le toro répond pour une brève pique en sortie de laquelle Ferrera exécute un quite para chicuelinas et revolera.  Le second tiers, à charge du matador, démarre par un cuarteo distant, suivi d’un autre à peine plus réuni et enfin un cite assis sur l’estribo pour une paire al quiebro, la plus réussie des trois.  Brindis au public.  Au centre Escribano attend la charge pour des droitières légères à mi-hauteur.  Dans les derechazos suivants le toro trébuche et coupe en deux la série. Sur cette corne, Escribano doit gérer une charge qui se raccourcit.  À gauche, il se croise pour donner des naturelles une par une.  Le matador s’arrime à droite pour une série exposée et volontaire, muleta tenue en arrière. La suivante marque la fin du trasteo.  Entière trasera et desprendida. Silence.

René Arneodau

Ce contenu a été publié dans Séville. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.