La loi Caron, passera ou passera pas?

Dans deux jours, jeudi 24 novembre, sera débattue la loi nº 329 de la législature proposée par le député Aymeric Caron (LFI) visant à abolir la corrida (voir mon article du 24 septembre). Ce député est par ailleurs le président d’un parti, la REV: Révolution Ecologique pour le Vivant, affilié à LFI (La France Insoumise).  On pourrait évidemment gloser sur le titre de ce nouveau parti et même ironiser sur son acronyme. Mais cette proposition de loi est loin de faire REVer. Elle suscite au contraire un cauchemar, un futur où serait non seulement abolie la corrida de toros mais qui bouleverserait en conséquence la société humaine et la nature. Tel est le sens du rêve antispéciste du député Caron  puisque sa doctrine plaide pour l’égalité des humains et animaux non-humains, ces derniers bénéficiaires  de l’évolution animale  du philosophe  australien Peter Singer et qui seraient redevables de droits au même titre que les humains.

Depuis son dépôt sur le bureau de l’Asssemblée Nationale, le 20 septembre dernier, cette proposition de loi a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Innombrables ont été, jusqu’á ce jour, les écrits, les déclarations des partisans de la loi et de ses opposants. Les médias se sont brusquement intéressés au sujet controversé de la corrida, habituellement occulté, trouvant dans l’annonce de cette loi un filon s’appuyant sur la célébrité de son animateur, Aymeric Caron, journaliste-chroniqueur polémiste, pugnace et parfois agressif dans ses interventions du talk-show  “On n’est pas couché…” durant trois saisons. Les réseaux sociaux n’étaient pas en reste, supports anonymes des anti’s déversant leurs attaques, incongrues et injurieuses. Les défenseurs jouaient “sur un autre terrain”, avec à leur tête André Viard, le président de l’ONCT (Observatoire National des Cultures Taurines). Il convenait d’intervenir plus posément, argumentant et expliquant ce qu’est la corrida, ce qu’elle représente pour les aficionados, et surtout rappelant la base culturelle et juridique sur laquelle repose l’existence et la pratique des tauromachies en France.

Puisque cette loi doit être votée dans le cadre de la niche parlementaire du groupe LFI- NUPES, il est normal que le débat se soit installé sur le plan purement politique, où les partis en lice, nombreux en cette législature, s’affrontent sur le seul et réciproque príncipe d’opposition. Plus sérieusement, les uns s’appuient sur le rejet de la corrida, spectacle “barbare et immoral”, les autres lui reconnaissent le maintient de traditions culturelles qui identifient des communautés (celles des régions de la Nouvelle Aquitaine, de l’Occitanie et de la Provence-Côte d’Azur). Les discussions internes des partis ont montré des divergences d’opinion et de sensibilité de telle sorte que la liberté de vote sera la règle pour les groupes parlementaires autres que la LFI dont les députés devraient voter en masse, le 24 novembre. Hors assemblée, ces mêmes discussions laissaient apparaître un clivage territorial sinon moral entretenu par une presse parisienne qui, sous couvert d’une information objective, donnait plus facilement la voix aux animalistes et anti-corrida.

La loi Caron qui prétend être ”un petit pas pour l’animal, un grand pas pour l’humanité”, subissait un revers le mercredi 16 novembre car elle était rejetée par la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration de la République devant laquelle  elle avait été portée pour examen. Cela n’empêchera pas le débat de la loi en séance de jeudi prochain. Néanmoins, selon l’orde établi des débats, celui de la loi d’abolition de la corrida viendra en quatrième position. Il est à supposer que le nombre d’amendements apportés aux lois précédentes et à la loi Caron soit tel que le vote ne puisse se dérouler avant l’heure limite de minuit, jeudi. Cette supposition est fondée car seul le représentant RN du Gard a présenté – à ce qu’on dit – 156 amendements aussi futiles que le changement des termes de la loi remplacés par autant de leurs synonymes ou substitués simplemente par un nouveau  mot dans l’énoncé … En fin de compte tout dépendra aussi du nombre de députés présents et disposés à voter – car le vote sera nominatif – ou, pour certains, enclins à éluder un vote embarrassant.

           

Entre-temps, samedi dernier, les représentants des régions et villes taurines, bardés de leur écharpe tricolore, des associations et clubs taurins, des professionnels et des aficionados s’étaient mobilisés et rassemblés devant les préfectures et mairies pour la défense de la corrida, des traditions et de la diversité culturelle de nos régions, contre la loi abolitionniste et liberticide du député Caron. Un manifeste était remis aux préfets et sous-préfets pour être transmis au Président de la République. Souvent bravant les intemperies, plusieurs milliers de personnes entendaient apporter leur soutien pour défendre l’Esprit du Sud, leur identité et les valeurs que représente la tauromachie, face à l’incompréhension, l’ignorance et l’intolérance des suppôts du député Aymeric Caron.

Espérons que toutes ces conditions seront réunies pour que soit repoussée cette loi et éventuellement reportée à une date indéfinie pour que triomphe notre liberté de choix et d’expression culturelle, de vivre notre passion pour la tauromachie. Vive la corrida!

Georges Marcillac

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