Mexico 29/01/2017 Maturité et entrega de Castella-2 oreilles.


Le lot de Los Encinos, bien que de bon trapio, a manqué de caste et de force. Seul Sebastien Castella a su convertir la médiocrité en triomphe à base d’une maturité notable et d’une décontraction inhabituelle chez lui. Sa performance du jour, comme celle d’il y a un an ici même, a fait montre de conditions qui devraient permettre au Français d’envisager une belle temporada. Les tendidos de la Mexico ont enregistré une de leurs meilleures entrées de la temporada.

Le Rejoneador Jorge Hernandez Gárate a lancé la corrida avec un toro de « El Vergel » mobile et agressif.

Le premier adversaire de Sebastien Castella est haut et lourd. Sa charge poussive est canalisée par la cape du Français dans des véroniques lentes et une demie avec un minimum de mouvement. Une monopique prise avec un entrain mesuré précède un quite de Castella harmonieux et parfaitement rythmé par véroniques et demie supérieures à celles de l’entame. Le début de faena est exécuté avec quiétude et domination par estatuarios, pase del desprecio et trincherillas. La suite est décousue sur la corne droite dans un premier temps mais allant a más. C’est à gauche que les meilleurs muletazos sont dessinés accompagnés de olés spontanés. Malgré une charge profonde sur cette corne Castella choisit de poursuivre sur les deux cornes alternant la bagarre à droite et la douceur à gauche où le toro exige qu’il se croise. Le public fête l’effort même si le trasteo fut décousu. Entière en arrière et de coté avec avis et descabello. Palmas au toro et salut au tiers.
Le quatrième au pelage varié embiste avec brusquerie dans la cape de Castella. Il passe rapidement de la monopique au quite du maestro par chicuelinas et revolera dans un style bagarreur. Brindis au public. Castella s’impose dans les premiers muletazos ce qui conditionne la suite de la faena. À droite, il canalise une embestida médiocre avec temple et dominio. Un cambio de mano interminable fait rugir les tendidos. Le toro ne confirme cependant pas à gauche et renvoie son matador sur la corne opposée où il distille à nouveau un cambio de mano apprécié. Pour remporter la partie le Français s’arrime avec détermination, métier et assurance alors que le toro va a menos. Manoletinas finales. Entière trasera. 2 oreilles avec pétition erronée du public pour le toro qui obtient cependant l’arrastre lent.

Le second bien présenté au faciès anovillado obéit à la cape dominatrice de Octavio García « El Payo ». Le manque de force du bicho explique l’unique picotazo. Brindis au public. Le Mexicain essaye de faire de la faiblesse un critère de douceur dans les muletazos. L’ensemble reste soso et le public froid jusqu’à ce que quelques naturelles fassent illusion. La faena dure sans motif. Un pinchazo, une demie lame et silence.
Le 5ème permet à « El Payo » d’exécuter des véroniques en avançant avec demie au ralenti. Le toro pousse sous une carioca protestée. Brindis au public. Les premiers muletazos sont donnés avec confiance et aplomb. Puis le désordre s’installe sur les deux cornes. Le toro est tardo, « El Payo » se laisse toucher la muleta et la charge demeure courte. Quelques embestidas plus longues font penser que le matador aurait pu en tirer meilleur parti. La faena traine en longueur. Pinchazo avant entière caída, tendida et atravesada.

Le premier adversaire de Andrés Roca Rey est trapu et court. Les capotazos sont méfiants d’abord, pieds joints ensuite par delantales. Un picotazo obtient l’assentiment du public. Quite de Roca Rey par chicuelinas enchainées à des tafalleras de dos, le tout terminé par larga. Brindis au public. Le matador a du mal à trouver ses marques en début de faena face à une charge retenue et irrégulière. Le Péruvien s’arrime brièvement et arrache des muletazos. Une entière dans la croix d’effet rapide déclenche une pétition partielle pour une oreille accordée avec des protestions. Sifflets au toro.
Roca Rey clôt les débats en toréant de cape avec plus d’énergie que de domination, arrachant des chicuelinas serrées. Le bicho titube après le puyazo. Quite du matador par tafalleras, gaonera et caleserina. La molesse des premières charges n’augure rien de bon. Le toro roule au sol dans les derechazos. La suite n’a plus de sens malgré l’insistance de Roca Rey. Ce dernier demande le toro de Regalo que lui accorde le président. Demi lame et descabellos.
Le toro sobrero de Los Encinos offert par le torero est massif. Il se dégonfle dès les premiers capotazos. Le toro se met sur la réserve. La pique n’arrange rien. Le brindis au public est étonnant. Roca Rey se joue la peau au centre par pendulos millimétrés. Décidé il impose des derechazos face au calamocheo de l’animal. Plusieurs séries témoignent de la volonté du torero qui arrache ce qu’il peut au bicho dans un style brouillon à cause des circonstances. Deux pinchazos avant une entière caida et tendida. Avis, et silence.

René Philippe Arneodau.

 

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