***** MADRID FICTION *****

Imaginons ce qui a pu se passer pour que sorte l’annonce de la fermeture de Las Ventas Sine Die.  Pour se faire prenons note du fait que le démenti est venu de la CAM, organisme qui aurait eu autorité pour imposer la fermeture pour travaux et qui de toute évidence ne l’a pas fait.  Il est donc peu probable que l’annonce de fermeture faite par le journal « El Mundo » soit venue de là.  A cet égard on peut également constater qu’aucune autre autorité administrative n’a officiellement déclaré souhaiter imposer la fermeture des Arènes.

Alors qui aurait pu y avoir intérêt.  Faisons un peu de fiction.  Supposons qu’une Empresa au bout du rouleau, incapable d’honorer ses engagements et en proie à des dissensions internes, soit à la recherche d’une période de grâce pour trouver des solutions à ses difficultés et qu’elle soit  également à la recherche d’arguments attestant d’une entrave qui lui serait faite pour l’organisation de ses spectacles.   Elle pourrait alors arguer d’une perte de revenus et donner une justification au non respect de ses engagements.  Et bien dans ce cas, elle se servirait par exemple d’une injonction de travaux, non exécutoire immédiatement, tout en faisant comme si elle l’était. Ainsi elle suspendrait ses activités en donnant l’impression qu’elle n’a pas d’autre choix que de le faire alors, qu’en réalité, les travaux pourraient attendre et être réalisés dans d’autres conditions.  Pour lancer le processus l’Empresa fournirait cette information à un média qui la publierait.  En réponse  l’administration dirait qu’il n’y a pas injonction immédiatement de réalisation des travaux.

Maintenant, dans un tel jeux d’échec, reste à voir qui ferait le faux pas.  L’Empresa attendrait de voir si les autorités administratives, qui démentent l’ordre de fermeture, interdisent par ailleurs la tenue d’autres spectacles pour cause de travaux pas encore réalisés.   Auquel cas elle arguerait que cela revient à lui imposer une fermeture.  Mais l’autorité administrative répondrait dans ce cas que rien n’empêche la tenu de certains spectacles comme les corridas. Alors s’engagerait un bras de fer juridique, avec analyse des termes des contrats, et avec demandes de compensations par toutes les parties.  De facto la temporada pourrait, alors, bel et bien être arrêtée pour cause de procès.  Dans un autre cas de figure on pourrait voir les parties renégocier leurs accords  pour éviter que ne s’écroule le château de carte.  Mais compte tenu de la structure juridique de la concession cette éventualité ne serait pas des plus simples.

Toutes les parties concernées ayant conscience des enjeux financiers liés aux activités des Arènes auraient intérêt à un accord.  Un accord de rupture des relations permettrait l’organisation d’un nouvel appel d’offre pour mettre en place une Empresa dont l’expérience lui permettrait de reprendre le flambeau dans les meilleurs délais. Reste à savoir dans ces tractations quel instinct serait le plus fort, celui d’une avarice « jusqu’au boutiste » qui impliquerait des dommages collatéraux pour les Aficionados, ou la recherche de l’intérêt  général , en particulier celui des aficionados,  impliquant de trouver une solution rapide, efficace,  garantissant la pérénité de la temporada.

Bien évidement tout ceci n’est que fiction et seuls les faits réels ont un intérêt.  Pour revenir à la réalité, l’organisation des corridas d’été, les moins rentables pour une Empresa, devrait donner des signes sur les orientations qui seront prises par chacun avant que ne soit nécessaire l’organisation coûteuse de la Féria d’Automne dont il a été annoncé qu’elle comporterait dix spectacles tauromachiques.

René Philippe Arneodau

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