Bilbao – 22 août 2018 – Une oreille pour les adieux de Juan José Padilla.

Photo Aplausos

Juan José Padilla est reçu par un « Aurresku de Honor » avant le paseo en ce jour de despedida des arènes de Bilbao. La médiocrité d’hier a été suivie aujourd’hui par un soubresaut du cadavre.  Les produits de  Garcigrande/Domingo Hernandez ont formé un lot homogène mais pas de Bilbao.  Le reste est une succession de moments de franche déception et d’illusion festive, sans relief.

Le premier de Domingo Hernández est volumineux, musclé et armé sans pour autant être impressionnant.  Il est tardo et ne s’emploi pas face à la cape de Juan José Padilla.  Piqué en arrière par deux fois, il fait le minimum sous le peto.  Il hésite  à répondre aux cites au second tiers.  Padilla laisse à la cuadrila le soin de banderiller face à cet opposant devenu statique.  Le tiers se fait laborieux, les banderillos passant exclusivement sur la corne droite.  Brindis au public.  Le tanteo par le bas confirme la réserve du toro.  Suivent des trapazos par nécessité avant un macheteo de justification.  Entière desprendida.  Sifflets au toro.  Silence.

           

Juan José Padilla reçoit le quatrième de Garcigrande par deux largas à genoux, quelques veronicas avec petit pas en arrière et des chicuelinas pour l’effet, ce qui fonctionne parfaitement avec un public bon enfant.  Le toro subit deux piques traseras et fortement dosées.  Le second tiers à charge de la cuadrilla se déroule sans intérêt.  Brindis TV. Padilla chatie longuement le garcigrande qui exige des toques marqués particulièrement à droite.  C’est pourtant sur cette corne que le matador entame la faena en mode gestion.  Au moment où il prend la gauche le toro baisse de ton et devient tardo.  Les pirouettes du « Pirata » enchantent un public dont les critères d’exigence sont limités.  Une entière d’effet rapide oblige Matías González, le président, à accéder à la demande d’oreille du public. Applaudissements  au toro.

Le second, de Domingo Hernández, est abanto et tarde à répondre aux appels de Julián López « El Juli » qui vole quelques lances au passage, terminés par une demi-véronique.  L’animal s’emploie sans classe sous une pique défectueuse avant que « El Juli » ne dessine un quite par chicuelinas lointaines toutes sur la corne gauche.  Il ordonne une seconde pique écourtée.  Brindis au public.  « El Juli » prend la mesure d’une charge désordonnée et subit les extraños sur les deux cornes.  Le bicho s’immobilise rapidement et « El Juli » prend l’épée.  Demi-lame caída et trasera d’effet rapide.  Silence. Le cinquième de Garcigrande permet à « El Juli » de chasser les mouches vu son peu d’intérêt pour le combat. Sur ordre du matador le bicho est épargné au cheval puis ignore complètement la tentative de quite du maestro.  Son tanteo est méthodique.  Le sitio est défini et employé à droite pour assurer la répétition d’une charge collaboratrice.  « El Juli » en profite surtout à droite même si à gauche le toro ne présente pas de difficultés.  Les derechazos vont a más accompagnés de la musique.  Un pinchazo et un « Julipie » défectueux valent à « El Juli » des applaudissements et salut.  

Le troisième de Domingo Hernandez n’a clairement pas le trapío des lieux.  Ses trébuchements incitent José María Manzanares à la prudence.  Le torito subit l’épreuve du fer dont il sort volontiers et vacillant.   Quelques muletazos par le bas et le toro ouvre la bouche.  Il prend les derechazos anodins de J.M. Manzanares en protestant.  À gauche, un avertissement incite le matador à reprendre la droite où l’animal montre sa volonté d’abandonner le combat pendant que le torero dupe le public avec quelques derechazos enchainés et lointains. Alors que le toro s’impose clairement, le public prend parti pour le torero qui, lui, va chercher l’épée sans avoir maîtrisé la situation.  Entière caída portée à toute vitesse et à distance.  Division lors du salut de la propre initiative du matador.  Le dernier garcigrande montre d’abord peu de velléités  au combat.  Il répond par des va- et-vient dans la cape de Manzanares.  Face au cheval, après un premier combat tête haute, il donne des coups de tête lors de la seconde rencontre.  Le picador, Paco Maria, est applaudi.  Les premiers muletazos de Manzanares sont donnés main basse en gardant le bicho a distance raisonnable.  Leur lié porte sur les tendidos.  La tentative gauchère est avortée pour un retour à droite de belle facture.  Le garcigrande va clairement a más comme les muletazos droitiers du matador.  Ce dernier reprend la gauche pour la forme en deux naturelles et pase de pecho.  Manzanares termine son trasteo à droite.  Des pinchazos et une longueur à l’épée sont accompagnés d’un avis.  Entière basse d’effet spectaculaire.  Palmas et salut.

René Philippe Arneodau.

Photos Arjona pour aplausos.es

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