SÉVILLE 21 avril 2024 – Oreille pour Esaú Fernández en clôture de la feria de Séville face aux Miuras.

Le public de la Maestranza honore Manuel Escribano d’une grande ovation en reconnaissance de son effort pour être présent face aux Miuras avec encore les points de suture résultant de la cornada reçue ici même il y a quelques jours.

La corrida de Miura n’a pas eu la qualité de certains exemplaires de temporadas passées.  Bien présentés dans le style maison, les Miuras sont allés au cheval et ont été mobiles avec des complications qui ont mis à l’épreuve les trois matadors. Esaú Fernández a coupé l’oreille de son premier en profitant d’un travail progressif qui s’est terminé mieux qu’il n’avait commencé.

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David Fandila « El Fandi » va recevoir son premier Miura à puerta gayola. La larga cambiada de rodillas est réussie et les véroniques et recorte final réalisés en perdant du terrain entre chaque capotazo.  Le Miura pousse sur une corne lors de la première pique.  Le quite de El Fandi par chicuelinas et revolera est précautionneux.  Le toro charge de loin et pousse à la seconde rencontre.  El Fandi invite Manuel Escribano à poser les rehiletes.  Le toro est mobile et prompt à charger. Le second tiers est mené avec efficacité par El Fandi qui brille dans un par al violín à son second passage.  Brindis à Manuel Escribano.  Dès le premier muletazo, le Miura livre des charges brusques.  Les muletazos sont d’abord mobiles à droite.  À gauche, El Fandi s’aide de l’épée et cite hostensiblement por fuera.  Poursuivant à droite il est en alerte et dans une attitude tendue et défensive.  Demi-lame à bout de bras, trasera, atravesada et caídaDescabello. Palmas et salut.

El Fandi retourne pour la seconde fois a puerta gayola où il se voit obligé de se relever et jouer de la cape car le toro s’arrête à quelques mètres de lui.  Les piques commencent par une carioca et puya trasera.  La seconde mal exécutée est plus subie que poussée.  Manuel Escribano est de nouveau invité à partager le second tiers.  Une paire de banderilles al cuarteo de El Fandi, une al sesgo por fuera  d’Escribano et une autre al violín de El Fandi se terminent par une course al alimón qui vaut aux deux matadors banderilleros l’ovation de la Maestranza.  Brindis au public.  Les premiers muletazos de tanteo sont brouillons et la charge longue.  Dès les premiers derechazos, cette charge se raccourcit et les facultés physiques de El Fandi lui permettent de gérer les retours rapides du Miura qui deviennent derrotes au fur et à mesure qu’il perd ses forces.  Muleta aidée à gauche, c’est une bagarre qui s’installe pour forcer quelques naturelles. Musique. El Fandi danse avec le Miura encore un temps à droite.  Estoconazo.  Pétition d’oreille qui se transforme en vuelta al ruedo.

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Manuel Escribano se rend a puerta gayola pour recevoir son premier Miura.  Le toro tarde à le voir et le met en difficulté à la sortie de la larga cambiada.  Il lui livre ensuite des véroniques suaves,  les dernières et la demi-véronique en regardant les tendidos.  Le Miura proteste d’abord sous le fer puis pousse avec insistence.  Placé loin, il recharge tête haute et en faisant sonner l’étrier.  Manuel Escribano invite El Fandi à poser les banderilles.  Les deux matadors sont efficaces dans l’exercice, Escribano terminant par un violín al quiebro le long des tablasBrindis au public.  Depuis les medios le matador cite pour un double péndulo.  La charge est lancinante et la muleta présentée sur la corne contraire lors du trasteo droitier. L’animal donne des signes de faiblesse et tire un derrote en sortie de muletazo quand ce n’est pas du calamocheo sur la trajectoire.  Sur la corne gauche, le torero efficace maintient l’opposant à distance et conduit une charge imparfaite. Musique. Suit une brève série gauchère centrée et engagée. La faena va a más y compris à droite.  Un final en ayudados par le bas précède une estocade défectueuse en sortant de la trajectoire. laissant une demi-lame trasera, caída et atravesada.  Le bicho se réfugie en querencia ou Escribano porte un descabello. Applaudissements au toro et ainsi que  pour Manuel Escribano qui salue, à qui une oreille était promise si l’estocade avait été meilleure.

Encore un fois Manuel Escribano se dirige à la porte de toriles pour recevoir le cinquième Miura..  La larga est suivie d’une fuite compensée postérieurement par deux autres largas cambiadas de rodillas le long des tablas, ainsi qu’une série de véroniques faciles et méthodiques.  Après avoir voulu fuir, le Miura revient et pousse sous la première pique.  Bien qu’il retourne sans tarder au cheval, il coupe son effort et subit la seconde rencontre.  Les deux matadors banderilleros partagent le second tiers.  C’est la dernière paire posée par Escribano qui lui vaut une ovation, « citée » assis sur le marchepied des barrières et posée al quiebro dans un geste exposé.  Brindis à la musique de la plaza.  Au centre, il « cite » pour des derechazos face à un « TGV » venant à toute vitesse.  Cette impétuosité baisse considérablement de ton dans la série suivante.  Le trasteo s’en trouve affecté.  Le passage gaucher est mobile face à une charge irrégulière.  Le toro est devenu arrêté et tardo. Il écourte de plus en plus ses charges jusqu’à mettre en danger son matador.  3/4 d’épée légèrement traseraPalmas et salut.

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Esaú Fernández reçoit son premier Miura en forme de brega.  L’épreuve du fer, bien qu’écourtée, rend le toro fébrile.  Le second tiers bien mené à la cape par Antonio Chacón, dure longtemps car les banderilleros sont mis en difficulté par les trajectoires coupées du toro.  A droite l’animal se retourne dès qu’il entre dans la muleta. Il relève la tête en sortie de passe.  À gauche il est probón.  Esaú Fdez fait l’effort à droite avec des passes écourtées et mobiles par nécessité.  Il prend l’avantage peu à peu et arrive à lier des derechazos engagés. Musique.  Le matador poursuit sur les deux cornes avec plus de volonté que de réussite dans un trasteo volontaire.  Entière tendida d’effet rapide. Pétition et oreille.

Le dernier toro de la feria de Séville est attendu a puerta gayola par Esaú Fernández. La larga de rodillas est propre suivie de véroniques pieds joints fort réussies.  Le Miura pousse sur une seule corne pendant le premier puyazo. Placé loin, le toro retourne au cheval mais ne s’engage pas sous le fer.  Brindis aux deux compagnons de cartel.  Le toro a tendance à  taper dans la toile. Esaú tente un passage à gauche mais le bicho s’arrète en sortie de muletazo.  À droite, les coups de tête vers le haut empêchent le torero de se livrer.  Exécutées une par une, des naturelles sont un testament à l’intention de bien faire du torero.  Demi-lame.  Silence.

René Arneodau  

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