SEVILLE – 29/09/2013 Juan Pedro ni brave ni noble.

Le lot de Juan Pedro Domecq et Parladé, ce qui est la même chose, a détruit tous les espoirs des aficionados qui avaient couvert en totalité les tendidos de la Maestranza, venant parfois de loin.  Ce lot pas si mal présenté pour Séville, avec quelques têtes d’adolescents, n’a pas été manso, mais pire,  sans désir de combattre.  L’antithèse du toro brave.  Les plus optimistes parleront de mala suerte, les autres d’alchimie néfaste où bravoure et noblesse tendent à s’annuler.

Morante n’a pu que dessiner quelques véroniques profondes et esthétiques à son premier.  Il met le toro en suerte à grande distance pour la première pique.  Le toro tarde puis va comme un bolide et tape fort contre le peto et pousse.  A ce stade tous les espoirs sont permis.  Les gradins bruissent de jubilation.  La sensation ne dure que le temps d’un soupir.  Le toro s’immobilise.  Il est nécessaire de le mettre sous le cheval pour la seconde rencontre, dans laquelle il est incapable de s’employer.  Tout un symbole.  Demi-épée défectueuse avec le bras et descabello.  Sifflets au toro.  Silence. Morante dessine trois véroniques suaves à son second et se acabo, plus rien, le toro victime du même syndrome.  Pinchazo profond et descabelloBronca au toro.

El Juli friand de cet élevage dont il a certainement inspiré l’alchimie n’est pas mieux servi.  Il reçoit son premier par des delantales lents, donnés quasiment en recortes tellement le toro reste sur sa ligne, essayant ainsi de le rapprocher.  Le Juan Pedro abandonne toute velléité sous la pique.  Julipie en arrière et atravesada.  Sifflets au toro et Silence.  Juli pare son second par véroniques marquant fortement la sortie et toréant avec le vuelo.  Le toro ne dure pas plus.  Le seul intérêt fut de voir el Juli, à ses deux toros , devoir toréer en se croisant et jambe de sortie en avant, c’est-à-dire en toréant classique, pour tenter de déclencher les charges.  Cela faisait longtemps.  Julipie en arrière et de coté. DescabelloBronca au toro.

Talavante voit son premier remplacé par un autre JPD.  Il dessine deux véroniques et trois demies avec lenteur.  Il met en suerte au cheval par une revolera de face.  Le bicho gratte le sol avant de s’élancer aux deux piques.  Il s’emploi aux deux rencontres mais n’est que peu châtié.  Talavante est le seul à déclencher la musique en fin de faena après avoir réussi à passer son opposant dans de doux muletazos  droitiers sans brusquer l’opposant.  A gauche le toro est brusque et la muleta est accrochée.  Talavante finit en restant hors la trajectoire, ouvrant la porte pour une dernière série à droite terminée par changement de main.  Entière en entrant droit, résultant en arrière et desprendida.  Pétition, Palmas et salut.  Le dernier de la course est reçu par véroniques main de sortie poussant la cape, chicuelinas et demie.  Le toro donne des signes de faiblesse à la pique et le public proteste.  Morante s’avance pour donner un quite et dessine une demie splendide mais isolée qui sème la perplexité sur les tendidos.  Malgré les signes décourageants, Talavante brinde au public.  La faena est  brouillonne, courte  et sans intensité.  Entière en entrant droit.  Sifflets au toro. Silence.

Triste épilogue d’une San Miguel qui promettait et qui a terriblement déçu.  La cause et la solution se trouvent au campo.  René Philippe Arneodau.

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