Bilbao 22 Août 2023 – 3ème de Feria – Une oreille pour Miguel Ángel Perera et un toro vibrant de Fuente Ymbro

Le lot de Fuente Ymbro fort bien présenté dans l’ensemble, n’avait cependant pas le relief qui a fait la réputation de Bilbao par le passé. Tous arboraient les bolitas devenues choses commune, y compris à Las Ventas de Madrid.  Juan Leal venait en remplacement de Daniel Luque blessé.

Le toro de la course fut, pour l’aficionado, le quatrième qui mit Miguel Ángel Perera à l’épreuve. Sa fougue n’admettait pas un placement approximatif ou un fuera de cacho et son matador sut relever le défis, échouant cependant à l’épée.

Miguel Ángel Perera n’est pas inspiré par son premier qu’il se limite à bregar à la cape.  Le toro est piqué avec modération.  Au second tiers Curro Javier salet et le bicho charge par le bas dans les capotazos.  L’entame de faena à droite est rythmée et fluide.    Les deux séries suivantes sont construites autour d’un placement classique avec des derechazos profonds.  À gauche, il en va de même avec toutefois moins de lié, malgré quelques naturelles d’excellent caché.  La suite à droite est un exercice en redondo autour d’un axe hors trajectoire.  Perera enroule avec facilité, mais peu de profondeur, des passes droitières qui plaisent au public clairsemé.  Quelques manoletinas parachèvent le travail. Espadazo légèrement desprendido. Oreille et applaudissements au toro.

Le second de Perera accroche par trois fois la cape du matador sans même la rayer.  Il subit le tercio de varas puis au second tiers conserve de l’allant et dans l’effort se blesse à la patte avant gauche.  Brindis au public.  Les premières charges dans la muleta sont vives.  Perera les canalise avec fermeté, main basse, en plusieurs séries droitières.  Le toro oblige le torero à ne pas opter pour le fuera de cacho.  Perera s’impose à gauche également, en tenant son terrain, même lorsque l’animal semble devenir tardo. Sa domination lui permet de terminer avec une série en redondo, cette fois en position marginale comme il en a le secret.  Ce final n’est pas du calibre des muletazos antérieurs.  Un metisaca dans le flanc enlève à Perera tout espoir de triomphe complet, d’autant plus qu’il évite une seconde entrée à l’épée préférant attendre la mort de l’adversaire.  Avis. Palmas au toro.  Salut. Il eut été intéressant de voir ce toro sans sa blessure.

Juan Leal reçoit son premier toro avec précaution face au temps morts imposés par le bicho  entre les capotazos .  Piqué avec mesure le toro ne brille pas dans l’épreuve.  Quite brouillon par chicuelina et tafalleras de Leo Valadez.  Leal réplique par saltilleras et revoleraBrindis au public.  À genoux au centre, Leal cite pour un cambio dans le dos suivi d’une série droitière valeureuse.  Debout, les derechazos s’enchaînent en deux séries aux techniques variées parfois en place, parfois décroisé.  C’est de la même manière que les séries gauchères se construisent.  La suite tremendista porte sur les gradins y compris un passage à genoux qui met en exergue la noblesse de l’animal.  Pinchazo en sautant comme il le fait habituellement et entière atravesada. Avis.  Ovation au toro.  Salut.
À son second adversaire, Leal est mis sur la défensive par les retours croisés ou vifs de l’opposant face à la cape.  Le tiers de piques est marqué par une certaine fébrilité du Fuente Ymbro.  Quite par gaoneras de Leo Valadez.  Aux banderilles Marco Leal brille et salue.  Brindis au public.  Les estatuarios de début de trasteo, au centre, se terminent par des genuflexions du toro lors des remates.  Le travail droitier est emprunté et poussif.  Le calamocheo ocasionnel du bicho n’aide pas.  Sur la corne gauche Leal s’applique mais ne parvient pas à lier.  La fin de faena laborieuse déclenche quelques sifflets.  Plusieurs pinchazos précèdent un dernier profond en arrière et de côté suivi de plusieurs descabellos.  Silence.

Leo Valadez est débordé par son premier à la cape.  L’animal montre des signes de faiblesse précoces qui l’empêchent de s’employer sous le fer.  Second tiers à charge de la cuadrillaBrindis au public.  Le tanteo confirme les limites du toro.  Ce dernier tire des derrotes sur les deux cornes.  Le Mexicain a du mal à développer des séries dans ces conditions.  Quelques naturelles isolées mettent l’eau à la bouche dans un ensemble brusque et déconstruit.  Pinchazo et entière trasera, caida.  Quelques sifflets au toro et silence.

Face au sixième, Valadez dessine le meilleur toreo de cape du jour avec des véroniques « templées » en terminant par larga.  L’animal donne des coups de tête sous le fer puis attaque fort au second passage.  Quite de Valadez par zapopinas et demi-véronique.  Le toro a des charges profondes dans les capes au second tiers.  Brindis personnel.  Le trasteo démarre par doblones en ligne, main basse.  Le toro semble aller a menos dans les derechazos.  Valadez cite de loin pour profiter de l’inertie du bicho car ce dernier sautille lorsque cité de près.  Le Mexicain insiste avec des résultats mitigés alors que le toro va a más.  A gauche Valadez n’obtient guère de résultats, hésitant quant à la position à adopter.  Le toro est quasiment arrêté lors de la dernière tentative à droite.  Entière habile et caída. Applaudissements  au toro.  Silence.

René Arneodau

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