Madrid- 05 Octobre 2018 – Le Bombo ne garanti rien et Adolfo implose.

La corrida d’Adolfo Martin avec Alejandro Talavante était la corrida la plus attendue du cycle d’automne après le tirage au sort des cartels (le Bombo). Si cette nouveauté avait été célébrée, justement, pour l’intérêt suscité, nous nous sommes aperçus aujourd’hui qu’elle reste soumise aux mêmes aléas que toutes les corridas. Aujourd’hui Adolfo Martin a envoyé une corrida magnifiquement présentée à l’exception du cinquième. Par contre elle fut sosa et décastée. Alejandro Talavante est apparu perplexe et peu inspiré devant son lot. Álvaro Lorenzo et Luis David furent volontaires mais limités en recours face à un tel lot. Les arènes de Las Ventas étaient pleines.

Alejandro Talavante va recevoir le premier d’Adolfo Martín a puerta gayola sous les applaudissements du public. Les premiers instants du rituel sont prometteurs. L’animal zigzague juste devant le torero qui avec calme et temple lui impose la larga cambiada à genoux. Le capoteo est de brega car la charge est molle, avec coups de tête et à  contretemps. Le bicho reçoit trois piques sans entrain, une côté toril et les autres, dont une avec carioca, en terrains conventionnels. Lors de la brega Juan José rujillo est victime d’une voltereta, remplacé au second tiers par Sergio Aguilar de la cuadrilla d’Álvaro Lorenzo. Début de faena sous le tendido 7 par doblones précautionneux. À droite, l’adolfo-martín est parfois probón et parfois de charge interrompue. Il appuie aussi vers l’intéreiur à l’occasion. A. Talavante abrège entrant deux fois sans conviction pour une demi-lame basse. Silence.

L’ambiance est plombée lorsque sort le quatrième adolfo. Il charge la cape de Alejandro Talavante sans se confier à l’image de son matador. Mal piqué, le bicho s’emploie tête basse et a menos sous le fer. La seconde pique est écourtée par tous les protagonistes. Récupéré, J.J. Trujillo pose deux bonnes paires de banderilles en soutenant la charge vive du toro. A.Talavante voit l’adolfo s’affaler lors du tanteo. La tentative à gauche est poussive et laborieuse et la charge jamais « humiliée » et toujours sans moteur. Le matador réalise quelques muletazos de pitón a pitón avant de prendre l’épée. Plusieurs entrées a matar défectueuses avec descabellos sont accompagnés de la réprobation du public. Quelques sifflets au toro et au matador.

Le second doute dès sa sortie en piste. Lorsqu’il charge, il le fait avec temple et noblesse. Les véroniques d’Álvaro Lorenzo sont de belle exécution au rythme de la charge. L’adolfo s’emploie sous une première pique arrière avec la tête relevée. La seconde est subie. Deux paires exposées « au balcón » valent a Sergio Aguilar de saluer aux banderilles. Les premiers muletazos montrent un animal probón qui ne s’engage pas. La première charge fait illusion puis le toro doute. C’est à gauche que Álvaro Lorenzo s’impose dans une série. La seconde est moins notable par la faute de la charge. Le jeune torero revient à droite où il lie des muletazos à base de volonté et fermeté. Il termine par un bref passage à gauche qui laisse la sensation d’une faena qui va a menos. Entière croisée. Avis et plusieurs descabellos. Quelques applaudissements au toro. Silence.

A la sortie en piste du cinquième, Álvaro Lorenzo écoute les protestations qui se poursuivent vu sa faiblesse après les piques. Mouchoir vert. Le sobrero est du Conde de Mayalde, cinqueño, qui se comporte comme un « toro de corrales ». Á. Lorenzo n’en tire rien à la cape alors que le bicho trébuche. Piqué trés en arrière, le toro pousse plus en manso qu’en brave lors des deux piques. Le début de faena à droite est volontaire mais marqué par les fléchissements du toro. Sans ce défaut la charge est vive et noble. Le torero garde la main a mi-hauteur, à gauche, mais n’empêche pas le toro de s’agenouiller ni sur cette corne, ni sur la droite. Lorsque le bicho tient debout dans deux séries, les charges sont molles. Deux pinchazos, plusieurs descabellos et deux avis.

Le premier de Luis David Adame charge noblement les véroniques du Mexicain qui avance vers le centre pour y dessiner une demie véronique de face et pieds joints. L’épreuve du fer ne met en valeur aucune qualité particulière de l’adolfo qui effectue deux passages anodins sous des piques mal portées. Miguel Martin réalise un bon second tiers sans lauriers. Brindis au public. Le toro charge avec noblesse mais avec peu de moteur dans les derechazos. La noblesse confine à la sosería que les toques légers du matador accentuent. Lorsque l’ Hidrocálido (Luis David Adame est d’Aguascalientes) prend la gauche, le toro est éteint et le public lassé. À la première tentative à l’épée celle-ci semble glisser sur une banderille et finit en bajonazo et atravesada. La seconde épée est desprendida portée avec conviction. Silence.

Le dernier d’Adolfo Martínj paraît vouloir combattre, puis se met à chercher un endroit pour sauter la barrière. Le jeune Adame le passe sur jambe pliée en allongeant les bras, avec efficacité. Le toro s’emploie sous le fer dans une longue pique. Il y retourne de loin pour une seconde rencontre sans conviction. Au second tiers l’adolfo se montre tardo. Brindis personnel. Les premiers muletazos indiquent que le bicho est plus clair à droite. Voulant le toréer comme un Domecq le Mexicain est averti à droite. Il alterne les deux cornes avec des toques minimalistes qui combinés à la charge molle endorment les tendidos. Plusieurs pinchazos et descabellos concluent le trasteo sous les protestations avec avis. Silence.

René Philippe Arneodau

Photos de Javier Arroyo pour aplausos.es

Ce contenu a été publié dans Madrid. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.