Bilbao 27 août 2023 – 8ème et dernière de Feria – Une oreille pour la détermination et le courage de Damián Castaño.

La ganaderia de Dolores Aguirre a proposé une corrida lourde et compliquée face à un quart d’entrée concentré dans la partie couverte des tendidos en ce jour de pluie.  Il s’agit de la première et seule corrida dont je me risquerais à dire qu’elle était en pointe.  Le sable des arènes était en mauvais état dès avant le début de la corrida, sans qu’il n’y ait aucun effort des areneros pour l’améliorer. Domingo López Chaves salué sous les applaudissements pour sa despedida des arènes de Bilbao.

Antonio Ferrera reçoit son premier avec précautions, cape à bout de bras, sur un sol détrempé et glissant.  Le toro s’emploie sous une longue pique delantera puis une seconde trasera.  Ángel Otero et Alberto Carrero saluent au second tiers.  Brindis à López Chaves.  Le toro est revoltoso dans le tanteo de début de faena et ne termine aucune passe avec entrega.  Ferrera se limite a un macheteo y change d’épée.  3/4 de lame portée à bout de bras.  Descabello.  Sifflets au toro.  Légère protestation contre le torero de la part de ceux qui n’ont pas saisi la difficulté du bicho.
Le second de Ferrera le motive à la cape sur la corne droite pour une véronique et une demie.  Nous voyons le premier toro de la feria qui pousse réellement sous le fer et qui renverse la cavalerie.  Il recharge de loin et cette fois avec moins de verve. Joao Ferreira et Alberto Carrero saluent pour leur prestation au second tiers. Brindis au public.  Le tanteo d’Antonio Ferrera a des airs de macheteo.  Le travail droitier sous la pluie est précautionneux alors que le ruedo devient une piscine.  Le torero abrége face aux carences de l’animal.  Entière en place.  Palmas au toro.  Silence.

Domingo López Chaves après un bref passage de cape infructueux, mène le Dolores Aguirre au centre. En bon chef de lidia Ferrera participe à la récupération d’une mise en suerte problématique.  Le toro combat sans classe sous une pique défectueuse.  La seconde pique est assortie de la cariocaBrindis téméraire au public. Restant al hilo, le matador profite des allées et venues du bicho avec entrega.  Musique après deux séries droitières. Ensuite le toro raccourcit  sa charge et oblige le torero à avancer entre les passes.  À gauche, l’animal ne permet rien.  La fin de faena est une bagarre pour arracher quelques muletazos.  Pinchazo et 3/4 d’épée desprendida et perpendiculaire.  Applaudissements et salut.
Alors que le ruedo est inondé sort le cinqième.  Le long travail de cape ne donne aucun résultat artistique.  Le toro pousse brièvement lors de la première pique dont il sort seul.  Il subit longuement la seconde pique donnée en carioca. Les bonnes intentions du torero se heurtent à la condition du toro qui l’oblige à garder ses distances. Celui-ci est douteux et irrégulier. Le trasteo sur les deux cornes est méthodique et distant.  Un metisaca en prenant le large est suivi de pinchazo et bajonazo. Applaudissements au toro à l’arrastre et salut de López Chaves.

Damián Castaño reçoit son premier opposant sans véritablement donner sa chance à une embestida qui paraît compatible avec le toreo de cape.  Le toro pousse sous une première pique en place.  La seconde est courante.  Brindis a López Chaves.  C’est le toro qui décide où  doit débuter la faena. La première série droitière est dessinée avec entrain en résistant aux regards du toro entre les passes.  Les deux suivantes démontrent une certaine domination du torero avec  des touches d’élégance et de relâchement dans les remates.  Le Dolores Aguirre est mobile.  Castaño poursuit sur la même corne en allant vers la querencia et en perdant progressivement la maîtrise de la situation.  Sans avoir toréé à gauche, sauf dans les remates, le torero entre a matar pour plusieurs pinchazos et descabellos au cours desquels il subit une voltereta et est emmené à l’infirmerie. Ferrera se charge de la fin de lidiaPalmas au toro.
Revenu de l’infirmerie, Damian Castaño se charge de recevoir le dernier exemplaire de la Semana Grande de Bilbao.  Le toro, comme ses congénères, doute avant de répondre aux sollicitations.  Castaño effectue une brega adaptée aux circonstances.  Le toro pousse sous une pique mal portée, en arrière et de côté.  A la seconde, mieux placée, le toro baisse de ton. Coiffé de la montera (comme le faisait son frère Javier Castaño – NDLR), le matador entame la faena par des muletazos appuyés et engagés.  Rapidement le toro le met sur la défensive sur les deux cornes.  Le torero se regroupe et avec la voix impose des droitières esthétiques et dominatrices, il s’impose ensuite à gauche par naturelles aidées.  Une courte faena, imparfaite mais volontaire, est conclue par une estocade entière, contraire et légèrement atravesada.  Oreille.

René Arneodau

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