Madrid 26 mai 2023 – 15ème de Feria – La corrida d’aujourd’hui sous le signe de la Loi de Murphy.

La climatologie est un élément qui joue un rôle parfois prépondérant sur le déroulement d’une corrida. Nous avons tous vécu des après-midi splendides sous un soleil de plomb mais d’autres aussi, compromis sous l’effet du vent quand ce n’est pas la pluie qui en rajoute… La corrida d’aujouird’hui ne pouvait pas commencer sous de pires auspices car juste au moment de faire viser ses billets pour entrer, une trombe d’eau s’abattait sur Las Ventas et obligeait les aficionados à se réfugier sous les arcades ou couloirs qui entourent le monument et de retarder l’accès à leurs places respectives. Il y avait grande affluence – un nouveau no-hay-billetes – et l’on notait une certaine effervecence car le cartel promettait.  La consultation du programme  faisait état d’un nouveau cocktail de toros composé de deux de Nuñez del Cuvillo (1er et 2nd), un de Toros de Cortés (3ème) et trois de Victoriano del Río (44ème, 5ème et 6ème) tous d’origine JP Domecq. Tous ces toros et surtout les trois derniers affichèrent une mansedumbre peu commune qui ne firent pas honneur à cet élevage réputé. Les trois matadors annoncés représentaient la grande région taurine d’Extrémadure: Miguel Ángel Perera, Alejandro Talavante et Ginés Marín. Après l’averse évitée, pouvait commencer la corrida sous le soleil… et là était la démonstration infaillible de la Loi de Murphy lorsque le vent se levait et s’abattait à nouveau le déluge sur les gradins complètement garnis, sans possibilité de fuite et dans un désordre de parapluies qui s’ouvraient et de ponchos enfilés avec urgence. Pendant ce temps Miguel Ángel Perera toréait…

Il toréait le premier de Nuñez del Cuvillo, un “petit” toro de 591 kg sous le déluge et les quolibets du même secteur du public dont la fixation se portait, cette fois.ci, sur le nom d’un élevage réservé ausx figuras… Sans trop de force ni classe, la charge désordonnée et terminaison de passes par un hachazo, ce toro ne permettait pas à M. Á. Perera de briller mais de gérer efficament son comportement informel. Il tuait d’une demi-estocade caída. Au 4ème, MAP recevait un animal terciado malgré ses 593 kg. qui le coinçait presque contre la barrière, s’étant freiné dans la cape. Ce toro chargeait la tête haute les capes et le cheval lors des deux piques, la deuxième après un bel élan… de manso. Cetre caractéristiqen se manifestait en parcourant dans tous les sens le ruedo, poursuivi par Javier Ambel qui tentait de le fixer dans de magnifiques capotazos mais rien n’y faisait, Encore une fois, Curro Javier brillait avec les palitroques, placés acec precisión et aplomb devant les cornes du toro,  dynamique mais iimprévisible. Ovation énorme et public debout. Le vent se levait, MAP allait chercher le toro qui s’enfuyait vers les planches… Comme beaucoup de mansos, celui-ci avait une belle charge et les passes pouvaient rarement être liées sinon reprises là où le toro avait fui. Son terrain de prédilection était les portes du toril. MAP allait donc le toréer dans ce terrain. Très motivé, en dépit des circonstances, MAP s’appliquait à developer une faena jusqu’à des bernadinas et ultime série? de la gauche – inutile – avant de porter une épée en pinchazo, une autre mal placée et s’éterniser dans les descabellos.

Alejandro Talavante bénéficie des faveurs du public – celui qui fait du bruit, l’autre aussi, bien sûr, plus calme – et ses premiers capotazos et muletazos étaient reçus par des ¡olés! Surtout le début de faena par statuaires, une passe dans le dos, une naturelle par le bas et la passe de poitrine, le tout dans un mínimum de terrain. La suite, dans le même terrain, non embourbé, Talavante menait une faena que le nuñez-del-cuvillo animait avec plus de fébrilité que de classe, dans un style vertical où prédominaient les passes de la droite, avec temple et fermeté. A gauche, ce n’était pas aussi bien “rematé”. Les manoletinas finales relevaient la fin de faena, le toro ayant réduit. l’intensité de ses charges, Après deux pinchazos, le toro s’affaissait… sans permettre l’estocade. Un descabello.

                           

Le 5ème, était protesté à son entrée en piste malgré ses 597 kg. (problème de bascule où de jauge visuelle des aficionados?). Accueilli par des véroniques vulgaires, ce toro poussait de la corne gauche sous la pique et choquait simplemente le peto à la seconde rencontre. Peu de charge à la sortie et courses changeantes au deuxième tiers. Commencée par des ayudados por alto et por bajo, passes “évanouies” de la gauche, la faena se déroulait presque exclusivement de ce côté, le toro “humiliait”, parfois pas. Talavante restait ferme à moitié de passes, toro arrêté sans réaction face à la muleta. Un pinchazo et une épée atravesada rapidement enlevée par un subalterne et descabello. Les passages de temple et prestance de certaines passes s’étaient accomodés du manque de caste de l’animal.

Ginés Marín est un bon torero et l’on attend beaucoup de lui. Mais les circonstances du jour ne l’aidaient pas et particulièrement ses deux opposants qui l’un, le 3ème, sans fixité, gazapón et mirón, ne permettait quasiment aucune pase de ce nom; l’autre, manso, fuyant vers les terrains dépeuplés, sans être passé une seule fois dans la cape. Son comportement au cheval confirmait sa couardise et instinct de défense. Ginés Marín s’appliquait dans les doblones du début de faena, les passes suivantes extraites, une à une, avec insistance, montraient seulement l’inutilité de son effort et la nulité du toro. Par un pinchazo, une demi-estocade et un descabello s’achevait la prestation de Ginés Marín sans options de briller et le calvaire de cette corrida délavée…

Miguel Ángel Perera: silence; deux avis et silence. Alejandro Talavante: silence aux deux. Ginés Marín: silence aux deux. Curro Javier recevait la plus forte ovation de la soirée après la pose de deux paires de banderilles exposées au 4èmeJavier Ambel se distinguait à la brega. Tous deux de la cuadrilla d’Àngel Perera. Vent, pluie et 22.964 spectateurs mouillés et déçus.

Georges Marcillac

Photos Plaza 1

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