SÉVILLE 16 avril 2024 – Oreille à l’intelligence d’Emilio de Justo.

Garcigrande a proposé ce jour un lot divers en présentation, avec des carences en force, caste et agressivité. À croire que la ganadería a des origines réservées aux figuras et d’autres aux toreros de second plan.

Photo PAGÉS

Cayetano touche un premier Garcigrande qui a tendance à rester sur l’extérieur de la cape qu’il lui présente mécaniquement.  L’épreuve du fer affecte les forces du toro qui trébuche dans un quite brouillon par tafalleras et caracolina de La seconde pique est réalisée pour la forme et Emilio de Justo entre en quite par chicuelinas qui confirment la faiblesse de l’animal.  Cayetano effectue un début de trasteo par le haut. Les derechazos à mi-hauteur ont pour conséquense calamocheo du toro et quand Cayetano baisse la main le bicho trébuche de nouveau.  Parmis les naturelles ressortent les deux dernières et la passe de poitrine données avec temple.  L’émotion est absente d’une faena qui se poursuit sur les deux cornes avec application.  Entière en place portée avec le saut habituel du matador.  Silence.

Le second de Cayetano porte peu d’intérêt à sa cape.  C’est dans la mise en suerte au picador qu’il réalise un toreo de cape. Le tercio de varas anodin est à l’image de l’absence de bravoure de l’opposant.  Dès le tanteo, le bicho est sur la réserve. Cayetano le mène aux tercios pour des derechazos d’abord isolés puis liés qui ne transmettent pas.  Vu les circonstances Cayetano prend l’épée dès la fin de la série suivante.  Épée défectueuse.  Silence.

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Emilio de Justo dessine des véroniques en allant au centre après avoir fixé les retours larges du toro dans le leurre.  Le bichito trébuche avant même d’aller au cheval par deux fois.  De Justo opte pour une entame de faena légère, par le haut, qui n’empêche pas le bicho de tituber.  Le toreo droitier en ligne se termine avec le garcigrande au sol.  La même tanda répétée se termine mieux.  Les naturelles, sans obliger, valent au torero les applaudissements de la Maestranza.  Toujours al hilo De Justo enchaîne des naturelles faciles et peu profondes. C’est à la troisième série gauchère qu’il met les reins et déclenche la musique.  La série suivante est réalisée immobile et en courant la main, molinete de recours inclu. Ayant trouvé le filon, il allonge la faena à gauche avec des naturelles citées de 3/4 et terminées derrière la hanche.  Des adornos sont suivis d’une entière d’effet rapide. Oreille pour une faena qui est allée a más, construite avec intelligence.

Le cinquième de Garcigrande est acceuilli par Emilio de Justo avec des lances sur jambe fléchie afin d’embarquer et canaliser une charge indéfinie.  Le toro combat sans briller en deux rencontres mesurées à la pique.  Quite de Ginés Marín par chicuelinas et demi-véronique.  La faena démarre par doblones et cambio de mano sur jambe fléchie.  Les derechazos suivants sont fermes et dominateurs.  La seconde série droitière est encore supérieure et liée, corps relâché. La musique joue.  La série est répétée et le public est ravi.  Sur la corne gauche, l’ouvrage est laborieux le toro ayant un retour de charge incertain.  C’est à droite que le matador retrouve du rythme et de la connexion avec le public, dans un ensemble allant toutefois a menos.  Entière trasera et desprendida.  Palmas et salut.

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Après avoir ignoré la cape de Ginés Marín, son premier garcigrande finit par passer sans agressivité dans les véroniques du matador.  Au cheval le bicho s’emploie d’abord collé de profil au peto avant d’être épargné lors de la seconde rencontre.  Le torito titube dès les premières passes de tanteo.  Ginés Marín trouve la distance pour lier une série de derechazos.  La série suivante monte de ton et gagne en lié et profondeur.  Sur la corne gauche le trasteo perd en rythme et intensité.  Le toro devient statique et Ginés doit insister pour tirer un trasteo droitier transformé en arrimón.  3/4 d’épée portée à bout de bras.  Palmas et salut. 

Le dernier de la corrida de Garcigrande est reçu par Ginés Marín par des véroniques méthodiques que le toro charge avec désinvolture.  Suit un désordre aux piques, le toro, distrait,  prenant la première pique au réserve et la suivante al relance.  Le second tiers est tout aussi désordonné.  Marín met le toro dans la muleta alors que ce dernier veut l’ignorer.  Le toro vient au pas et oblige le torero à se repositionner entre les passes.  L’insistence de Ginés Marín lui permet de réaliser des séries droitières a más.  Sur la corne gauche le toro vise sa cible et doute.  Le torero attaque et lie à droite avec l’assentiment du public.  Le dernier passage droitier va a menos.  Entière portée en perdant la muleta. Vuelta.

René Arneodau  

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