Madrid 29 Marzo 2015. Fandiño – La désillusion et l’échec.

Las Ventas a été investie par l’Aficion Française. La température est idéale avec quelques nuages non menaçants. Le Matador de toros Français Jeremy Banti fait le paseillo comme second sobresaliente. Etrangement ce sont les Barreras des tendidos 1, 2 et 3 qui dépareillent le No Hay Billetes finalement affiché. Les Antis font une apparition ridicule au tendido 2 quand sonnent les clarines. Une minute de silence est gardée en mémoire des victimes du vol Germanwings. Fandiño salut sous l’ovation. Ce sera la seule en ce triste rendez-vous d’un homme avec son destin.

Parce que j’aime le toreo de Fandiño je me dois d’être sincère et écrire que Fandiño est venu à las Ventas mal préparé et trop pressé. Il n’a jamais su prendre le temps de réfléchir, d’adater, de mettre en scène les moments difficiles au point de paraitre par moment en perdition, au bord de la renonciation. Certes le ganado n’était pas propice au triomphe mais aucun n’était une alimaña. Avec de la toreria froide et de la patience, l’impression laissée aurait du être autre.

Le Partido de Resina pesant 484 kg ouvre les hostilités. Il est irréprochable de présentation et est applaudi. D’abord abanto il embiste avec faiblesse dans des capotazos sans intention. Il pousse difficilement sous la pique donnée en arrière et en carioca. La seconde est portée pour la forme et le bicho trébuche en sortie sous les protestations. Quite par navaras de Fandiño exécutées en deux temps le mouvement giratoire étant détaché de la passe. Début de faena en douceur. À droite au niveau des rayas les derechazos sont dessinés un par un. Le Partido a une tendance à calamochear. Malgré cela Fandiño l’emmène dans des passes vers l’intérieur sans douter. À gauche le toro gratte et est toujours brusque. Les muletazos manquent de lié et de temple la muleta étant accrochée. Faena courte. Pinchazo et entière atravesada haciendo guardia. Descabellos et silencio. Pitos au Partido de Resina.

L’Adolfo Martin pèse 483 kg. Il est également applaudi pour sa présentation. Il galope avec détermination et Fandiño en profite le long des planches pour donner des véroniques dominatrices surtout à droite avec demie de face splendide. Le toro s’endort sous la première pique. Placé loin le toro vient au pas pour une seconde pique dans le même style. Brindis au public de Fandiño . Muleta dans la main droite il attaque de suite au centre par des muletazos templés et centrés. Il cite à distance pour embarquer mais le bicho trébuche et interrompt de bons muletazos. La tentative à gauche est laborieuse avec un mélange d’accrochages de muleta et de manque d’entrega du toro. Les naturelles sont exécutées une par une. Il manque de moteur à la douceur du toro . La suite à droite est sosa, le bicho allant clairement a menos. Demie épée atravesada. Descabello. Palmas et pitos au toro. Silencio.

Le Cebada Gago pesant 470 kg colorado tarde à sortir. Il avance tête basse et est acucharado de cornes. Sa première embestida est mal intentionnée et ne présage rien de bien. Il est de surcroit abanto. La cape est inédite. La première pique est donnée par le cheval de réserve. Le Cebada pousse sous la seconde et est fortement piqué. Sans préliminaires Fandiño prend la gauche. Le toro plante les cornes au sol et tombe. Il y a un manque de préparation notable et même si les muletazos sont sincères il n’y a pas de lié. À droite le toro est court. Le retour à gauche laisse une impression d’impuissance. Entière trasera et atravesada au pas de course. Descabello. Silence. Pitos au toro.

Le Jose Escolar pèse 562 kg. Il est impressionnant. Le capoteo est forcé en envoyant la trajectoire vers l’extérieur. Au cheval l’Escolar pousse a menos et sort en trébuchant. Le tendido 7 demande qu’on place le toro au centre. Le piquero bouge et l’Escolar va. Les piques sont traseras. Le quite par chicuelinas est laborieux et termine a mas. Un espontaneo saute en piste et est éconduit. La cuadrilla salue. Brindis personnel. Fandiño emmène le toro aux tercios. A droite l’embestida pèse et est brusques. Puis le toro reste court et désarme le torero. Fandiño est débordé par la tête haute et les derrotes. À gauche il tente de templer la tête relevée de l’Escolar mais ne canalise pas le calamocheo. Le final à droite ne convainc personne. Demie épée. Descabello, avis et plusieurs autres descabellos. Applaudissements au toro et pitos à Fandiño.

Le quinto est le Victorino Martin pesant 568 kg qui porte le numéro 13. Il est haut avec un trapio commun. Capoteo en allant au centre. Le Victorino pousse fort sous une pique trasera. Il obtient la chute du cheval. Le toro pousse encore sous la seconde puya portée au même endroit. Le toro est changé pour blessure à la patte arrière gauche.
Le réserve est un Adolfo Martin pesant 488 kg de trapio exquis, fin et armé. Fandiño est débordé au capote puis mène le bicho au centre comme il peut. Le toro pousse avec ganas sous une pique trasera. Pour la seconde l’Adolfo va de loin et la vara termine dans les reins avant d’être rectifiée. Le toro met bien la tête dans la cape de Lara. La faena débute en bougeant le toro au lieu que cela soit la cuadrilla qui le fasse. Le torero prend la gauche et le toro le met en difficulté immédiatement. À droite Fandiño fait face sans recours aux hésitations et trébuchements du toro jusqu’à se faire désarmer. Deux pinchazos et une entière tendida. Fandiño parait éprouvé. Pitos au Toro. Silencio.

Palmas d’encouragement viennent encourager le torero avant le dernier toro. Le Palha de 525 kg attire les protestations. Il est distrait et abanto. Larga cambiada à genoux le long des planches précède des capotazos sur le passage et accrochés à gauche. Le bicho met la cuadrilla à la course et oblige Fandiño à lâcher les trastos. Au cheval le toro attaque sans classe mais avec allant et attaque avec force comme avec les engaños. Il sème le trouble et est lourdement châtié en trois rencontres. Le Palha prend rapidement querencia en tablas et Fandiño renonce dans une atmosphère de débâcle d’une grande tristesse. Pichazos et descabello.

La sortie de piste fut un moment d’une grande tristesse pour ce brave qui a du essuyer quolibets et jets de coussins. Ce genre de défi se planifie y compris dans les scénarios les plus négatifs. Fandiño n’était de toute évidence pas préparé pour cela. René Philippe Arneodau.

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