Séville 29 septembre 2023 – 1ère de la San Miguel – Morante de la Puebla déclare qu’il met un terme à sa temporada.  Une oreille pour Pablo Aguado d’une décevante corrida de García et Olga Jiménez.

Au terme du paseillo, Morante de la Puebla et ses compagnons de cartel, José María Manzanares et Pablo Aguado, sont honorés d’une ovation par la Maestranza.
Les toros de García et Olga Jiménez ont déçu tant par la présentation dans l’ensemble, que par le manque de force et de caste.  Seul Pablo Aguado a pu tirer son épingle du jeu dans un trasteo subtil face à un exemplaire sans relief.

Le  premier de Morante de la Puebla est d’allure et de trapío plutôt limités. Il va et vient dans la cape volontaire et suave du maestro, avec une charge faiblarde. Dans un second passage, Morante plante les pieds et fait jouer son temple et son art sous les olés , terminant par deux demi-véroniques « de cartel ».  Il laisse piquer son opposant au cheval de réserve où le mansito s’est dirigé.  Le quite par chicuelinas est enchainé à des delantales en marchant pour remettre en suerte au cheval.  Le toro manque d’engagement et sa faiblesse est notoire.  Il pousse néanmoins, tête relevée, sous une seconde pique.  La faena démarre, entre autre, par ayudados por alto et trincherilla.  Les premiers derechazos vont a más, interrompus par un écart dangereux du bicho.  Lorsque Morante prend la gauche, le toro est éteint.  La suite est sans intérêt.  Pinchazo. Silence.

Le second de Morante, bien qu’ayant du volume, est cornicorto et corniapretado.  Le toro sautille dans les lances de Morante qui, peu à peu, parvient à le faire charger avec rythme dans un long passage par véroniques.  Le toro pousse tête haute, et a menos, sous une longue première pique.  Il s’emploie dans une seconde. Morante démarre son trasteo à droite par des derechazos suaves.  Le toro tire des derrotes sporadiques et dangereux.  Malgré des charges incertaines, le matador tente de construire une faena alors qu’il avait pris l’épée de verdad dès l’entame.  L’effort sur les deux cornes ne paye pas.  Il est manifeste que Morante a été mal servi par le sorteoPinchazo et entière trasera.  Silence.

José María Manzanares est opposé à un premier adversaire terciado, mais bien armé.  Ce dernier charge sans conviction dans un capoteo incertain.  Les deux piques sont prises en désordre et sans mettre à l’épreuve le quadrupède.  Au second tiers le toro prend du poil de la bête.  Il galope dans les doblones, a más, de Manzanares.  Dans son style personnel, avec des toques vers l’extérieur, le maestro enroule à droite en plusieurs séries liées et superficielles. La musique joue.  À gauche, le toro confirme son origine probable Garcigrande et charge sans répit.  La suite droitière ne fait que confirmer le moteur du toro et la marginalité du torero.  Pinchazo et entière tendida en entrant à toute vitesse.  Applaudissements au toro et salut de Manzanares qui a perdu l’opportunité de triompher.

Le cinquième est un bel exemplaire de Séville reçu par des véroniques efficaces de JMM. Le toro cherche le côté contraire du cheval lors de la première rencontre puis renverse la monture en chargeant le poitrail à la seconde.  Un troisième passage confirme le peu de combativité du toro et la prestation médiocre du picador.  La faena débute par des derechazos de prise de contact.   La série suivante est dans le style maison, facile et peu profonde.  Les naturelles annoncent une baisse de régime de l’opposant.  Manzanares revient sur la corne droite pour un trasteo mou, comme l’est la charge du toro.  Entière trasera et desprendida.  Silence.

Le premier de Pablo Aguado est montado et corniapretado.  Il est reçu par véroniques rythmées et profondes comme l’est le quite par chicuelinas, lentes et toréées.  Face au cheval, les deux passages sont sans relief.  Le Sévillan tente un autre quite final par des véroniques irrégulières en qualité.  La faena démarre par des muletazos d’une douceur rare en guidant une charge obéissante. Splendides les passes de trinchera, un changement de main par devant d’une rare précision et grâce. Du grand art. Les droitières baissent d’intensité d’abord, puis reprennent en douceur alors que la charge s’éteint.  Le toreo gaucher est réalisé avec les vuelos mais l’intensité est absente compte tenu de la charge.  Un long passage de préparation, varié et disparate, précède une épée en arrière et contraire. Oreille.
Le dernier exemplaire d’Olga Jiménez a plus de tête que de volume.  La tentative de capoteo est interrompue par un accrochage de cape et terminé par une vuelta de campana incomplète mais nocive du bicho.  Celui-ci est faible et cette faiblesse se confirme lors des deux passages au cheval.  Le public proteste.  Difficile d’imaginer un trasteo significatif dans ces conditions.  Pablo Aguado fait l’effort dans le silence et la quasi indifférence du public.  Entière en passant au large. Silence.

Nous publions après avoir appris que Morante de la Puebla arrêtait sa temporada en raison d’une blessure à sa main droite – rupture du ligament scapholunaire – et d’assurer sa guérison dans l’expectative d’une possible intervention chirurgicale.

René Arneodau

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