Villaseca de la Sagra (Toledo) – 7 septembre 2023 – Importante novillada de Montealto et sortie a hombros de Jorge Molina et García Pulido.

Les aficionados connaissent de réputation le cycle de novilladas qu’organise chaque année la municipalité  de Villaseca de la Sagra de la Province de Tolède pour ses fêtes de Nuestra Señora de las Angustias. Généralement, ce sont des novilladas piquées où sont presentés des produits d’élevages de renom et garanties en mettant en jeu le Prix de l’Alfarero de Oro pour des novilleros en quête d’un succès de référence pour leur jeune et future carrière. En ce jour, des novillos de Montealto étaient opposés aux novilleros Jorge Molina, déjà lauréat en 2022, Guillermo García Pulido, finaliste et vainqueur du II Circuito de Novilladas de Madrid en 2022 et Tristán Barroso qui débuta en novillada piquée à Olivenza le 4 mars dernier, coupant trois oreilles. Les novillos de Montealto furent tous applaudis à leur sortie du toril par leur présence et hechuras, de vrais toros (les 2ème et 3ème avaient été sobreros de novilladas à Las Ventas cette saison ) avec des comportements variables à la pique, avec mention toutefois pour les 1er, 5éme et 6ème pour leurs spectaculaires charges, force et fixité dans le peto.  C’est aux 4ème et 5éme que le ganadero Agustín Montes recevait les félicitations des aficionados qui l’entouraient sur les gradins, car à la muleta ces deux exmplaires montraienr des qualités de charges, “humiliées”, néanmoins courtes, qui soulevaient les olés du public enthousiasmé. L’émotion était grande et le ganadero y allait de quelques larmes, ému au premier chef, lors de la vuelta al ruedo de “Limonero” nº 13, castaño, bocidorado, né en 11/19. Auquel García Pulido coupa deux oreilles. Le point négatif de ce lot est que certains montealtos tendaient à aller vers le toril… Au terme de cette intéressante novillada, Tristan Barroso, le moins bien servi ne pouvait accompagner ses deux compagnons de cartel qui partaient a hombros, tous deux postulant pour le titre.

                    

Jorge Molina ne pouvait rien faire avec le premier car celui-ci, qui avait donné de grands espoirs à sa sortie, avait été fortement et inutilement châtié, poussant et restant longtemps sous la pique unique, assortie de la carioca. Sifflets au picador mais le mal était fait. Sans charge,  vidé, deux vueltas de campana n’arrangeaient rien, le novillo arrivait à la muleta, arrêté. Deux pinchazos et un descabello. Le 4ème, cornes large ouvertes, d’imposant trapío, ne montrait rien à la cape et recevait deux piques soutenues. La tête relevée, il compliquait le tercio de banderilles. Il arrivait à la faena en se freinant sur la droite bien que par la suite c’est sur cette corne que se déroulait la plupart des séries de derechazos. La muleta en bas jusqu’en fin de passage, la faena s’achevait par des passes toujours de la droite, une à une, de meilleur tracé avec en prime la dernière série sans l’ayuda… Les naturelles furent plus courtes et limitées. Une estocade un peu arrière était toutefois concluante et valait une forte pétition d’oreille, les deux finalement accordées.

Guillermo García Pulido recevait le 2ème – un tío –  sans élan ou codicia, par des véroniques dont il sortait la tête relevée. Sans s’employer sous la première pique, il sortait suelto de la deuxième et semait la panique dans le rond lors du tercio de banderilles (accrochage d’Ismael González…) cornes en l’air! La faena débutait par des doblones pour faire baisser la tête de ce “drôle de client” et corriger, un bien grand mot, le derrote final. Des demi-passes de la droite, le novillo entrait bien mais terminait mal et, de plus, il montrait des signes de rajarse… Ensuite, rien de bien positif conduisait à la mise à mort par une estocade tendida, très en arrière… et basse. Nouvelle panique des peones pour réduire l’animal contre les planches. Le 5ème, un autre novillo imposant, poussait bien des reins, tête fixe dans le peto, déplaçant la cavalerie, sous une pique unique. Le tercio de banderilles s’avérait erratique, novillo statique ou course mesurée. Ce n’était pas très de bon augure malgré le brindis au public. Mais tout changeait dès les premières charges dans la muleta, des embestidas les meilleures jusqu’alors. Le novillo ne s’”ouvrait” pas et les derechazos étaient plutôt en redondo bien liés. Peu de chose sur la gauche, sauf deux passes circulaires inversées, donc sur la corne gauche, coinfirmaient toute la qualité, la classe du novillo et aussi le talent du torero dans ce registre. Les naturelles de la droite sans l’ayuda étaent suivies d’un enchaînement de passes alternées de la droite et la gauche, changement de main dans le dos, pour terminer en luquecinas. L’estocade finale roulait le bon et noble novillo. Les deux oreilles étaient accordées ainsi que la vuelta al ruedo à “Limonero”

Tristan Barroso est ce jeune torero de l’école taurine de Badajoz, né à Madrid et d’ascendance maternelle française, de Mont de Marsan, qui séduit par son visage enfantin, sa fougue et entrain devant les novillos (il en est à sa première année avec picadors) et aussi son talent à la cape, muleta et épée. Malgré toutes ces qualités, il ne put les déployer que par instants, unies à une bravoure insolente. Il accueillait à porta gaiola le 6ème par des chicuelinas – peu habituel – et se lançait à la faena de muleta dans un tanteo, varié et élégant auquel le novillo répondait à merveille. Avant cela avait eu lieu un grand tercio de piques, le novillo chargeant avec violence, poussant le cheval contre les tablas et provoquant une chute monumentale. La seconde pique fut aussi mouvementée, soutenue, le cheval maintenu par un vaillant monosabio. Le cite à distance profitait d’un bon élan pour des derechazos vibrants mais peu à peu cela se gâtait, le novillo, la tête en l’air en fins de passes tendait à s’arrêter. Tristan se croisait pour forcer la charge mais rien n’y faisait. Une bonne estocade, desprendida, était suivie de descabellos quand sonnait un avis. À son premier, après de bonnes véroniques dans lesquelles le novillo s’employait, il devait s’accomoder d’un comportement changeant après un tercio de varas animé. En effet, le novillo sortait suelto à chaque rencontre avec le cheval jusqu’à ce que picador décidât d’aller presque au centre du ruedo pour enfin placer la puya… sous les protestations du public et sifflets au le picador. A la suite de quoi, le novillo, emplazado, la suerte de banderilles résultait bien difficile. Seul Juan Cantora, habile, en clouait une paire. Après cela, la faena se terminait le novillo, rajado, dans le terrain du toril. Avant, il avait montré des velleités de charges mettant la tête dans la muleta pour la relever ensuite en hachazo. Une estocade, un peu tombée, en arrière et une infinité de descabellos avec hachazo.

Jorge Molina: silence; deus oreilles. García Pulido: silence; deux oreilles. Tristan Barroso: un avis et silence aux deux. Des cuadrillas, seul le picador Javier González, de la cuadrilla de Tristan Barroso, recevait l’ovation du public au 6ème. Trois-quarts d’entrées où l’on notait la presence d’aficionados français et madrilènes venus en voisins.

Georges Marcillac

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