Málaga 14 août 2023 – Emilio de Justo, dans sa meilleure versión, triomphe à la Malagueta. Lot ordinaire de Garcigrande et Domingo Heernández.

La feria de Málaga célébrait, en ce pont du 15 août, la première des trois corridas importantes du cycle avec un cartel de toreros d’Extremadure: Miguel Ángel Perera, Emilio de Justo et Ginés Marín pour des toros salmantins des héritiers du ganadero Domingo Hernández, Justo et fer de Garcigrande et Conchita qui conserve le fer originaire. Sans avoir en main le programme de la corrida – inexistant dans cette place de première catégorie – les aficionados voyaient sortir des toros portant uniquement la devise tricolore de Domingo Hernández alors que la bicolore de Garcigrande  visiblement escamotée pour les 1er, 2ème, 5ème et 6ème. Pas très sérieux!  Un seul cinqueño, le premier, des poids de 565 kg. de moyenne pour les cinq premiers, le sixième de 611 kg. Quant au trapío et armures, le lot était relativement homogène et au “moral” on notait plus de variété: des sorties abantos et des signes de mansedumbre des deux qui correspondaient à Miguel Ángel Perera. Le 6ème terminait arrêté, sans une passe. Malgré toutes ces lacunes, la corrida ne cessait d’être intéressante pour la volonté manifeste, en professionnels, des trois matadors de ne rien laisser des rares possibilités de chacun de leurs opposants. La suerte de varas ne représentait qu’une formalité et certains toros accusaient quelque faiblesse de pattes. Curieusement, Emilio de Justo faisait le paseíllo, montera en main. Il se présentait pour la première fois comme matador à la Malagueta et en sortait triomphateur après une tarde complète et de grande qualité.

Emilio de Justo, deuxième du cartel, fixait son toro au centre de la piste par des véroniques,  meilleures sur la corne gauche, corne sur laquelle allait être basée en grande partie la faena de muleta après un bon tanteo, jolies passes de trinchera et deux séries de la droite avec un coup de corne à la cuisse – puntazo – au passage d’un derechazo. Il fallait prendre la muleta à gauche, ce qui fut fait en des naturelles qui confirmait l’excellence de la charge sur ce côté, toro “humilié” et passes  lentes, “templées” les meilleures les dernières. L’épée tombait desprendida ou pluôt caidilla, estocade de lente exécution. L’oreille était accordée. Le 5ème ne permettait absolument rien aux deux premiers tiers et on ne donnait pas cher d’une faena qui débutait poussive, toro presque arrêté, par des doblones qui se voulaient “aimables” en redondo, au tercio, pour habituer le toro à la muleta… Aussi bien à droite qu’à gauche, les passes semblaient forcées surtout sur la corne gauche, mais peu à peu,  elles prenaient plus d’emprise sur le toro, parfois violent dans ses démarrages, mais le torero était bien placé et toréait a gusto. Les naturelles finales… à droite, sans l’épée ayuda, la musique ayant cessé et dans le silence, était lancé un cante d’un aficionado! furent le sommet et la fin de cette faena largement méritoire. L’épée desprendida était d’effet presque immédiat. Le tout valait les deux oreilles.

Miguel Ángel Perera montrait tout au long de ses faenas une grande assurance malgré les charges défectueuses de ses deux toros. Le premier donnait de la corne – puntear – dans la muleta au début mais, par la suite, il “protestait” et les enganchones se multipliaient. Un pinchazo en metisaca et l’estocade basse qui suivait provoquaient l’hémorragie bucale du garcigrande. Le 4ème, par ses charges désordonnées et incertaines, compliquait en particulier le deuxième tiers où brillait néanmoins Curro Javier. Public debout pour saluer deux extraordinaires paires de banderilles. La faena,  entamée par un péndulo doublé, pieds rivés au sol, prétendait profiter des charges et de leur inertie pour des séries de passes que ne terminait pas complètement le toro. MAP devait forcer et tirer le toro dans la muleta par  bonnes naturelles. Donc, trasteo court et sérieux terminé par une estocade un peu tombée.

Ginés Marín coupait une oreille du 3ème après une faena qui, a priori, n’inspirait aucune confiance à l’aficionado mais, au contraire, semblait à la convenance du jeune matadorBrindis au public! Cetre faena, finalement, était un modèle de pour enseigner comment on “fait” un toro, sans brusquerie, sans un seul enganchón, toujours la muleta en place, même lorsque la charge du toro se réduisait, se mettant naturellement dans les cornes sur la fin sans l’ombre d’exagération ou témérité surfaite. De la technique et une estocade efficace qui déclenchait une demande d’oreille, satistaite. Le 6ème, malgré tous les efforts du torero, de changer de terrain, de mettre la muleta sous le mufle du bovidé, se réservait et se transformait en toro de “marbre” après s’être déplacé à volonté mais sans classe, au cours des deux tiers précedents. Estocade entière après deux pinchazos.

Miguel Ángel Perera: saluts; silence. Emilio de Justo: une oreille; un avis et deux oreilles, sortie a hombrosGinés Marín: une oreille; silence. Curro Javier saluait après la pose des banderilles au 4èmeAntonio Manuel Punta en faisait de même au 6éme.

Georges Marcillac

Photos Arjona pour mundotoro.com

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