Madrid 01 Juin 2023 – 20ème de Feria – Daniel Luque et Alejandro Talavante protagonisent les meilleurs moments d’une triste corrida madrilène.

Malgré le mauvais temps les tendidos se sont remplis.  Alcurrucén a envoyé un lot disparate de présentation indigne de la plaza. De comportement, le lot a laissé à désirer. Le public de Las Ventas, aux critères changeants, se réjouit du bon et du reste aussi.

Diego Urdiales reçoit son premier par des lances prudents.   Le bicho, aux allures bovines, humilie dans la cape avec une charge irrégulière.  Au cheval, il fait sonner l’ étrier.  La seconde pique est assortie d’une carioca qui cache un déficit de bravoure. Alejandro Talavante réalise un quite engagé par chicuelinas accélérées avec remate en larga. Brindis au public.  Le tanteo montre que le toro ne respecte rien par le haut.  Urdiales baisse la main à droite mais le bicho trébuche.  Plusieurs tentatives confirment la faiblesse et la sosería de la charge.  À gauche, le même défaut empêche de lier les naturelles dont deux ont pourtant mis l’eau à la bouche. La charge est devenue insipide et les dernières droitières finissent par faire rouler au sol le bicho.  Sonne un avis lorsqu’ Urdiales s’apprête à porter une entière a toro parado.  Silence.

Le quatrième est un burraco bas et massif qu’Urdiales accuse d’avoir un problème de vue après s’être fait arracher la cape.  La charge est violente et le bicho combat tête relevée aux piques.  Il sort promptement du second puyazo.  Urdiales tente de le ramener au cheval mais le toro évite l’affrontement tant en querencia, qu’en contre-querencia.  L’opération traîne en longueur pour finalement un très bref puyazito.  Dans les capes présentées par le bas, le toro « humilit ».  Sa mansedumbre affleure au second tiers.  Faena entamée, Urdiales est inquiet et son expression corporelle le transmet. Il se confie en deux derechazos dans lesquels le bicho répond et respecte le vuelo.  L’accouplement éphémère prend fin sans avoir testé la corne gauche.  Entière habile.  Sifflets au toro et silence.

La charge courte et rebrincada du premier d’Alejandro Talavante l’oblige à bregar.  Le toro subit plus qu’il ne pousse sous le fer en deux passages.  Son comportement au second tiers est irrégulier.  Le début de faena du matador, élégant en marchant,  donne espoir. Al hilo sur la corne gauche, Talavante se fait avertir.  Le toro est tardo et Talavante s’impatiente et abrège à droite.  Pinchazos et quasi entière défectueuse portée à bout de bras, suivie de descabello, mettent fin au combat.  Silence.

Le cinquième est protesté pour sa condition estrecho de sienes.  Il est en effet très corniapretado.  L’animal évite longuement les capes puis met la tête avec buen son dans celle de Talavante. Au cheval, la mansedumbre du toro le fait « rompre » en plein combat.  Brindis au public . A genoux au centre, sous la pluie, Talavante fait tourner le toro autour de lui avec une totale tranquilité et relachement. La charge va rapidement a menos et les muletazos perdent en intensité.  A gauche le trasteo reprend du rythme et en proximité le matador arrive à lier quelques muletazos sur les 2 cornes.  Un peu d’aguante arrache des olés.  Des manoletinas avortées laissent place à un final gaucher esthétique et profond. Épée tendida en entrant droit. Avis et descabello. Palmas et salut.

Le premier de Daniel Luque est protesté.  Insipide à la cape, le toro pousse brièvement sous la pique et ne se fait pas prier pour « rompre ». Il arrête instantanément le combat à la seconde pique.  Iván García salue au second tiers.  Brindis au public. Luque, après un bref tanteo par le haut, alterne derechazos sur jambe fléchie puis un genou en terre et enfin debout en conduisant avec fermeté la charge.  La série suivante est marquée par la baisse de régime du bicho.  Elle perd en qualité technique mais plaît néanmoins au conclave.  La série suivante, classique d’abord, finit par un passage marginal et enroulé.  À gauche, la muleta est accrochée. Le toro est tardo et le matador torée avec insistance et fermeté. Des luquesinas forcées font rugir les tendidos comme s’ils n’avaient jamais rien vu de pareil auparavant alors que le toreo fondamental a été mis de côté.  3/4 d’épée, portée avec précaution,  est desprendida et atravesada.  Avis.  Descabello. Pétition non majoritaire et salut sous l’ovation.

Le dernier d’Alcurrucén est protesté. Luque ne produit rien à la cape. Le bicho est manso au cheval et son matador demande le changement dès après la première rencontre. Lors de la seconde pique le toro se défend par cabeceo et sort de sa propre initiative.  Luque débute son trasteo par tanteo genou au sol et par le haut.  Sur la corne gauche, le toro n’offre qu’une demi-charge sortant tête relevée. Le matador fait l’effort en plusieurs séries. Les muletazos vont a más sur les deux cornes dans un effort notable qui se prolonge ensuite avec excès.  Espadazo. Avis. Petition et vuelta al ruedo.

René Arneodau

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