SÉVILLE 17 avril 2024 – Les toros de Jandilla déçoivent et Tomás Rufo montre son sérieux.

Jandilla-Vegahermosa (4) comme trop de lots de cette féria 2024 a plombé les espoirs d’un public de no-hay.billetes. Si la présentation était correcte, dans l’ensemble, le comportement laissait à désirer. Tomás Rufo est venu à Séville avec un désir notable de triompher.  Ses prestations bien qu’infructueuses furent empreintes d’un sérieux appréciable.

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Le premier Jandilla de José María Manzanares est corniapretado. Après avoir bondi dans la cape, il charge avec lourdeur à l’image de sa corpulence.  Les véroniques faciles laissent les tendidos indifférents.  Le toro provoque une chute lors de la première pique et reçoit une bonne ration lors de la seconde. Quite par gaoneras et revolera de Talavante.  Sur la corne droite le toro se colle dangereusement. Nonobstant ces avertissements, Manzanares l’entreprend sur cette corne et fait réagir positivement le public en deux séries liées, guidées mais aussi distantes. A gauche, main basse, le toro résiste à se soumettre dans une série entrecoupée.  Dans la position avantageuse qu’il privilégie, le matador lie les derechazos avec rythme et à la pointe de la muleta. Entière légèrement desprendida.  Applaudissements et salut. 

Le seul Vegahermosa du lot sort en quatrième position pour Manzanares qui ne le voit pas clair à la cape.  Au cheval, le toro fait le minimum requis.  Manzanares marche avec le toro avant de présenter la muleta à droite.  Plusieurs tentatives ne donnent pas le résultat escompté.  Le bicho manquant de force, sautillant ou traînant les sabots.  Pinchazo hondo, pinchazo et entière contraria. Silence.

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Le premier d’ Alejandro Talavante a belle allure, bien que maigrichon. Il refuse d’obéir à la cape qui lui est présentée dans les medios où il a tendance à se poster.  Le toro tire des derrotes dès qu’il sent la puya. Delantales et demi-véronique de Talavante pour mettre en suerte.  Le bicho ne répond pas aux cites du picador, mais charge dès que la monture se tourne pour se repositionner.  Il ne fait pas de zèle à la seconde rencontre. Quite de Rufo par chicuelinas et demi-véronique dans lesquelles le toro est pensif.  Talavante est ferme dans l’entame de faena à droite face à une charge incertaine, accompagnée de calamocheo.  Les deux séries suivantes vont a menos à l’image de la charge du bicho.  La tentative infructueuse à gauche marque la fin du trasteo.  Entière portée avec précaution. Silence.

Le cinquième est un bel exemplaire corniapretado, très belle prestance.  Talavante réalise des véroniques lentes et « templées » accompagnées de quelques olés qui auraient été plus généreux si la charge avait été plus vive.  Le toro fait sonner l’étrier à la première pique, puis pousse à la seconde.  Tomás Rufo cite au centre pour saltillera et gaoneras brusques.  Grande seconde paire de banderilles de Javier Ambel qui aurait mérité le salut.  Le début de trasteo sur jambe pliée transmet peu compte tenu des caractéristiques de la charge.  Il en va de même pour les derechazos qui paraissent mécaniques.  Le trasteo parfois brouillon devient pesant à gauche.  Entière portée bras tendu.  Silence.

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Tomás Rufo reçoit son premier avec décision par véroniques pieds joints d’abord, puis avec jambe de sortie avancée.  Le toro, bas sur pattes, se déplace avec alegria.  Ce dernier bouscule fortement la monture et Manzanares saute sur le cheval pour aider à remettre le picador en selle. Le public pense que le toro est brave mais il gratte avant de s’élancer avec force et de bousculer à nouveau la cavalerie.  Les deux fois le picador a manqué sa cible ce qui n’empêche pas le public de l’ovationer.  Brindis au public.  Depuis les medios, Rufo cite à genoux pour un toreo en redondo qui ravi le public et déclenche la musique.  Le matador lie une série droitière sans compromission, passant le toro au ras de la taleguilla.  Alors que le Rufo torée avec la bamba de la muleta, le toro va a menos.  Le passage à gauche est moins liée, mais de bon concept. De nouveau à droite, Rufo enroule sans laisser sortir le bicho de la muleta.  Dès après et proche des barrières le toro s’immobilise et ne répond plus.  Le matador insiste et tire des naturelles en arrimón Pinchazo en entrant droit et entière desprendida.  Ovation.

Cette corrida pesante se termine avec Rufo allant a porta gayola.  La larga cambiada de rodillas est suivie de delantales en poursuivant le toro et demi-véronique au centre.  Le bicho combat en manso au cheval.   Rufo va toréer le bicho dans sa querencia. Le tanteo a pour but d’intéresser le toro à la muleta et de contrôler le calamocheo. Au centre, le matador entame un travail droitier qui ne décolle pas tant le toro se résiste à charger.  Le passage à gauche n’y change rien.  Rufo insiste sur les deux cornes avec sérieux pour se justifier.  Estoconazo et lame desprendida. Ovation.

René Arneodau

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